Déjà auteur de 15 buts et 8 passes décisives cette saison, toutes compétitions confondues, Kai Havertz (Bayer Leverkusen) semble bien parti pour être le tube de l’été. Le jeune prodige allemand fait saliver les plus grandes écuries européennes, à juste titre ?
Rien ne semble arrêter l’attaquant depuis le retour du championnat allemand, ses 5 buts ont permis à son équipe de se replacer sérieusement dans la course à la Ligue des champions. Au-delà du jeu attrayant insufflé par leur entraîneur Peter Bosz, les prestations du jeune joueur sont remarquables. Attaquant au profil plutôt longiligne (1m89 pour 82 kilos), Kai Havertz revêt un abattage physique et technique est impressionnant.
Kai Havertz, une éclosion précoce
Devenu, le 15 octobre 2016, le plus jeune joueur de l’histoire du club à faire ses débuts en Bundesliga (avant de se faire devancer par Florian Wirtz ce samedi face au Bayern Munich), Havertz jouit déjà d’une expérience non-négligeable de la Bundesliga. En témoigne la saison dernière où l’attaquant s’est particulièrement distingué par 20 fois. Doit-on pourtant s’emballer sur cette nouvelle trouvaille du foot allemand ? Sa valeur grimpe en flèche, tout comme le nombre de clubs intéressés pour l’attirer dès la saison prochaine. Kai Havertz symbolise le renouveau de l’attaque allemande, habituel tendon d’Achille de la Nationalmannschaft. La panoplie du jeune prodige s’épaissit de match en match. Depuis le départ de Julian Brandt pour le Borussia Dortmund, le natif d’Aix-la-Chapelle est la nouvelle star de son équipe.
Doté d’un sens du placement largement supérieur à la moyenne, Havertz profite de sa puissance physique pour faire des différences. Bien plus mobile que Timo Werner ou Robert Lewandowski, le jeune prodige allemand sait éliminer par le dribble n’importe quel adversaire. Tout cela à seulement 20 ans, qui n’est pas sans rappeler un certain attaquant de l’Équipe de France. Même si Havertz et Mbappé n’ont pas les mêmes caractéristiques, leur cote sur le marché des transferts grimpe en flèche. Assurément, l’attaquant du Bayer est un phénomène.
Passer un cap
Difficile de prévoir l’avenir du jeune attaquant allemand, même si selon Sky Sport, Havertz aurait jeté son dévolu sur le Bayern Munich. Une progression logique qui lui permettrait de goûter chaque année à la joie de la Ligue des champions. D’autres écuries lui font les yeux doux, le Bayer aura donc l’embarras du choix quand viendra le temps de se séparer de sa pépite. Alors que plusieurs médias parient sur transfert dès cet été, Havertz aurait peut-être tout intérêt à rester dans son club formateur, au moins une saison de plus. L’Euro étant décalé, certains joueurs ont une nouvelle carte à jouer.
Kai Havertz sera vraisemblablement sélectionné, mais reste un second choix pour Joachim Low, derrière Timo Werner. Le buteur de Leipzig réalise lui aussi une saison prolifique et devrait quitter l’Allemagne pour rejoindre les Blues de Chelsea. Havertz aura alors une opportunité de s’imposer aux yeux de son sélectionneur, s’il continue à s’aguerrir du côté du Bayer. Il aura besoin de la Ligue des champions pour passer un cap. À l’heure où les joueurs à fort potentiel se vendent à des prix affolants, le futur du jeune Allemand semble tout tracé. Il finira par jouer dans un grand club et sera sans doute, une des attractions futures du football européen. Le Bayer pourrait-il s’asseoir sur un transfert astronomique ? Une somme à neuf chiffres serait déjà dans les tuyaux pour s’arracher les services de l’attaquant. Même si le Bayern Munich aurait une longueur d’avance, la crise liée à l’épidémie de Covid-19 peut redessiner la stratégie de Leverkusen.
Kai Havertz: « Pourquoi les gens me détestent-ils ? »
Kai Havertz n’a que 20 ans, un paramètre notable malgré son apparente expérience de la Bundesliga. Son entraîneur parle d’un joueur encore en construction: « Nous avons perdu le derby à Cologne et trois jours plus tard également à domicile face au Hertha. Soudain, tout le stade l’a sifflé. Il a été dévasté par cela. Il disait : ‘Pourquoi les gens me détestent-ils ?‘ C’est là que vous vous rendez compte qu’il n’a que 20 ans ». Alors que tous les spécialistes s’accordent à dire que Kai Havertz a tout du phénomène, les prochaines saisons viendront confirmer, ou non, son niveau.
Bien au-dessus de la plupart des joueurs évoluant dans le championnat allemand, Havertz n’a joué que trop peu de matchs à très haute intensité, ou la pression monte d’un cran à chaque instant. Nul ne remettra en cause son talent hors norme, mais seul le temps fera de Kai Havertz, le nouveau génie allemand. L’Euro 2021 tombe donc à pic. La saison prochaine sera décisive, à Leverkusen ou ailleurs. Havertz devra encore une fois s’imposer comme élément indispensable. Au Bayern Munich, la concurrence avec Lewandowski sera rude. L’attaquant pourra grandir sereinement encore une année s’il choisit de rester à Leverkusen.
Polyvalence
Où que Kai Havertz évolue la saison prochaine, nul ne peut nier que sa polyvalence fera très vite la différence. Récemment positionné avant-centre, poste qui lui convient parfaitement, Havertz sait jouer sur l’aile ou un cran plus bas, comme numéro 10. Malgré l’attente qu’il suscite, le joueur a la tête sur les épaules et se garde de parler de son avenir. Une discrétion notable: « Mes parents m’ont élevé pour ça. Pourquoi les footballeurs devraient être différents d’une personne lambda ? » a-t-il expliqué pour le site officiel de la Bundesliga. Une certaine maturité qui se fait rare à un si jeune âge.
Alors que certains lui reprochent d’être nonchalant, la rançon de son talent, Kai Havertz travaille tous ses axes d’amélioration, notamment la communication. Havertz a un plan de carrière bien défini, le Bayer est un tremplin formidable pour tout jeune joueur. L’avenir lui appartient, l’Europe lui ouvre les bras. Kai Havertz est vraisemblablement le nouveau phénomène du football allemand. Dans son prochain club comme en sélection, l’attaquant est bien parti pour devenir indiscutable. Son avenir est incertain, mais le jeune joueur le vit avec philosophie, comme si tout était tracé.
Crédits photo à la Une: Steffen Prößdorf