Bordeaux a enfin retrouvé un peu de stabilité durant cette trêve internationale. Si le changement de propriétaire devrait bientôt être acté, les Girondins doivent maintenant se reconcentrer sur le jeu avec un nouvel entraineur loin d’être inconnu de la maison, Ricardo.
Poyet débarqué et nouveaux dirigeants
Gaëtan Laborde fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Car Gustavo Poyet n’en était pas à son premier coup d’essai dans son combat avec les dirigeants bordelais. Insatisfait par la lenteur d’un mercato où les départs étaient clinquants mais n’amenaient aucune arrivée, l’entraineur uruguayen avait déjà fait des remontrances à ses dirigeants en juillet, inquiet d’entamer une saison tôt dans le flou. Il faut dire que le changement de propriétaire a mis du temps à se concrétiser, il ne s’est toujours pas fait. Néanmoins, cela n’est plus qu’une question de temps.
L’américain Joseph DaGrosa n’est pas officialisé mais il s’est déjà investi en coulisses, tout prêt de faire débarquer Thierry Henry en Gironde, affaire capotée par les demandes trop excessives pour les Girondins de la part du meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France. Le futur propriétaire bordelais aura la tâche lourde de passer après M6, dont le partenariat avec le club relève désormais de l’histoire de ce même club champion de France en 2009 et qui n’a pas réussi à connaître de véritables prouesses identiques depuis. Il devra surtout gagner la confiance de supporters méfiants. DaGrosa a indiqué ne pas vouloir faire de folies mais simplement vouloir « investir de manière intelligente » à hauteur de « 80 millions d’euros sur les prochaines années », comme il l’a annoncé à Téléfoot sur TF1.
Un mercato lancé sur le tard
Avec le départ de Malcom déjà acté longtemps à l’avance, les bordelais auraient pu anticiper. Force est de constater que ce ne fut pas vraiment le cas. Les Girondins ont laissé partir leur prodige brésilien au FC Barcelone pour 41 millions d’euros au terme d’un final rocambolesque où la Roma fut bien mécontente de voir Malcom faire un virage de dernière minute vers l’Espagne et non l’Italie. Mais de tout l’été bordelais, c’est finalement le départ de Laborde vers Montpellier pour la modique somme de 3 millions d’euros qui marqua la période d’agitation la plus importante, Poyet sortant de ses gonds pour dénoncer au soir d’une victoire en troisième tour préliminaire de Ligue Europa le fait qu’il n’était pas au courant de ce départ. La suite, on la connaît. Finalement, les bordelais ne s’en sortent pas si mal.
Leur recrue phare de l’été, Kalu, déniché pour huit millions à La Gantoise, adversaire en barrages de Ligue Europa, aura la tâche difficile de succéder à Malcom, mais les premières impressions qu’il a pu donner contre Monaco sont encourageantes. Toma Basic, que les dirigeants bordelais ont malencontreusement oublié d’inscrire sur la liste de leurs joueurs pour la Ligue Europa, est arrivé pour grandir dans un club où il est appelé à devenir un solide relayeur. Grandir, c’est le même objectif que le latéral Palencia, prêté par le FC Barcelone. Si Jimmy Briand n’est peut-être pas le grand attaquant attendu, tout comme le danois Cornelius, arrivé en fin de mercato avec Yann Karamoh, prêté par l’Inter Milan, il apportera sa connaissance de la Ligue 1. C’est donc avec une ligne d’attaque très modifiée que Bordeaux s’aventure vers cette saison 2018-2019.
Des résultats en demi-teinte que Ricardo doit relever
Avec déjà trois défaites en quatre matches de championnat, Bordeaux a commencé cette saison de bien mauvaise manière, ce qui n’est pas vraiment une surprise au vu de l’agitation qui a régné en Aquitaine cet été. La victoire contre Monaco (2-1) vient seulement adoucir le tableau. Une grosse satisfaction est à noter tout de même, cette qualification pour les phases de groupes de la Ligue Europa où Bordeaux devra affronter le Zénith Saint-Pétersbourg, Copenhague et le Slavia Prague. Au terme d’un long marathon de trois tours de qualifications et six matches, les bordelais ont réussi à déjouer les pièges letton de Ventspils, ukrainien de Marioupol et enfin belge de La Gantoise. Avec un groupe à sa portée, Bordeaux peut rêver de voir encore l’Europe en février prochain. Il faudra pour cela l’appui d’un joueur capable de faire de grosses différences.
François Kamano, au club depuis 2016 en provenance de Bastia, est peut-être celui-ci. Avec le départ de Malcom, l’ailier bordelais a plus de liberté et il le rend bien à son club. Les comptes sont très simples à faire, il a marqué pour l’instant 100% des buts bordelais en Ligue 1 depuis le début de la saison, un à Toulouse et le doublé de la victoire face à Monaco. Il faut rajouter à cela deux buts et deux passes décisives en Ligue Europa, ce qui fait déjà cinq buts et deux passes décisives en neuf matches cette saison pour un joueur qui, s’il continue sur cette voie, peut enfin vivre la grosse saison déclic de sa carrière. Une première réponse sera apportée le week-end prochain contre Nîmes, auteur d’un très bon début de saison.
Ce sera le premier match de Ricardo cette saison sur le banc bordelais. Arrivé au début du mois, le brésilien connaît cependant bien la maison et il n’a pas dû hésiter bien longtemps à revenir dans un club qu’il a entraîné entre 2005 et 2007 et avec lequel il a remporté la Coupe de la Ligue en 2007 et finit second en 2006. Cette année, il devra d’abord retrouver une cohésion d’équipe qui manque aux Girondins, ce qui s’est vu contre Rennes dimanche dernier où la défense a été en déliquescence totale sur le premier quart d’heure, encaissant deux buts de débutant sur deux corners. Avec la cohésion devra venir une certaine confiance pour retrouver également de la sérénité dans un club où l’extra-sportif a pris le dessus sur le sportif depuis quelques mois. La recette ne sera pas magique mais la même qui a permis au club de se qualifier pour la Ligue Europa en mai dernier au terme d’une fin de saison remarquable.
Crédits photo à la Une: Fantafluflu