Après avoir accueilli les champions du monde 2010 au cours d’un match spectaculaire entre le Portugal et l’Espagne (3-3), Sotchi, ville olympique en 2014, recevait les champions du monde 2014. Ce que l’on peut retenir de ce match, c’est que les allemands sont toujours en vie mais reviennent de très loin.
Presque une semaine après sa défaite surprise contre le Mexique (0-1), l’Allemagne avait encore la gueule de bois au moment de jouer sa survie contre une Suède confiante après sa victoire contre la Corée du Sud (1-0). Toute la semaine, la presse allemande s’est demandée où étaient passés les cadres de sa sélection. Les journalistes outre-Rhin ne pouvaient que confirmer ce qu’ils avaient déjà réussi à percevoir en préparation, la Mannschaft n’est pas au mieux. On pouvait attendre autre chose alors que la compétition commençait mais les vainqueurs de la Coupe des Confédérations un an plus tôt avaient paru bien pâle face au Mexique. Dos au mur, ils démarraient très mal contre la Suède.
Pas loin d’obtenir un penalty à la treizième minute pour une charge de Boateng sur Berg, les suédois ont su être patients avant d’ouvrir la marque à la 32ème minute par l’intermédiaire de l’avant-centre du Téfécé, Ola Toivonen, muet toute la saison en Ligue 1, auteur d’une action de grande classe en enchaînant un amorti de la poitrine et un lob parfait sur Neuer. Menés et éliminés à la pause, les allemands réagissent dès le retour des vestiaires par l’intermédiaire de Marco Reus qui reprend du genou un centre de Werner et égalise de manière chanceuse.
Une fin de match inexplicable
On vit une Coupe du Monde pour ce genre d’émotion. Proche de l’élimination, l’Allemagne a su trouver des ressources venues d’ailleurs pour rester dans la course et se remettre dans une situation plus favorable, loin des trois points d’écart qui les séparaient des suédois. Pourtant, les allemands ont mis énormément de temps avant de marquer ce deuxième but qui s’est fait attendre face à la résistance suédoise. Ils ont craint le pire lorsque Boateng a été expulsé après avoir reçu un deuxième carton jaune à la 82ème minute. Olsen a longtemps repoussé l’échéance, son poteau le sauvant à la 92ème sur une frappe de Julian Brandt. Et finalement, après une faute de Durmaz excentrée sur la gauche de la surface, Toni Kroos a combiné avec Reus qui lui a stoppé le ballon pour qu’il puisse le loger dans la lucarne d’une frappe enroulée merveilleuse, redonnant confiance à tout un pays. L’Allemagne devra battre la Corée du Sud pour ne pas se mettre plus en difficulté tandis que la Suède affrontera le Mexique qui, avec six points après sa victoire face aux coréens (2-1), a le temps de voir venir. Tout le monde a encore une chance de voir les huitièmes dans ce groupe F indécis. L’Allemagne, elle, revient de tellement loin qu’elle peut s’estimer heureuse. Ce match peut servir de déclic, l’orgueil d’un champion en quelque sorte.
Crédits photo à la Une: Michael Kranewitter