Au Stade vous décrypte et analyse cette 38e journée de Ligue 1: entre le maintien in extremis du téfécé à Angers, l’admirable clap de fin de Zlatan Ibrahimovic avec le PSG, ou encore la victoire de Lille face à Saint-Étienne dans le match pour l’Europa League, tout les matches sont passés au crible.
Si cette saison 2015-2016 de Ligue 1 ne fut pas un grand cru au regard du jeu proposé par l’ensemble des équipes (sauf exceptions), le suspens aura quant à lui, fait taire les détracteurs de ce pauvre championnat de France. En effet, cette 38e et dernière journée de Ligue 1 fut haletante et irrespirable comme rarement. Un luxe pour les téléspectateurs du multiplex proposé par les deux mastodontes de la télévision française (Canal Plus et BeIN SPORTS) qui ont pu constater que leurs abonnés ont en eu pour leur argent.
LE LEADER: Zlatan, un clap de fin haut en couleur
Cette confrontation opposant le Paris Saint-Germain au FC Nantes avait une saveur toute particulière pour les fans du club de la capitale. En effet, « le roi » ou encore « la légende » Zlatan Ibrahimovic fêtait son tout dernier match sous les couleurs parisiennes au Parc, en Ligue 1. Une occasion à ne pas rater pour réaliser une performance à la hauteur de son charisme: battre le record de Carlos Bianchi du plus grand nombre de buts inscrits sur toute une saison au PSG (37 en 1977-78). Un nouveau record qu’Ibra s’est adjugé, après avoir inscrit un doublé face aux canaris, ce qui porte son total à 38 buts cette saison. Mais malheureusement pour les aficionados du géant suédois, plus aucun record ne pourra être battu par ce dernier, lui qui s’en ira après la finale de coupe de France face à Marseille, alors même qu’il est pressenti un peu partout dans le monde pour la saison prochaine (la MLS, la Chine, l’Angleterre ou encore Milan).
Du côté du collectif, le Paris SG s’est baladé, une fois de plus cette saison, une fois de trop diront nous. Le dernier match de Michel Der Zakarian sur le banc du FC Nantes ne fut pas une réussite, tant on sentait que les joueurs canaris étaient déjà en vacances avant même d’avoir foulé la pelouse du Parc. Au final une défaite nette et sans bavure 4-0 qui viendra ponctuer leur troisième saison de Ligue 1 consécutive. Comme indiqué ci-dessus, Zlatan aura inscrit un doublé (18e, 89e), tandis que ses coéquipiers Lucas (38e) et Marquinhos (52e) auront ajouté leur pierre à l’édifice. Quoi qu’on en dise, Zlatan aura mis en avant notre championnat comme personne auparavant, avec ses frasques et ses coups de génie à gogo. Good bye legend.
LE TOP: Toulouse et Pascal Dupraz atteignent leur objectif
Contrairement à Zlatan Ibrahimovic, Pascal Dupraz n’est pas arrivé en champion à Toulouse. Mais, dans tous les cas, il repartira en légende tant la performance que vient de réaliser le téfécé est extraordinaire. Relégués à dix points du premier non relégable (Reims) à la fin février, les Toulousains ont réussi à balayer ce fossé et envoyer le Stade de Reims en Ligue 2. Pourtant, même si cet exploit était à la portée des joueurs de la région Midi-Pyrénées (ils leur fallait juste remporter leur match pour être assurés du maintien), les angevins ont joué à fond cette rencontre. En effet, les blancs et noirs débuteront pied au plancher ce dernier match de Ligue 1, tandis que Toulouse crispé, n’arrivait pas à produire son jeu de possession et d’attaques placées habituel. Le début de match sera donc à la faveur des locaux, qui par l’intermédiaire de Billy Ketkeophomphone réussiront à ouvrir la marque rapidement (12e). Toulouse ne parviendra pas à rentrer dans cette partie, et se fera même quelques frayeurs sur des attaques Angevines. Pourtant, le téfécé s’est procuré un penalty, mais manqué par Martin Braithwaite, au grand dam de son coach Pascal Dupraz, hystérique sur le coup (30e). L’attaque de la ville rose restera muette tout au long de cette première mi-temps, la faute à des mouvements de jeu trop bâclés, se finissant dans la majeure partie des cas sur une perte de balle bête et inutile.
Le score de 1-0 aura été la cause du frissonnement des murs du vestiaire Toulousain à la mi-temps, où Pascal Dupraz aura ainsi dit à ses joueurs: « dans 45 minutes, on se retrouve ici pour fêter le maintien« . Le décor était posé et la deuxième période pouvait commencer. Et cette dernière n’allait pas être de tout repos: entre les énormes occasions de Toulouse se heurtant soit à la barre transversale, soit au poteau, ou soit sur le gardien adversaire Lettelier (auteur d’un excellent match), les joueurs toulousains ont joué de malchance en malchance. Le but égalisateur de Wissan Ben Yedder aura eu le mérite de remobiliser ses coéquipiers, mais pendant quatre minutes seulement, jusqu’à ce que l’entrant Saïd Benrhama remet les deux équipes à égalité sur une frappe des 25 mètres lobant Alban Lafont (fautif sur ce coup). Mais le taulier Martin Braithwaite réégalisera en déviant le ballon du pied. Le cuir heurtera le poteau dans un silence de cathédrale, mais rentrera finalement dans le but. Deux buts partout, le money time était lancé. Les occasions toulousaines allaient une fois de plus s’abattre sur le but angevin, mais Letellier veillera à son temple. Il faudra un coup franc excentré sur la ligne de la surface de réparation, pour que Toulouse puisse enfin prendre l’avantage dans ce match: Yann Bodiger enroulera son ballon en le plaçant juste en dessous de la barre transversale, pour tromper Lettelier (80e). 3-2 score final, Toulouse peut enfin savourer.
LE FLOP: Saint-Étienne perd sa place européenne
Opposés à la formation de Lille, les joueurs de Saint-Étienne avaient l’occasion de prouver qu’ils étaient taillés pour l’Europe en sortant de leur spirale négative de deux défaites de rang. Des mauvais résultats dus à un coup de fatigue de le défense verte, elle qui était pourtant qualifiée d’infranchissable il y a encore quelques semaines. C’est encore une fois dans une rencontre fermée -comme on en a trop l’habitude avec les Verts- que les 22 acteurs de cette rencontre ont pu se frotter les uns aux autres. Un match où les deux gardiens se sont illustrés; d’un côté international nigérian Vincent Enyeama, et de l’autre celui qui refuse d’aller en équipe de France tant qu’il n’est pas titulaire avec les Bleus, Vincent Ruffier. C’est donc tout naturellement que le seul but de cette partie est intervenu sur coup de pied arrêté: juste avant la pause (41e), Eder inscrira son sixième but depuis son arrivée à Lille cet hiver, par le biais d’un penalty frappé croisé en force.
Comme trop souvent cette saison, on peut aussi constater que la très bonne prestation du gardien lillois n’excuse pas le score nul et vierge de Saint-Étienne au tableau d’affichage. En effet, à de nombreuses reprises, les stéphanois se sont retrouvés dans des situations intéressantes, notamment par l’intermédiaire « du futur Zizou » (Benjamin Corgnet), comme l’appelait Alex Dupont lors de son passage à Brest. Les hommes de Christophe Galtier devront donc prier pour que Paris remporte la coupe de France face à Marseille afin d’accéder aux tours préliminaires d’Europa League. Dans tous les cas, les lillois reviennent de loin: sept mois quasi jour pour jour depuis le licenciement d’Hervé Renard et l’arrivée de Frédéric Antonetti, le LOSC est passé du statut de relégable potentiel à celui de prétendant à la Ligue Europa. Une belle progression.
ET SINON ?
Rennes 1-2 Bastia: les Rennais ne cessent de fondre au classement. Encore prétendants à une place européenne il y a un mois, les joueurs de Rolland Courbis finissent la saison à la 8e place, après leur défaite face au SC Bastia. Et c’est un doublé de François Kamano qui aura scellé la victoire corse. De son côté, Bastia finit la saison à la 10e place.
Troyes 1-1 Marseille: grâce à un Matthieu Dreyer impérial, les joueurs de l’ESTAC Troyes ont pu réussir à obtenir le match nul lors de la réception de l’Olympique de Marseille au Stade de l’Aube. Côté buteurs, c’est l’international tunisien Fabien Camus qui aura ouvert le score sur un service de Benjamin Nivet (10e), tandis que Steven Fletcher aura égalisé (avant qu’il ne rate un penalty sauvé par Matthieu Dreyer). Au classement, Marseille reste bloqué à la 13e place, tandis que Troyes clôture la saison comme il l’a commencé, en étant lanterne rouge.
Caen 1-0 Bordeaux: les journées se suivent et se ressemblent pour les girondins de Bordeaux. Et ce n’est pas l’arrivée d’Ulrich Ramé sur le banc qui a changé la donne. Et c’est une défaite face à la valeureuse équipe de Caen qui vient clôturer une saison 2015-2016 à oublier. Au classement, grâce au penalty transformé d’Andy Delort (14e), les caennais finissent au pied des places européennes (7e), tandis que Bordeaux descend à la 11e place.
Monaco 2-0 Montpellier: par l’intermédiaire des buts d’Ivan Cavaleiro (3e) et de Fabinho (32e) sur penalty, l’AS Monaco a conservé sa troisième place qualificative pour les matches de barrages de la Ligue des Champions face à une équipe de Montpellier complètement démobilisée, qui n’avait plus rien à jouer – qui termine la saison à la 12e place.
Guingamp 2-3 Nice: les azuréens, qui avaient déjà assuré leur qualification européenne (4e place), avaient l’occasion de viser plus haut au classement en cas de victoire face à l’EAG. En effet, si Monaco venait à perdre face à Montpellier, les coéquipiers d’Hatem Ben Arfa -en cas de victoire- auraient pu accéder à la troisième place. Malheureusement pour le jeu, la soirée ne s’est pas déroulée comme cela. Du côté guingampais, l’exercice 2015-2016 s’est clos à la 16e place.
Lorient 1-0 Ajaccio: avant ce multiplex, on a eu trop tendance à oublier les gaziers. Pourtant, en cas de défaite de Toulouse et de Reims, les ajacciens auraient pu sauver leur peau dans l’élite en gagnant sur la pelouse de Lorient. Mais la victoire de Toulouse (3-2, voire par ailleurs) et de Reims (4-1, voire par ailleurs) en ont décidé autrement. Lorient finit la saison à la 15e place, tandis que le club d’Aiacciu est relégué en Ligue 2.
Reims 4-1 Lyon: devant près de 18 000 spectateurs, le Stade de Reims a fait plaisir à ses supporters en livrant une belle prestation face à des Lyonnais apathiques. Aissa Mandi (14e), Diego (34e), Adila Turan (51e), et Kyei (56e) ont participé au festival, tandis que Maxwell Cornet (63e) a réduit l’écart du côté lyonnais. Malgré ce succès, les rémois sont condamnés à la Ligue 2 après la victoire de leur rival Toulousain à Angers (2-3, vois par ailleurs).