Joueur confirmé en Espagne mais jusque-là inconnu au-delà des frontières ibériques, Álvaro González a débarqué à l’OM à la surprise générale en juillet 2019. Malgré une arrivée dans un relatif anonymat, le joueur s’est très vite intégré dans le onze olympien grâce à sa hargne et sa lecture du jeu. Foncièrement apprécié par les supporters marseillais pour son attitude sur le terrain mais également au prisme de sa communication maîtrisée, son avenir demeure cependant aujourd’hui incertain. Dossier.
Une arrivée sur la pointe des pieds
Débarqué à l’OM l’été dernier dans le cadre d’un prêt avec option d’achat en provenance de Villareal, l’arrivée d’Álvaro González s’était réalisée dans une relative indifférence. En effet, le profil du défenseur espagnol n’était pas de nature à faire naître de grands espoirs chez les fans et les observateurs. Presque trentenaire lors de son arrivée en provenance d’un club qui venait de terminer 14e du dernier championnat espagnol, rien ne laissait présager la réussite de l’ibère à l’OM. Pour retracer son parcours; González a été formé au Racing Santander, il a ensuite évolué sous les couleurs de Saragosse, de l’Espanyol Barcelone avant de finalement porter le maillot du sous-marin jaune. Si ces expériences ont permis de faire de l’Ibère un défenseur confirmé en Espagne, sa réputation n’avait encore jamais dépassé les frontières espagnoles.
Pourtant, c’est Andoni Zubizaretta qui, à la surprise générale, fait signer le défenseur chez le club olympien sous la forme d’un prêt avec option d’achat. Le caractère obligatoire ou non de l’option d’achat n’a pas encore été dévoilé officiellement même si une obligation d’achat en fonction d’un certain nombre de matchs joués a été régulièrement évoquée. Le moins que l’on puisse dire, c’est que son profil et son palmarès vierge n’avaient pas de grandes chances de faire fantasmer les supporters olympiens et pourtant…
Des prestations convaincantes et une attitude de patron
A la surprise générale, les premières apparitions d’Álvaro González, au sein d’un club dont le manque de leadership avait fait énormément défaut la saison passée, ont rapidement séduit les supporters. Déterminé, dur sur l’homme, toujours bien placé et possédant un leadership naturel, le défenseur olympien s’est imposé comme une des références à son poste en championnat malgré un style peu bankable. Si comparaison n’est pas raison, le style de jeu et l’attitude de l’Ibère ne sont pas sans rappeler un ancien défenseur olympien, lui aussi hispanophone; Gabi Heinze. Dans tous les cas, ses nombreuses qualités lui ont permis de s’imposer rapidement comme un élément indispensable au sein du onze olympien, et, preuve de son importance, les Olympiens n’ont jamais connu la défaite lorsqu’Álvaro était sur la pelouse.
Tout sauf un hasard lorsque l’on analyse les performances du bonhomme; 19 matchs d’invincivilité avant la défaite contre Lyon en Coupe de France, un taux de duels gagnés parmi les meilleurs du championnat; nul ne peut nier qu’Álvaro González, à l’instar de Dimitri Payet ou de Steve Mandanda, est l’un des maillons forts de l’OM cette saison. André Villas-Boas a quant à lui tenu à souligner l’excellente compréhension du jeu de la part du défenseur olympien. Il a ainsi dévoilé qu’Álvaro González était actuellement en train de passer ses diplômes d’entraîneur de football. En plus de ses prestations souvent irréprochables à l’exception d’un but gag concédé contre Lyon pour une erreur de communication, l’Ibère s’est distingué par une communication extrêmement maîtrisée.
Une communication irréprochable
Dans un monde où le moindre geste est scruté, analysé et discuté, Álvaro González, de la même manière qu’André Villas-Boas, excelle dans l’art de la communication. Depuis son arrivée, le défenseur marseillais a toujours vanté la beauté du Vélodrome, la ferveur du public marseillais et clamé sa volonté de s’installer à Marseille pour une longue durée. En plus des réseaux sociaux, le défenseur olympien a de nouveau prouvé sa maîtrise de la communication devant les journalistes lors de la dernière conférence de presse ayant précédé la défaite des siens à Lyon. En effet, alors qu’il est le défenseur le plus expérimenté de l’équipe, González a humblement avoué qu’il était très chanceux d’évoluer aux côtés de « défenseurs centraux de très haut niveau » lorsqu’il a fallu évoqué ses jeunes coéquipiers Boubacar Kamara et Duje Ćaleta-Car.
Dans le but d’entrer encore un peu plus dans le cœur des supporters marseillais, Álvaro González, conscient de la rivalité entre l’OL et l’OM, a gentiment taquiné « l’ennemi » lyonnais en déclarant qu’il n’existait qu’un seul olympique. Une question identique a été posée à Rudi Garcia, réponse de l’entraîneur lyonnais: « On s’en fout de ça« . Pas de quoi faire frétiller les supporters lyonnais en dépit de la victoire finale. Finalement, une des seules choses qui pourraient être reprochée à González concerne sa maîtrise de la langue de Molière, qui avait coûté un but contre l’OL lors de la phase aller. Cependant, il n’est pas encore garanti que le défenseur olympien pourra continuer son apprentissage du français sur le Vieux-Port la saison prochaine.
Un avenir malgré tout incertain
Si les dernières déclarations de l’Espagnol en décembre 2019 laissaient penser qu’un transfert définitif était déjà acté, ses déclarations, lors de la dernière conférence de presse, sont venues remettre en cause cette certitude. En effet, lorsqu’il lui a été demandé d’évoquer son avenir, l’Ibère a déclaré: »Il faut que j’en parle à Andoni. On a signé un contrat avec certaines clauses. Il n’y a pas d’urgence, je suis très heureux ici et je souhaite rester« . Alors qu’une option d’achat automatique au bout d’un faible nombre de matchs joués était évoquée par les médias et le joueur lui-même, cette nouvelle déclaration laisse planer un doute sur l’avenir du joueur.
Plusieurs raisons peuvent être évoquées pour comprendre cette incertitude pour un élément qui apporte une entière satisfaction sur et en dehors du terrain. Premièrement, la situation économique difficile du club, avec un déficit estimé à plus de 60 millions d’euros, comme l’a déjà rappelé deux fois Jean-Michel Aulas cette semaine; la marge de manœuvre des dirigeants olympiens sur le marché des transferts semble en ce sens limitée – et ce, même si le montant de l’option d’achat évoqué semble assez faible (entre 4,5 et 6 millions d’euros). Deuxièmement, l’instabilité au sein de la direction olympienne rend incertain l’avenir d’Andoni Zubizaretta et d’André Villas-Boas à l’OM. Or, le directeur sportif espagnol, étant à l’origine de la venue de González et de celle d’André Villas-Boas, il est aujourd’hui impossible de prédire quelles seraient les conséquences d’un départ des deux hommes concernant le transfert définitif d’Álvaro González. Seule certitude, un départ de l’Espagnol à la fin de saison enverrait un signal négatif aux supporters mais également aux autres joueurs de l’effectif comme Dimitri Payet ,qui ont lié leur avenir à la condition d’avoir un effectif plus étoffé et compétitif lors de la saison prochaine. Affaire à suivre.
Crédits photo à la Une: Capture d’écran YouTube – OM.net