Après s’être imposés 4-1 en Catalogne, les Parisiens n’avaient plus qu’à valider sereinement leur qualification hier soir face au Barça au Parc des Princes. Pourtant, le visage qu’a montré le PSG n’était pas à la hauteur de l’enjeu. Edito.
Après un véritable récital à l’extérieur au match aller, les Parisiens étaient largement en position de force avant le coup d’envoi du match retour hier soir au Parc des Princes. Face à des Barcelonais dos au mur, condamnés à l’exploit, le PSG avait l’embarras du choix du point de vue stratégique, même si amputé par quelques absences en attaque, pour contenir les velléités catalanes.
Si le score (1-1) reflète en apparence un match maîtrisé et sans extravagance, il en dit plus sur l’inefficacité du Barça que sur le niveau de jeu affiché par le PSG. En effet, dès l’entame du match, les Parisiens se sont volontairement mis dans une situation délicate, déjà observée à l’occasion de la première remontada en faveur de Barcelone et de la défaite contre Manchester United il y a deux ans.
Dans les rangs du PSG, l’état d’esprit n’était pas au rendez-vous
En privilégiant un jeu bas, axé sur les contre-attaques, le jeu de passe rapide des milieux et la vitesse de Mbappé, le PSG s’est exposé à la traditionnelle stratégie des Barcelonais. Habitués à disposer du contrôle du ballon et à organiser le jeu des deux côtés du terrain, les Catalans ont, dès la première minute de jeu, inversé le rapport de force. Laisser la balle à l’adversaire et bétonner derrière dès le début du match relève d’un aveu de faiblesse criant de la part de la formation parisienne.
→ À LIRE AUSSI PSG: les raisons de la fin d’une hégémonie en Ligue 1
Il est difficile de dire si Pochettino a lui-même imaginer un tel plan de jeu pendant 90 minutes. En revanche, on identifie clairement un traumatisme lié aux nombreuses déconvenues parisiennes survenues ces dernières années en Ligue des champions. De la défense à l’attaque, de Marquinhos à Mbappé en passant par Kimpembe et Verratti, une véritable fébrilité s’est fait ressentir, aux antipodes de l’attitude affichée par les Parisiens au match aller.
La peur des matchs à enjeu
Beaucoup de joueurs titulaires côté PSG hier soir l’étaient déjà lors des défaites humiliantes contre Barcelone et Manchester United. Il n’y a nul doute que ces véritables catastrophes sportives ont cimenté dans le mental des joueurs parisiens une appréhension voire une véritable peur des matchs retour en Ligue des champions, quel que soit le score du match aller. Cette peur s’est traduite par la volonté de laisser le ballon à l’adversaire en se contentant de repousser les vagues ennemies mais aussi par un manque d’initiative et d’envie d’inverser la tendance qui, si les Barcelonais avaient été plus en jambe, aurait pu coûter cher aux Parisiens.
Pas les mêmes entraîneurs mais sensiblement les mêmes matchs
D’Unai Emery à Mauricio Pochettino en passant par Thomas Tuchel, l’identité de jeu du PSG lors des matches retour de Ligue des champions face à de sérieux adversaires n’a que très peu évolué en l’espace de six ans. Étant donné que l’on ne sait pas précisément ce que les entraîneurs donnent comme directives à leurs joueurs ni les dessous des stratégies collectives, il paraît inenvisageable de rejeter la faute sur les techniciens en poste. Cependant, le fait est que la physionomie des matches est sensiblement la même au fur et à mesure des années et des coaches.
L’absence de rupture malgré des changements de joueurs aux postes clés, d’entraîneurs et même de philosophies de jeu laisse penser que le traumatisme laissé par la remontada du Barça en 2017 entoure l’institution parisienne même. On ne parle pas ici de malédiction mais bien d’héritage. A l’instar de l’empreinte laissée par Pauleta et Zlatan ou encore des performances collectives du PSG contre Chelsea à plusieurs reprises en Ligue des champions, perdre malgré une confortable avance établie au match aller est venu s’encrer dans l’ADN du PSG.
Le PSG est en sursis
Jusqu’à preuve du contraire, l’équipe du PSG peut changer du tout au tout, son passé finit toujours par conditionner les joueurs à l’aube d’un match retour. Comme si le triste passé venait rajouter une pression supplémentaire liée à la peur de réitérer un naufrage sportif. Nul besoin de s’enfoncer dans le pessimisme: la qualification parisienne, pour les quarts de finale, est acquise. Sans la manière, les joueurs du PSG ont fait le boulot et peuvent souffler un grand coup… Jusqu’au prochain match retour.