Paris continue de prouver le mal-être du football français, statut-quo sur le podium, les autres prétendants à la Ligue des Champions perdent des points. Côté lutte pour le maintien, Toulouse aurait pu réaliser la grosse performance du week-end sans un Ruffier impérial. Voici le bilan de la 36ème journée de Ligue 1, une Ligue 1 qui nous réserve encore beaucoup de suspense pour les deux dernières journées de championnat, à tous les étages.
LE LEADER: Le PSG étrille Rennes et égale son propre record
Le PSG recevait le stade Rennais, vendredi dernier en ouverture de la 36ème journée de Ligue 1, au Parc des Princes. Une rencontre globalement maîtrisée par des parisiens concernés, qui auront fait du camp rennais leur siège, au fur et à mesure tel un Diesel. Le début de rencontre est assez poussif, d’un côté comme de l’autre. Mais à la 23ème minute, la phase d’observation est terminée et les parisiens pessent à l’action. Après un une-deux magnifique entre Di Maria et Ibrahimovic qui transperce la défense bretonne, l’Argentin arme et déclenche une frappe enroulée que Benoît Costil a bien anticipé pour détourner le ballon du cadre. Deux minutes plus tard, le géant suédois du PSG, très bien servi par Javier Pastore, glisse au moment de tirer et sa frappe finit hors cadre.
A la 36ème minute, Zlatan Ibrahimovic frappe le coup franc obtenu par Pastore à l’entrée de la surface. Ibra n’était pas loin d’inscrire l’un des plus beaux buts de la journée. Il décide, tout en finesse, de piquer le ballon au dessus du mur. Ce dernier termine sa course juste au dessus de la barre transversale, et le gardien rennais paraissait battu. Les deux équipes se séparent sur un score nul et vierge. Même si le PSG a eu quelques occasions, le Stade Rennais a su faire le dos rond, même s’il n’a rien proposé offensivement. Mais la seconde période lui sera fatale. A trop attendre le PSG, il se fait punir. Et de quelle manière ! Tout part de Zlatan, excentré sur la droite aux 25 mètres, qui adresse d’un magistral extérieur du pied une passe longue pour Cavani, qui remise intelligemment sur Maxwell en une touche de balle de la poitrine. Le brésilien élimine un défenseur d’une feinte de corps, puis humilie Gnagnon sur un petit-pont avant d’enchaîner sur une frappe du droit en puissance qui s’écrase sous la barre avant de faire trembler les filets.
Les rennais n’ont pas le temps de se remettre du but de Maxwell que les parisiens repartent à la charge. Di Maria centre pour Ibrahimovic au second poteau qui double la mise en déployant sa jambe droite. Et les bretons ne sont pas passé loin d’encaisser un troisième but en 6 minutes. Edinson Cavani, malheureux, voit sa frappe repoussée par la barre de Costil après une frappe généreusement enroulée. Un quart d’heure plus tard, « Ibracadabra » réalise un nouveau doublé pour mettre assurer définitivement la victoire parisienne, d’une puissante frappe du gauche dont il a le secret, catapultant le ballon sous la barre (3-0, 78ème minute). Les occasions se succèdent, et les rennais sont abasourdis, assomés et inhibés par la domination des joueurs du club de la capitale.
Dans les arrêts de jeu, les spectateurs du Parc des Princes ont assisté au clou du spectacle : un but de Cavani, amplement mérité pour un Uruguayen qui s’était procuré une multitude d’occasions. Sur une passe exécutée par Verratti à la milliseconde près avant que Cavani ne soit en position de hors-jeu, El Matador enroule sa frappe qui vient se loger dans le petit filet opposé. Ce match annihile définitivement les espoirs d’Europe pour le Stade Rennais qui pointe à la 7ème position à l’issue de cette journée, soit 4 longueurs derrière le LOSC, qui lui-même n’est pas dans une position idéale dans la course à l’Europa League, malgré une 6ème place qualificative si le PSG l’emporte en Coupe de France le 21 mai 2016. Le PSG qui lui vient d’égaler son propre record du nombre de points en une saison de Ligue 1, record qui devrait être battu puisqu’il lui reste 3 matches à disputer.
LE TOP: L’OM assure son maintien à Angers
Ça y est. Depuis le temps que toute une ville l’attendait. Plus les semaines passaient, et plus le scénario catastrophe se dessinait. Après 11 matches sans victoire, rien de bon n’était prévisible pour les phocéens, mais la délivrance a bien eu lieu dimanche soir pour les joueurs de Frank Passi. Pourtant, c’est bien la peur au ventre que l’OM se déplaçait en terre angevine pour affronter un SCO qui n’avait presque plus d’ambition européenne. Après un début de match bien terne, Michy Batshuayi libère les olympiens d’une frappe croisée du pied droit qui trompe Alexandre Letellier à la 24ème minute. Le belge tout près du doublé. A la 40ème minute, il élimine Saïss d’une feinte de frappe avant d’enchaîner avec un tir puissant rasant le sol et qui frôle le poteau du portier d’Angers. La performance des marseillais n’est pas à inscrire dans les annales mais nous étions dans l’obligation de mettre en avant celle-ci. Les marseillais vont désormais pouvoir préparer leur dernier rendez-vous de la saison : la finale de la Coupe de France.
LE FLOP: Nice chute à Nantes, et tire un trait sur la C1
Les aiglons jouaient leur va-tout samedi après-midi à La Beaujoire, pour continuer à espérer un faux pas de l’OL et/ou de Monaco et pouvoir s’accrocher jusqu’au bout pour prétendre à arracher une qualification en Champions League la saison prochaine. Au lieu de ça, l’OGC Nice était méconnaissable. Les joueurs de Claude Puel, 3ème meilleure attaque avant cette 36ème journée, se sont avérés inoffensif. Pire encore, les canaris se sont procurés plusieurs très grosses occasions. Pourtant, le FC Nantes a perdu Bammou très tôt dans le match suite à un duel avec le jeune Gaultier Lloris (10ème minute).
Son remplaçant, Adryan, se charge de tirer un coup franc sur le côté gauche à la 23ème minute, lorsque son coéquipier Sala devance la sortie de Cardinale. Le ballon atterrit sur le poteau. La défense niçoise se dégage en catastrophe. La réaction du Gym a lieu timidement. A la 40ème minute, Germain se crée une occasion tout seul. Il contrôle le ballon de la poitrine, se l’emmène sur son pied gauche à l’entrée de la surface mais décoche une frappe qui n’inquiète pas Riou. L’arbitre du match siffle la mi-temps sur le score de 0-0 entre les deux formations. Au retour des vestiaires, les nantais passent à la vitesse supérieure. En l’espace de 5 minutes, ils heurtent à deux reprises les montants de l’OGC Nice par l’intermédiaire de Bedoya. L’américain, d’abord servi dans la surface à la limite du hors jeu, manque de près de tromper Cardinale d’une frappe du plat du pied décroisé dans l’angle fermé du portier niçois (53ème minute). Dans la foulée, il profite d’une défense passive pour armer et frapper du pied gauche à l’entrée de la surface. Sa frappe s’écrase sur la barre du gardien niçois (58ème minute). Les aiglons conservent miraculeusement leur cage inviolée.
Mais 10 minutes plus tard, sur un modèle de tir en pivot, Thomasson ouvre le score (1-0, 67ème minute). Une ouverture du score méritée pour des nantais qui sont revenus des vestiaires avec de bien meilleures intentions, dominant le Gym’ de la tête aux pieds. Les niçois ne parviendront jamais à réagir et à égaliser, malgré l’occasion manquée par Alassane Pléa qui rate son face à face avec Riou (79ème minute). Hatem Ben Arfa n’a jamais pesé sur la défense nantaise, et cela s’est traduit par une attaque niçoise inanimée. Les aiglons risquent de regretter longtemps ce non-match, puisqu’il les éloigne du podium, avec 5 points de retard sur Monaco et Lyon, au sortir de cette 36ème journée. Les nantais, quant à eux, sont 9ème au classement et n’ont plus rien à jouer.
ET SINON ? Sainté peut remercier Ruffier, Reims s’enfonce
>> L’AS Monaco a battu l’EA Guingamp, samedi soir au stade Louis II. Mais que la victoire fut difficile à obtenir face à de vaillants guingampais. Les buts monégasques sont signés Traoré (17ème min), Dirar (40ème min) et Bernardo Silva (76ème minute). Les bretons ont su répondre par l’intermédiaire d’Erding (75ème min) puis d’Angoua (81ème minute). Les monégasques consolident leur 3ème place suite aux mauvais résultats de l’OGC Nice et de Saint-Etienne. Au Classement : AS Monaco (3ème, 62 points) – EA Guingamp (15ème, 43 points)
>> L’Olympique Lyonnais jouait dans la foulée un match important face au Gazelec Ajaccio, qui joue toujours son maintien dans l’élite. Les lyonnais se sont imposés 2-1 au Parc OL suite à des réalisations de Rachid Ghezzal et de Maxwell Cornet juste avant la pause. Dès le retour des vestiaires, Grégory Pujol redonnait espoir au Gaz’, mais en vain. Au Classement : Olympique Lyonnais (2ème, 62 points) – Gazelec Ajaccio (17ème, 37 points)
>> L’AS Saint-Etienne recevait Toulouse dans son antre de Geoffroy Guichard. Une rencontre qui aurait pu virer au cauchemar pour les Verts si Stéphane Ruffier n’avait pas employé les grands moyens. En 45 minutes, le portier stéphanois a réalisé 8 arrêts de très grande classe, dont un penalty de Wissam Ben Yedder, pour permettre à son équipe de se contenter du point du match nul (0-0). Les toulousains, de leur côté, risquent de regretter ces nombreuses occasions manquées s’ils ne parviennent pas à se maintenir dans l’élite, et auraient pu réaliser la très bonne opération du week-end. Malheureusement pour eux, ce n’est pas le cas. Au Classement : AS Saint-Etienne (4ème, 58 points) – Toulouse FC (19ème, 34 points)
>> Le LOSC continue à rêver d’Europe. Le succès des dogues sur la pelouse de Lorient (0-1), jumelée aux contre-performances de Saint-Etienne et de Nice, relance totalement les hommes de Frédéric Antonetti dans la course à la 4ème place. Le but de Lille est signé Rony Lopes (56ème minute). Ils sont désormais à 2 longueurs des Verts et une longueur de l’OGC Nice. Cependant, les nordistes devront faire sans leur maître à jouer, Sofiane Boufal, jusqu’à la fin de la saison (lésion méniscale). Au Classement : FC Lorient (16ème, 43 points) – LOSC (6ème, 56 points)
>> Le Stade de Reims ne s’en sort plus… Les hommes d’Olivier Guégan concèdent leur 3ème défaite de suite en Ligue 1, qui entérine encore plus leurs espoirs de maintien, puisque leur calendrier est loin d’être en leur faveur pour les deux dernières journées (OM puis OL). Face à Montpellier, les rémois n’ont su qu’être dans la réaction plutôt que dans l’action, et ont perdu logiquement cette rencontre (2-3), malgré 10 dernières minutes intéressantes dans l’intensité. Au Classement : Stade de Reims (18ème, 36 points) – Montpelliers HSC (11ème, 43 points)
>> Le Stade Malherbe de Caen et le Sporting Club de Bastia se sont quittés sur un score nul et vierge. Un match nul qui ne l’a été que de nom, puisque les deux équipes ont offert un spectacle plaisant, malgré l’absence de buts et leurs positions respectives au classement qui donnait lieu à un match sans réel enjeu sportif. Au Classement : SM Caen (10ème, 48 points) – SC Bastia (14ème, 44 points)
>> Enfin, L’ESTAC, d’ores et déjà relégué au niveau inférieur du football français, s’est une nouvelle fois incliné à domicile, cette fois-ci face aux Girondins de Bordeaux (2-4). Un match spectaculaire avec 6 buts inscrits, malgré encore, un match sans réel enjeu sportif, puisque les Aquitains ont validé leur maintien en Ligue 1. Au Classement : Troyes (20ème, 17 points) – Girondins de Bordeaux (12ème, 46 points)
Vous savez tout sur l’actualité du week-end en Ligue 1. La semaine prochaine peut être capitale pour tous les clubs qui jouent toujours quelque chose. Que ce soit dans le haut du tableau, avec un alléchant OL – AS Monaco pour la lutte pour la 2ème place, un non moins plaisant OGC Nice – ASSE pour se disputer la 4ème place ; ou dans le bas du tableau, où le TFC, le Stade de Reims et le Gaz’ Ajaccio se disputeront une seule et unique place synonyme de maintien dans un chassé-croisé de rencontres qui promet plein de suspense. Rendez-vous lundi prochain pour le bilan de la 37ème journée de Ligue 1, dans lequel nous aurons peut-être des affirmations plutôt que des suppositions sur tous ces éléments de débat.
Photo à la une: © Josselin CLAIR / MAXPPP