Vainqueurs au match aller (2-1), les troyens ont tenu coûte que coûte le match nul (0-0) sur la pelouse de Lorient ce dimanche soir. Au terme de ces barrages, véritables concentrés d’émotions, l’Estac retrouve donc la Ligue 1, tandis que Lorient est relégué en Ligue 2 après onze saisons consécutives dans l’élite. Décryptage.
LE MATCH: Lorient a dominé… sans cadrer
Jusqu’au bout, ces barrages ont été un concentré d’émotions pour les deux équipes. En étirant la saison jusqu’au bout du mois de mai, la LFP a ajouté encore un peu plus de fantastique (ou de dramatique) à cette saison folle, en Ligue 1 tant qu’en Ligue 2. Voilà, Troyes va retrouver la Ligue 1, un an après l’avoir quittée, tandis que les Merlus évolueront en Domino’s Ligue 2 la saison prochaine, après onze saisons consécutives dans l’élite. Dans un Moustoir à guichets fermés, Lorient a très logiquement pris les initiatives. Avec un retard d’un but à refaire, les hommes de Bernard Casoni ont d’entrée mis le feu sur le but du gardien troyen, Mamadou Samassa, notamment sauvé par son poteau sur une reprise de la tête de Benjamin Moukandjo (4e). Disposé en 4-3-3, les lorientais ont pris ce match à bras le corps et ont multiplié les mouvements. Mais après dix minutes quasi irrespirables pour eux, les hommes de Jean-Louis Garcia ont enfin mis le pied sur le ballon, déployant un bloc parfaitement compact assez haut sur le terrain. Un pari osé et gagnant.
Même si Lorient a eu le ballon 65% du temps, l’utilisation n’a pas été irréprochable. Comme au match aller, Romain Philippoteaux a été le merlus le plus en vue. Dans son couloir gauche, il a multiplié les appels et a fait figure de poison permanent pour la défense troyenne. Un de ses centres a trouvé Moukandjo, qui a néanmoins manqué le cadre (21e). Mais, à l’heure des comptes, malgré une domination très nette, le FCL n’a pas cadré une seule tentative. Dans cette situation, il est alors très compliqué de marquer. Les troyens ont mis une dizaine de minute à sortir de leur camp. Alors que Nivet débutait le match sur le banc, un soir où l’Estac avait le plus besoin du volume défensif de Thiago, les aubois ont ensuite livré une belle partie, et se sont créés de belles opportunités d’ouvrir le score. La désormais équipe promue en Ligue 1 a fait passer de nombreux frissons sur la cage de Benjamin Lecomte (31e, 32e, 35e, 53e), et en fin de match, alors que les merlus se découvraient de plus en plus, Aloïs Confais puis Samuel Grandsir, trouvé par une ouverture géniale de Nivet, ont manqué d’énormes opportunités. Mais après un énième corner du FCL, les aubois se sont dégagés et Clément Turpin a sifflé la fin de cette rencontre. Un scénario qui n’a pas été du goût des supporteurs locaux, qui ont allumé de nombreux pétards et autres fumigènes en signe de contestation. Tandis que dans le coin opposé, les troyens, hilares, fêtaient l’accession avec leur 150 supporters qui avaient fait le déplacement.
LE FAIT: Troyes « a une revanche à prendre »
En larmes après la rencontre, le président de l’Estac, Daniel Masoni, pouvait féliciter ses joueurs. La voix tiraillée par l’émotion, il s’est avancé devant le micro tendu par Canal Plus. « Ce soir c’est fantastique ce qu’il nous arrive. On a fait une saison énorme, avec de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur, un nouveau projet. On retrouve la Ligue 1 que l’on avait quitté piteusement. Le club, et moi plus particulièrement, nous avons une revanche à prendre« . Dans le même temps, Benjamin Nivet sabrait même le champagne, à la manière d’un pilote de F1 savourant une victoire dans un Grand Prix. Enfin, Jean-Louis Garcia, qui entraînera pour la première fois de sa carrière au plus haut niveau la saison prochaine, s’est aussi exprimé: « C’est indescriptible, c’est quelque chose d’incroyable qui nous arrive. On a cru que ça allait nous échapper à la dernière journée, lorsque Amiens marque son but vainqueur à la 96e à Reims. Mais les garçons se sont remobilisés et on a eu la force d’y croire vraiment, de croire qu’on était capable d’y arriver, sur notre dynamique, notre réussite actuelle, sur le fait que la pression négative était sur l’équipe de Ligue 1 qui jouait pour ne pas descendre ».
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