Le Brésil était très attendu pour sa rentrée dans cette coupe du monde en Russie, faisant office de favori dans la lignée de sa campagne de qualification archi-dominée. Ils se sont cependant heurtés à de valeureux suisses qui ne leur ont pas rendus la vie facile, et réalisent une entrée délicate dans la compétition.
Quatre ans après la débacle subie face à l’Allemagne (7-1), ce pays qui respire et vit football avait à coeur de montrer un tout autre visage. Et nous étions en droit d’en attendre plus, car le sélectionneur du Brésil Tite a à sa disposition quasiment ce qui se fait de mieux au niveau technique et offensif. Ainsi, le Brésil a attaqué le match tambour battant et les suisses se sont rapidement retrouvés sous l’eau, submergés de marées jaunes.
Paulinho passait tout proche d’ouvrir le score à la 12e minute avant que Philippe Coutinho ne vienne ouvrir le score d’un bijou d’enroulée du pied droit dont il a le secret (1-0, 20e). Et puis … et puis le Brésil a levé le pied, se montrant moins tranchant sur ses transmissions, moins entreprenant ballon au pied à l’image de Neymar qui tournait en rond à défaut de se rapprocher des buts adverses. Et quand les auriverdes se sont relâchés, les suisses se sont engouffrés. Mettant plus d’impact dans les duels, à l’mage de Behrami auteur d’un marquage à la culotte très remarqué sur Neymar, les suisses sont revenus dans le match en imposant un défi physique élevé face au talent brésilien. Et au retour des vestiaires, le Brésil se faisait punir sur corner lorsque Zuber égalisait de la tête (1-1, 50e). En fin de match, les brésiliens ont bien tenté d’aller chercher les 3 points se montrant à nouveau plus dangereux, mais l’excellent Sommer préservait les cages suisses inviolées.
Une leçon à retenir
De ce match on retirera un enseignement déjà connu de beaucoup : à ce niveau là, le talent seul ne suffit pas. Car le talent, le Brésil l’a et ce match était largement à sa portée. On l’a vu lors de la première demi-heure, lorsque les brésiliens étalent toute leur classe technique, cela devient très compliqué pour les adversaires. Willian et Neymar ont par exemple fait très mal sur les ailes avant de s’éteindre peu à peu. Les suisses, eux, ont joué avec leur coeur et sont restés solidaires, et le Brésil a déjoué. Lorsque l’intensité a augmenté, ni Gabriel Jesus, ni Neymar ou Willian ne sont parvenus à répondre au défi physique des suisses.
On parle là de 3 joueurs offensifs pétris de talent, mais la combativité de Valon Behrami et le courage de Fabian Schär ont rééquilibré les débats, et installé le doute dans les têtes brésiliennes. On notera la bonne rentrée de Roberto Firmino qui a amené plus d’impact dans les duels. Quoi qu’il en soit, ce match compliqué peut s’avérer bénéfique pour les brésiliens s’ils en retirent les bonnes leçons : à savoir qu’il va falloir faire preuve de plus d’agressivité et d’envie, et qu’aucun match ne sera facile.
Crédits photo à la Une: Agência Brasil