Seulement cinquième de la zone Amérique du sud, l’Argentine devra cravacher dur pour valider sa qualification pour la prochaine coupe du Monde. Dans la nuit du jeudi à vendredi (1h du matin heure de Paris), l’Albiceleste se rendra en Uruguay avec un seul mot d’ordre: s’imposer quel qu’en soit le prix, car tout autre résultat qu’une victoire risquerait de compromettre fortement la présence de Leo Messi au pays des tsars l’été prochain.
En décidant de confier les rênes de la selección à Jorge Sampaoli il y a quelques mois, la fédération Argentine de football (AFA) espère sans doute avoir enfin trouvé l’homme providentiel capable de porter l’équipe nationale vers un troisième titre mondial qui fuit la patrie depuis 1986. Si la formation chère au pueblo de Diego Armando Maradona était toute proche d’y parvenir en 2014, ne s’inclinant qu’en finale face à l’Allemagne (1-0 après prolongations), elle devra pourtant suer pour espérer faire partie des 32 nations présentes l’été prochain en Russie. En effet, actuellement cinquième de la zone Amérique du sud, largement dominée par le Brésil de Neymar, dores et déjà qualifié pour la phase finale, l’Argentine (22 pts) est pour le moment seulement barragiste. Si les quatre premières places qualificatives ne sont qu’à deux petites longueurs, les vice-champions du monde restent néanmoins sous la menace de l’Equateur, sixième avec 20 points soit deux de moins que les camarades del « Jefecito » Javier Mascherano.
Des choix forts
Malgré une pléiade de joueurs offensifs de classe internationale qui feraient pâlir de jalousie n’importe quel sélectionneur dans le monde, l’Argentine aura pourtant vécu une campagne de qualification assez désastreuse au niveau de son attaque, ce qui explique en partie son mauvais classement actuel. Avec seulement quinze buts marqués en quatorze journées, l’Albiceleste a déçu bon nombre d’observateurs. Beaucoup de personnes se demandent en effet comment une sélection qui compte dans ses rangs Messi, Higuaín, Di María ou encore Agüero marque si peu. Si le compartiment offensif a fait défaut, l’arrière garde qui fut la force de l’équipe lors du dernier mondial a également sombré. Avec quatorze buts encaissées en autant de sorties, dont trois lors du fameux clasico face au Brésil (3-0), l’Argentine ne montre plus la moindre garantie.
Ayant une marge de manœuvre très réduite, la situation étant critique, Jorge Sampaoli a décidé de faire des choix forts pour les deux rencontres capitales qui attendent son pays: en Uruguay et à la maison face au Venezuela dans cinq jours. Si l’ancien entraîneur du FC Séville a sans surprise fait appel à ses fidèles lieutenants Romero, Garay, Mascherano, Otamendi, Di María, Agüero et bien évidemment Leo Messi, il a décidé volontairement de se passer des services de Gonzalo Higuaín. Détesté par une partie de la population, le turinois est considéré par certains (pas toujours pour les bonnes raisons) comme étant l’un des principaux responsables de la défaite de l’Albiceleste en finale de la dernière coupe du Monde, ainsi que lors des deux dernières éditions de la Copa America (toutes deux perdues en finale aux tirs au but face au Chili).
Une Argentine vêtue en DIM ?
Si pipita a été écarté notamment à cause de son surpoids, la presse italienne n’y est du reste pas allée de main morte en traitant l’ancien napolitain de porte-avion, lors de la défaite il y a un peu moins d’un mois de la Juve face à la Lazio en finale de la Supercoupe d’Italie (3-2). Une absence qui fait en tout cas le bonheur d’un Mauro Icardi qui fait lui son grand retour en sélection. L‘attaquant de l’Inter Milan est attendu comme le buteur capable de profiter au maximum des offrandes de Leo Messi, chose que ni El Kun Agüero et encore moins Higuaín n’ont réussi à faire jusqu’à présent.
Outre le retour du nerazzurro, Messi comme c’est le cas au FC Barcelone va peut-être enfin pouvoir s’appuyer sur un coéquipier de classe en sélection également. Paulo Dybala qui n’a jamais fait partie des plans des anciens sélectionneurs, semble cette fois jouir de la confiance de Sampaoli, mais surtout celle du meneur de jeu Catalan, il fait donc lui aussi partie logiquement des convoqués. Auteur d’une saison pour le moins que l’on puisse dire remarquable l’an dernier avec la Juventus : un scudetto remporté, une coupe d’Italie soulevée et battu seulement en finale de la Ligue des champions par le Real Madrid (1-4), la Joya espère rentrer cette année dans une nouvelle dimension, d’autant que la vecchia signora croit tellement en lui, qu’elle lui a confié son fameux n°10, un chiffre loin d’être anecdotique du coté des pensionnaires de l’Allianz Stadium, puisqu’il a été notamment porté par Roberto Baggio et l‘inoubliable Alessandro Del Piero. Rien que ça !
En se rendant chez le quatrième l’Uruguay, qui compte une longueur d’avance sur son équipe, Sampaoli comme confirmé par la presse Argentine ces dernières heures serait bien décidé à lancer d’entrée sa formation en DIM (Dybala-Icardi-Messi). Il faut dire qu’il aurait tort de s’en priver d’autant qu’à eux trois, ils restent sur sept réalisations inscrites avec leurs clubs respectifs. Mauro Icardi avait le week-end passé permis à l’Inter de s’imposer (1-3) sur la pelouse de la Roma, lors du sommet de la deuxième journée de Serie A. Au même moment, Messi orphelin de Neymar parti à Paris et de son ami Luis Suárez blessé, permettait avec un doublé au Barça de s’imposer sur le terrain d’Alavés (0-2) pour le compte de la seconde journée de Liga. Encore mieux que ses deux compatriotes, Paulo Dybala y allait lui de son triplé pour mener la Juventus vers une incroyable remuntada (2-4) chez le Genoa.
Attention à Cavani
Si les Argentins devront se montrer sexy en « DIM », il leur faudra aussi gommer leurs lacunes défensives, même si l’Uruguay devrait ne pas pouvoir compter sur Luis Suárez. Bien que convoqué, el pistolero risque d’être trop juste pour affronter le voisin Argentin. Óscar Tabárez pourra toutefois s’appuyer son autre attaquant vedette, le Parisien Edinson Cavani en très grande forme avec le Paris Saint-Germain en cette entame de saison, mais aussi sur son capitaine Diego Godín ou encore sur l’autre Colchonero José María Giménez, pour tenter de contrecarrer les plans de son homologue Argentin.
En tout cas cet Uruguay-Argentine s’annonce très indécis, et nul doute que chaque pays fera de son mieux pour prendre les trois points et ainsi donc, se rapprocher encore un peu plus de la Russie.
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