Qui l’eut cru. Les Belges ont renversé le Brésil dans un match magnifique à Kazan (2-1). Une victoire pleine de promesse pour l’équipe emmenée par Roberto Martinez. Cette victoire lui permet de rejoindre le dernier carré où l’attend tout simplement la France. Un match qui se jouera mardi prochain à Saint-Pétersbourg (20h).
Les joueurs du Plat Pays ont donné un relief inespéré à leur Coupe du Monde. Peu donnaient cher de leur peau avant ce quart de finale aux couteaux face à des brésiliens clairement montés en puissance après leur victoire au tour précédent face au Mexique (2-0). Mais Neymar n’a pas réellement guidé les siens face aux belges. Les performances XXL d’Hazard, de de Bruyne et de Lukaku lui ont volé la vedette. Tous les supporters des Diables Rouges s’y accordent. La génération belge actuelle est dorée et tous les espoirs sont permis avant d’entamer la dernière semaine de compétition.
Les coéquipiers d’Hazard rencontreront les Bleus dans le dernier carré et ce match – inédit dans cette compétition – sent d’ores et déjà la poudre. Les supporters français, amicaux avec leurs voisins jusque là, vont prier fort pour que les hommes de Roberto Martinez ne rééditent pas la même performance face à ceux de Deschamps. Mais les belges possèdent de nombreux atouts, à commencer par leur incroyable résilience, incarné par le retour en grâce de Vincent Kompany, décisif face à la Seleçao. Le défenseur de Manchester City, souvent blessé, a poussé Fernandinho à la faute sur le but contre-son-camp de ce dernier (0-1, 13e). Un début de match optimal pour les belges, qui ont pu faire étalage ensuite de toute leur science du contre. Plus entreprenants au milieu de terrain que des brésiliens qui ont pâti de l’absence de Casemiro, suspendu, les Diables rouges ont parfaitement quadrillé les joueurs offensifs adverses, à commencer par Willian qui n’a pu s’exprimer comme il le voulait et qui a été remplacé par Firmino à la mi-temps.
Les belges ont profité d’un de ces contres pour doubler la mise. Le but d’une frappe limpide de de Bruyne (0-2, 31e) a démontré la capacité de projection de cette équipe mais aussi la qualité des individualités qui la composent. La suite du match a été beaucoup plus tendue pour les Diables rouges. L’entrée de Firmino a redynamisé l’attaque des sud-américains. Mais le mal était fait. Neymar créa des décalages par intermittence et Philippe Coutinho réalisa sa prestation personnelle la plus pauvre du Mondial, même si le milieu de terrain du Barça trouva Renato Augusto pour le but de l’espoir à un quart d’heure de la fin (1-2, 76e). Un but comme un pétard mouillé puisque le Brésil ne pu revenir, même si Neymar manqua de peu d’égaliser au bout du temps additionnel sur une reprise sans contrôle, sortie d’une claquette magistrale par le gardien Thibaut Courtois (90e+4e). Cette élimination est un nouveau coup de poignard pour le Brésil, archi-favori en Russie. Quatre ans après la claque monumentale reçue face à l’Allemagne à domicile (7-1), les brésiliens subissent un nouveau camouflet dans la plus grande des compétitions. La sixième étoile attendra.
La France aura fort à faire
Il n’y avait finalement pas d’adversaire préférable pour les Bleus entre ces deux grandes nations que sont le Brésil et la Belgique. Certains craignaient l’expérience et le talent brésilien, tendis que d’autres redoutaient la fougue des belges. La Belgique s’est finalement imposée, et cet adversaire, que beaucoup voyait d’un oeil sympathique ne fait plus rire les supporters français. Les coéquipiers de Kylian Mbappé auront fort à faire mardi prochain. Les Bleus affronteront une équipe très équilibrée, solide défensivement (malgré l’absence de Meunier, qui sera suspendu) et impériale dans le jeu de transition. Les casses-tête seront multiples pour Deschamps qui devra trouver le moyen de canaliser le talent d’Eden Hazard et de forcer le verrou de la cage gardée par le géant Thibaut Courtois. Certes, la Belgique peut être inquiétée, en atteste sa victoire aux forceps face aux japonais en huitièmes (3-2). Mais la Belgique possède surtout de formidables ressources mentales. Le chemin vers une deuxième étoile pour les français passe par là.
Crédits photo à la Une: Magharebia