Dans l’ombre du duel excitant entre Manchester City et Liverpool, une équipe s’est intercalée: le Leicester City Football Club. La formation entraînée par Brendan Rodgers est la sensation de ce début de saison outre-manche. Les Foxes tiendront-ils la cadence toute la saison et rééditer leurs exploits de 2016 ?
Digérer le titre de champion
L’épopée fantastique, orchestrée d’une main de maître par Claudio Ranieri, est encore gravée dans toutes les mémoires des supporters de Leicester. N’Golo Kanté, Riyhad Mahrez ou Danny Drinkwater, un ensemble de joueurs s’en est allée avec le sentiment du devoir accompli : réaliser le plus grand exploit footballistique depuis la création de la Premier League. La transition a été beaucoup plus difficile. Il a fallu digérer le titre de champion, tant psychologiquement que sportivement. Comment combler le départ de joueurs déterminants tout en restant compétitif a tous les niveaux ? Ce début de saison mis à part, les prestations de Leicester sont redevenues bien moins reluisantes sans pour autant sombrer dans le ridicule. Bien placée, mais jamais récompensée, l’équipe s’est replacée en tant qu’outsider pour une qualification européenne avec Everton ou Wolverhampton. L’arrivée de Claude Puel n’a pas pu entériner la petite chute de Leicester dans le classement. Pour autant, les Foxes se retrouvent très souvent dans le top 10 en fin de saison.
Cette saison sonne-t-elle comme le retour de Leicester au premier plan ? Il est difficile de pronostiquer au mois de novembre. Pourtant, plusieurs signaux viennent appuyer l’idée du renouveau d’un club pas comme les autres. L’arrivée de Brendan Rodgers en février dernier a inauguré un nouveau cycle. Les cadres se sont remobilisés après avoir été bien moins influents sous Puel. L’exemple le plus criant, le retour en forme de l’attaquant Jamie Vardy. L’international Anglais a retrouvé son meilleur niveau et fait à nouveau trembler les filets adverses. Tout semble sourire au club anglais après avoir traversé une tragédie, il y a près d’un an : la disparition tragique du propriétaire du club, Vichai Srivaddhanaprabha. Un événement qui a bouleversé toute une ville. Les récentes prestations rendent le meilleur hommage possible à un homme qui a relancé le club.
Effet Brendan Rodgers
L’arrivée d’un nouvel entraîneur réinstalle une dynamique positive. L’effervescence ne dure souvent qu’un temps. La bonne spirale que connaît Brendan Rodgers s’éternise pour le bien de l’équipe. Ses choix tactiques s’avèrent payants, sa méthode grandement appréciée par ses troupes. Arrivé avec un staff fourni, Rodgers poursuit son excellent travail du côté des Celtic Glasgow. Soutenu par ses lieutenants de confiance, Chris Davies et le néophyte Kolo Touré, l’entraîneur aime travailler en sessions rapides et saccadés. Moins de footing, plus de jeu avec ballon, voilà la philosophie que propose le coach. Fidèlement attaché à son 4-3-3 très équilibré, l’équipe de Leicester aime faire le jeu en partant du milieu de terrain. Si le club est épargné par les blessures, l’ossature de l’effectif peut permettre aux Foxes de se maintenir dans les plus hautes sphères du classement. Coutumier de l’héritage anglais, Leicester aime se retrouver en position de contre. L’apport des joueurs comme James Maddison magnifie le jeu et nous rappelle la grande saison d’un certain Mahrez. Le club s’est considérablement renforcé pendant le mercato. L’achat sec de Youri Tielemans en provenance de l’AS Monaco (45 millions d’euros) pour venir consolider le milieu de terrain démontre une volonté d’afficher de hautes ambitions. Brendan Rodgers détient la confiance des dirigeants et le soutien total de son équipe. Son management est vu comme un exemple du genre. Sous ses ordres, Jamie Vardy et Kasper Schmeichel rayonnent pendant que de jeunes pousses prennent enfin le jeu à leur compte.
La solution s’appelle Ndidi
À l’ombre du succès de l’entraîneur, des joueurs tirent leur épingle du jeu. Comment ne pas évoquer l’international Nigérian, Wilfred Ndidi. Le milieu défensif est devenu le métronome du milieu de terrain. Titulaire indiscutable aux côtés de Tielemans, Ndidi abat un travail défensif de haute voltige. Auteur de 61 tacles et 37 interceptions, Ndidi plane face aux attaquants adverses. Un registre dans lequel N’Golo Kanté, passé par Leicester, brille depuis quelques saisons. Son association avec Tielemans stabilise un secteur du jeu que les Foxes ne maîtrisaient que trop peu. L’apport des latéraux est aussi à mettre en avant. À droite, Ricardo Pereira a déjà mis tout le monde d’accord. Transféré il y a un an et demi en provenance du FC Porto, l’ancien Niçois s’est enfin adapté aux exigences de la Premier League.
Depuis, sa vitesse de percussion et son sens adroit pour le centre font de lui un des tous meilleurs à son poste en Angleterre. Réputé offensif, il apporte une plus-value en phase offensive pour servir des caviars à Jamie Vardy. Quelle est la meilleure recrue de Leicester ? Tout simplement Çaglat Söyüncü, le jeune qui a pallié le départ de Harry Maguire. Défenseur le plus cher de l’histoire, l’ex-Foxes aurait dû laisser un vide important sur le terrain. L’émergence du jeune Turc arrive au meilleur des moments. Placé en réserve sous Claude Puel, le défenseur est en train d’éclore sous les ordres de Rodgers, à tel point d’être cité parmi les révélations de ce début de saison. Selon Owynn Palmer-Atkin, journaliste pour la BBC, il faut notifier l’apport du vétéran Evans dans la charnière centrale: « Il aide le jeune défenseur et n’hésite pas à le ramener à sa place en cas de besoin. C’est tellement évident que les qualités de leadership d’Evans ont été d’une valeur inestimable pour le développement de Çağlar ». Quel sera le classement final de Leicester ? Difficile d’imaginer l’équipe résister au retour des grosses écuries du championnat. Point positif, les mêmes analyses ont été faites en 2016, pour le résultat que l’on connaît.
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