L’équipe de France sera au rendez-vous des demi-finales ! En réussite et enthousiasmants, les Bleus n’ont laissé aucune chance à de biens faibles, mais valeureux Islandais (5-2). Les hommes de Didier Deschamps retrouveront l’Allemagne jeudi prochain à Marseille pour essayer d’obtenir un ticket pour la finale ! Décryptage.
Les Bleus avaient rendez-vous avec leur histoire en ce dimanche soir au Stade de France. En cas de victoire, ils se rapprochaient de leur objectif ultime, décrocher le titre de Champions d’Europe le 10 juillet prochain dans cette même enceinte de Saint-Denis. Une place pour affronter l’Allemagne en demi-finale attendait le vainqueur de cette opposition déséquilibrée sur le papier, mais pas sur le plan de la dynamique. Et le moins que l’on puisse dire c’est que les Bleus ont fait le maximum pour pouvoir être présents au Vélodrome jeudi prochain. L’Islande, surprise de la compétition, n’avaient rien à perdre, mais sa défaite est cinglante. Les Français ne voulaient pas laisser de place aux doutes, balayer les espoirs adverses. Ils ont réussi leur coup : chapeau !
Comme annoncé depuis quelques jours dans tous les médias spécialisés de l’Hexagone, Didier Deschamps a bien choisit le 4-2-3-1 pour forcer le verrou Islandais. Comme cela était pressentit, « DD » allait offrir sa première sélection à Samuel Umtiti, pour pallier l’absence en défense centrale d’Adil Rami (suspendu). Le nouveau joueur du FC Barcelone allait donc accompagner Laurent Koscielny en charnière, tandis que N’Golo Kanté, également suspendu, manquait à l’appel. Paul Pogba et Blaise Matuidi étaient associés à la récupération, alors que Moussa Sissoko, préféré à Kingsley Coman, allait occuper l’aile droite de l’attaque, et Dimitri Payet la gauche.
Le sélectionneur des Bleus titularisait Antoine Griezmann, le sauveur de la patrie face à l’Eire (2-1), dans sa position favorite, en soutien d’Olivier Giroud. Côté Islande, le tandem d’entraîneurs Lagerbäck-Hallgrimsson pouvait aligner le même onze que lors de l’intégralité de leurs matchs de cet Euro, dans un système en 4-4-2 à plat.
Le RÉSUMÉ du match: pas de place aux doutes pour les Bleus
Dans ce match, disputé dans la brume et dans la pluie, ce sont les Islandais qui frappaient les premiers, mais la tentative de Sigurdsson était trop molle pour inquiéter Lloris (2e). Sur une belle action collective à une touche de balle, les Bleus bougeaient le bloc Islandais, mais la frappe de Payet manquait de puissance (5e). Sissoko adressait ensuite un centre tendu à l’intention de Griezmann qui obligeait Halldorsson à s’imposer dans les airs (6e). Les Islandais, plutôt décomplexés en ce début de partie, tentaient leur chance de loin, mais Bjanarsson ne trouvait pas le cadre à ras-de-terre (9e). Plutôt englués dans la défense Islandaise, l’attaque française arrivait cependant à percer l’arrière-garde adverse en cette 13e minute : Blaise Matuidi lançait Olivier Giroud qui s’en alla battre Halldorsson d’une demie-volée croisée pour l’ouverture du score française, et pour s’inscrire son deuxième but personnel lors de cet Euro (1-0, 13e) ! Les Bleus ne pouvaient pas mieux s’ouvrir le chemin vers une demi-finale en marquant pour la première fois lors d’une première mi-temps de ce Championnat d’Europe. Mais les Islandais, connus pour leurs qualités mentales, ne s’abattaient pas et tentaient de revenir au score de la tête sans réussite (15e, 17e). Néanmoins, les Bleus, en favoris qu’ils sont, se montraient impitoyables avec le petit poucet Islandais en réalisant le break dès la 20e minute grâce à Paul Pogba, qui reprenait d’une tête rageuse un corner d’Antoine Griezmann (2-0, 20e).
Les Islandais ont pris un gros coup sur la tête, mais n’abdiquaient pas pour autant : sur une longue touche de Gunnarsson, Sigthorsson remisait de la tête pour Bodvarsson qui ne trouvait cependant pas le cadre du bout du pied (25e). Malgré tout, la défense française n’était que peu inquiétée par les attaquants Islandais, à l’image d’un Samuel Umtiti très serein pour sa grande première. L’équipe de France se contentait plutôt de faire tourner le ballon en cette fin de première période, tandis que Dimitri Payet continuait d’allumer des mèches par ses dribbles enflammés. Le Réunionnais de naissance servait Blaise Matuidi d’une subtile louche du droit, mais le milieu du PSG ne cadrait pas sa reprise (38e). Mais il ne se montrait pas seulement altruiste. Servit par Antoine Griezmann, Payet trompait le portier Islandais d’une frappe croisée du gauche à ras-de-terre (3-0, 43e) ! Le piston de West Ham inscrivait du même coup son troisième but personnel de cet Euro, revenant donc à égalité avec Griezmann en tête du classement des buteurs de cet Euro. Mais ça c’était avant que l’attaquant de l’Athlético Madrid, lancé dans la profondeur par Giroud, n’inscrive le but du 4-0 d’un lob magnifique sur Halldorsson (4-0, 44e) pour reprendre la place de meilleur canonnier de la compétition avec 4 réalisations ! Une minute plus tard, M.Kuipers sifflait la fin de cette première période. Le moins que l’on puisse dire c’est que le match était d’ors et déjà plié !
Les Bleus jouaient désormais avec une décontraction incroyable. Sur un nouveau mouvement collectif, Dimitri Payet était trouvé par Griezmann, mais l’auteur du troisième but de la soirée voyait sa demi-volée s’envoler au-dessus de la barre transversale du but Islandais (49e). Paul Pogba tentait également sa chance de l’extérieur de la surface mais ne cadrait pas (51e). Les Islandais, qui se sont fait une raison à la mi-temps, voulaient eux aussi profiter de leur moment de gloire, malgré l’évolution du score : sur un centre tendu et puissant de G.Sigurdsson, Sigthorsson reprenait du pied droit le cuir pour réduire le score et inscrire son 22e but en 44 sélection (4-1, 56e)! Malgré tout, d’espoir il n’y aura pas pour les Islandais qui voyaient Olivier Giroud profiter d’une sortie hasardeuse de Halldorsson pour reprendre victorieusement de la tête un coup-franc de Payet et inscrire un doublé personnel ce soir (5-1, 59e) !
Très peu sollicité malgré un but encaissé, Hugo Lloris brillait lui aussi en réalisant une parade magnifique sur une reprise de la tête d’Ingason consécutive à un coup-franc de Gudmunsson (63e). Par ailleurs, M.Kuipers, l’arbitre de la rencontre, oubliait peut-être de siffler un pénalty pour les Islandais pour un contrôle de la main de Patrice Evra dans sa propre surface (64e). L’équipe de France développait un jeu très plaisant. La projection vers l’avant des Bleus à la récupération est un vrai régal, avec Griezmann ou Payet à la barre. Didier Deschamps, histoire de préserver Laurent Koscielny d’une éventuelle suspension pour la demi-finale face à l’Allemagne, offrit à Eliaquim Mangala ses premières minutes dans cet Euro en le faisant entrer en jeu à la place du défenseur d’Arsenal (71e), et permit à Kingsley Coman de fouler la pelouse du SDF, en remplacement de Payet (80e). Un coaching prudent du sélectionneur Français, qui s’est déjà tourné vers l’échéance énorme qui se profile (la demi-finale contre l’Allemagne), en préservant ses éléments les plus précieux. A six minutes du terme de la partie, les Islandais réduisaient une seconde fois le score grâce à Bjanarson qui reprenait d’une tête décroisée un centre de Skulason (5-2, 84e). Un but assez anecdotique pour l’issue de la partie, mais qui démontre néanmoins que tout n’est pas parfait défensivement pour l’équipe de France, même si ce soir la défense qui devrait débuter face aux Allemands (Koscielny – Rami) n’évoluait pas ensemble. Il restera donc quelques paramètres de jeu à travailler pour les Bleus avant d’arriver à 100% sûrs de leurs forces à Marseille jeudi.
Le FAIT: Paul Pogba enfin décisif
L’entame de match du milieu de terrain de la Juventus Turin avait pourtant été poussive, à l’image de son début d’Euro, où il s’était plutôt fait remarquer par ses passes manquées, sa fioriture technique ou ses gestes déplacés. Lors de ce quart de finale face aux Islandais, le joueur qui était le plus attendu avant cet Euro avec Griezmann, a répondu au meilleur des moments en permettant aux Bleus de faire le break face à la surprise de la compétition. Sur un corner tiré par l’attaquant de l’Athlético Madrid de la droite vers la gauche, le n°15 de cet équipe de France s’élevait très haut dans les airs et catapultait le cuir dans le petit filet gauche du but Islandais (2-0, 20e). Ce but, suivit d’une très belle célébration collective, aura eût le mérite de raviver la fougue de celui qui est annoncé un peu partout en Europe lors de ce mercato. Ce dernier trouvait plus facilement ses coéquipiers dans un timing bien meilleur que celui auquel il nous avait habitués depuis le lancement de la compétition, mais tentait également sa chance de loin (51e). A
uteur d’une prestation très propre défensive à la récupération, Paul Pogba s’est vraiment rassuré dans la plupart des registres de jeu qui lui sont propres, et qui font sa qualité. De bon augure avant une demi-finale qui s’annonce très tendue face à la Nationalmannschaft jeudi à Marseille.
Les NOTES de la rédaction:
France
Lloris (6,5) – Sagna (5,5), Koscielny (5,5), Umtiti (5), Evra (5) – Pogba (6), Matuidi (5,5) – Sissoko (6), Griezmann (6,5), Payet (6,5) – Giroud (7)
Islande
Halldorsson (4) – Saevarsson (4), Arnason (4), R.Sigurdsson (4), Skulason (4) – Gudmundsson (4,5), Gunnarsson (4,5), G.Sigurdsson (5), Bjanarson (5) – Bodvarsson (4,5), Sigthorsson (5)
Photo à la une: AFP / FRANCK FIFE