Ce lundi se déroulait l’appel d’offres pour 80% des droits TV de la Ligue 1 et de la Ligue 2 sur la période 2020-2024, auparavant détenus par Mediapro. Un nouveau diffuseur devait donc être désigné à l’issue de cette journée, or la LFP n’a pas reçu de dossier concluant.
Droits TV de la L1 et de la L2: le fiasco Mediapro a laissé place au bras de fer avec Canal+
En mai 2018, le groupe Mediapro frappait fort en décrochant 80% des matchs de Ligue 1 et de Ligue 2 pour la période courant entre 2020 et 2024. Le montant proposé (autour de 800 millions d’euros par saison) avait pris de court les autres diffuseurs intéressés, à l’image de Canal+ reparti bredouille de l’appel d’offres – qui n’avait pu récupérer que seulement 20% des droits TV par une sous-licence de BeIN SPORTS, pour un montant annuel de 330 millions d’euros.
Néanmoins, après seulement quelques mois de diffusion, le groupe Mediapro s’est avéré être en défaut de paiement. Ne pouvant plus payer les échéances dues à la Ligue de football professionnel (LFP), le groupe a été contraint de rendre les droits TV qu’il avait acquis. Cette situation a fortement impacté le foot français, contraint d’emprunter 112 millions d’euros pour compenser les défauts de paiement de Mediapro.
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La LFP s’attendait à ce que Canal+ se positionne sur les droits laissés vacants par Mediapro. Néanmoins, la chaîne cryptée avait décidé de rendre les 20% de droits TV dont elle disposait afin que l’intégralité des matchs soit renégociée dans un nouvel appel d’offres. Selon Canal+, la Ligue 1 aurait en effet perdu de la valeur à cause du Covid et du fiasco de Mediapro: dès lors, pour le diffuseur français, les 330 millions annuels négociés en novembre 2019 doivent être revus. Une position qui n’a pas beaucoup plu à la LFP, qui ne souhaite renégocier que les 80% anciennement détenus par Mediapro. Cette impasse conduira les deux acteurs devant le tribunal de commerce de Paris le 19 février prochain.
Avec un appel d’offres raté des droits TV, le pire scénario se concrétise
Ainsi, ce désaccord profond a conduit Canal+ à ne même pas participer à l’appel d’offres prévu aujourd’hui par la Ligue. Coup dur pour le foot français. D’autant plus que deux autres gros poissons ne sont pas positionnés, à savoir BeINSPORT et Altice (le groupe détenteur de RMC Sport). Ce sont donc les trois plus gros diffuseurs sportifs de l’hexagone qui ont boudé la Ligue 1 Uber Eats.
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Toutefois, RMC Sport annonçait ce lundi midi que 5 candidats avaient déposé un dossier, ce qui laissait entrevoir l’espoir d’un dénouement positif pour les droits TV, attendu depuis de longs mois par la LFP et les clubs français. En effet, la Ligue espérait au moins 300 millions d’euros annuels pour les lots cédés par Mediapro – bien loin des 800 millions d’euros annuels négociés en 2019 avec le groupe sino-espagnol.
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Hélas, l’issue de cet appel d’offres des droits TV est une désillusion pour la Ligue, qui n’a reçu aucune offre atteignant ce prix de réserve. Résultat: la situation reste inchangée et la LFP, tout comme les clubs professionnels français, tâtonnent toujours dans un épais brouillard. La solution au cataclysme provoqué par Mediapro au sein du foot français ne sera donc pas trouvée avant de nombreux jours, peut-être même plusieurs semaines.