Alors qu’Alejandro Valverde s’avançait en grand favori une nouvelle fois de ce tryptique ardennais, ce sont trois nouveaux noms qui se sont ajoutés au palmarès des trois Ardennaises. Valgren, Alaphilippe et Jungels ont triomphé tandis que Valverde est resté muet. La Quick-Step a encore une fois écrasé la saison des classiques avec de multiples podiums dont quatre victoires.
Amstel Gold Race: Valgren confirme
Déjà vainqueur du Het Nieuwsblad et quatrième du Tour des Flandres, Michael Valgren arrivait en forme sur l’Amstel Gold Race. Mais il n’était qu’un outsider dans l’esprit des observateurs face aux noms retentissants de Peter Sagan, Alejandro Valverde ou encore Julian Alaphilippe. Ces trois-là paraissaient en effet plus forts que leurs concurrents. Néanmoins, Astana a parfaitement joué le coup. Avec deux hommes en tête après le Geulhemmerberg situé à douze kilomètres de l’arrivée, qui a vu Valverde faire exploser le groupe des poursuivants, l’équipe kazakhe était la seule en surnombre devant. Si outsiders et favoris répondaient présents, hormis Van Avermaet, Gilbert ou encore Kwiatkowski, Van Hecke et Riesebeek, deux échappés de la première heure, étaient toujours en tête.
C’est finalement Fuglsang qui a lancé des banderilles lorsque la jonction a été faite à l’avant. Sagan prenait alors les choses en main pour ne pas laisser le danois s’en aller. Mais c’est son compatriote Valgren qui a placé l’attaque fatale à deux kilomètres de l’arrivée, accompagné de justesse dans la roue par un Roman Kreuziger, déjà vainqueur de l’épreuve et en grande forme. Enrico Gasparotto, parti trop tard, n’a pu revenir faire le sprint à temps, prenant la troisième place du podium, lui qui s’est déjà imposé deux fois sur l’Amstel. C’est donc bien un premier vainqueur qui lève les bras, Michael Valgren, deuxième il y a deux ans derrière… Gasparotto justement. Derrière, Sagan s’est arrêté de rouler, enterrant tout son groupe et prenant la quatrième place juste devant Valverde, Wellens et Alaphilippe. A ce moment-là, alors que l’Espagnol de la Movistar avait fait craquer facilement le groupe des favoris dans le Geulhemmerberg, personne n’imaginait quelqu’un d’autre s’imposer au sommet du mur de Huy.
Flèche Wallonne : Alaphilippe la tient enfin
Deuxième de la Flèche Wallonne en 2015 et 2016, deuxième de la Doyenne en 2015, troisième de Milan-San Remo en 2017… Julian Alaphilippe tournait autour de sa première grande victoire dans une classique. Elle est finalement arrivée mercredi dernier au terme d’une Flèche plutôt animée grâce à une attaque de Vincenzo Nibali à 45 kilomètres de l’arrivée qui a eu le mérite de réveiller le peloton, chaque équipe de favoris tentant de placer un coureur devant. Ce sont finalement huit coureurs qui s’échappent. Tous seront repris avant la dernière ascension du mur de Huy… sauf un, Max Schaschmann, coéquipier d’Alaphilippe qui fut rattrapé dans l’ascension.
Le Français était d’ailleurs parfaitement placé dans la roue de Jelle Vanendert qui a fait pratiquement toute l’ascension en tête, au début pour élaborer une attaque de Wellens avant de se rendre compte que le leader de la Lotto-Soudal serait trop juste. A 150 mètres de la ligne, Alaphilippe décide de placer la bonne estocade et personne ne le reverra, pas même Valverde, quadruple tenant du titre, qui démarre à retardement et finit quatre secondes derrière le français mais devant Vanendert, auteur d’une ascension exceptionnelle. Surpris, Alaphilippe ne lève pas les bras, pensant que Vincenzo Nibali était encore devant. Mais, au final, c’est bien lui qui s’impose, libérant enfin son compteur et son esprit pour les saisons suivantes.
Liège-Bastogne-Liège: Bob Jungels triomphe, la Quick Step aussi
Encore une fois, la Quick-Step a réalisé une très bonne saison des classiques avec le doublé de Terpstra sur l’E3 et le Ronde, la victoire d’Alaphilippe sur la Flèche et donc celle de Jungels sur LBL. Et quelle victoire ! Loin de toute course de côte habituelle dans la côte d’Ans, c’est une attaque à vingt kilomètres de l’arrivée qui va changer la physionomie de la course. Après avoir écrémé le peloton dans la Redoute, le rouleur compresseur de la Quick-Step poursuit dans la Roche-aux-Faucons avec une attaque de Gilbert sur ses lieux d’entraînement. Le Belge est suppléé au sommet par son coéquipier Bob Jungels qui profite d’une petite accalmie pour attaquer à vingt kilomètres du but.
L’attaque sera la bonne car, profitant de ses qualités de rouleur et du travail d’Alaphilippe notamment derrière, le Luxembourgeois atteint la côte de Saint-Nicolas et celle d’Ans avec suffisamment d’avance. Il lève les bras avec 36 secondes d’avance sur ses poursuivants. Romain Bardet et le surprenant Michael Woods ont attaqué à 2,5 kilomètres de l’arrivée pour se disputer les deux places restantes sur le podium, le Canadien devançant le Français, auteur d’un bel effort. Alaphilippe, lui, finit quatrième mais en étant satisfait. Il peut l’être car la Quick-Step a encore fait preuve d’un incroyable esprit d’équipe sur cette campagne de classiques printanières qui se referme après deux mois plutôt intenses et très satisfaisants.
Crédits photo à la Une: Mathilde L’Azou