Au regard de sa situation sportive catastrophique depuis le début de saison, le club de la Principauté entrevoit un renouveau au prix d’un chamboulement endogène.
A Monaco, une page se tourne. Une page peu ou prou historique; celle débutant en 2013 et le rachat du club par l’oligarche russe Dimitry Rybolovlev. Depuis cette date, le club (évoluant en Ligue 2 lors du rachat) s’est forgé une solide réputation nationale puis internationale. Le point d’orgue de cette ascension sportive est d’ailleurs symbolisée par le parcours héroïque des Asémistes en 2017, atteignant les demi-finales de la Ligue des champions. Mais depuis, le vent salvateur ayant insufflé cette dynamique ne souffle plus sur le Rocher; depuis septembre dernier, le club est enlisé dans une situation sportive des plus difficiles. Oscillant entre la zone rouge et la place de barragiste au classement de Ligue 1, accumulant les débâcles en Ligue des champions, cette volonté de changement était inévitable, tant souhaitable que souhaité.
Un limogeage à l’aube d’un retour
Arrivée en octobre sur le banc monégasque, Thierry Henry, ancien joueur offensif aussi bien talentueux que fougueux (d’ailleurs champion du monde en 1998), avait l’ambition affirmée de faire en sorte que l’ASM renoue avec le succès. Mais plus largement, son bilan très mitigé pour certains, catastrophique pour d’autres – tant en Ligue 1 (18e place, un 4-0 subi face au PSG, un 3-0 encaissé à Lyon ou encore un 5-1 reçu à domicile contre Strasbourg) qu’en coupe d’Europe (quatre défaites, un match nul pour aucune victoire) – n’a pas atteint les espérances originelles. Dès lors, pour le remplacer, c’est le vieux briscard Leonardo Jardim, débarqué par la direction monégasque contre 8M d’euros en septembre, qui revêt (à nouveau) le costume de coach sur le banc. D’où une certaine volonté de changement, symbolisée également par de nombreuses arrivées (Naldo, Fabregas, Vainqueur, Ballo-Touré) et ce souhait implicite d’endiguer le mal du vestiaire; une crise de confiance couplée à une crise de résultats, tant endémique que patente.
Un organigramme chamboulé
Justement, ce retour en Principauté de l’entraîneur portugais a été ficelée en coulisses par le vice-président de l’ASM Vadim Vasilyev, en contact resserré avec le sulfureux agent Jorge Mendes. Cependant, « c’est le temps des changements » comme l’indique un communiqué rédigé à la première personne par Dmitri Rybolovlev (notre photo) en personne, président du club. Des « changements » qui « ne touchent pas que l’effectif, mais également les dirigeants. J’ai ainsi pris une décision qui est très dure pour moi. Celle de libérer Vadim Vasilyev de ses fonctions de vice-président et directeur général du club« . Dès lors, cette annonce s’apparente telle une secousse, voire d’un tremblement de terre: le dirigeant en place depuis 2013 n’est plus, bientôt remplacé par Oleg Petroc, homme d’affaires et polyglotte formé par l’armée russe. L’homme des épopées héroïques, des marchés des transferts négociés avec assiduité ou encore de la communication bien huilée s’en va, accompagné avec lui du précieux directeur général adjoint Nicolas Holveck. Du côté des arrivées, en sus de Petrov, les incertitudes prennent place, notamment concernant le scouting (départ en vue pour Luis Campos, arrivée de Louis Ducruet, fils de Stéphanie de Monaco). Un chamboulement, qui porte d’ailleurs ses fruits sur le plan sportif (en témoigne la victoire de l’ASM face à Toulouse ce samedi), mais qui demeure fondamentalement questionné sur le long terme.
Crédits photo à la Une: Dialinda