Alors que la huitième étape du Tour d’Italie s’élance ce samedi de Molfetta, la première semaine du 100e Giro d’Italia a été prolifique pour les sprinteurs, à défaut d’avoir rassasié des passionnés avides de spectacle et de grandeurs. L’occasion pour la rédaction d’Au Stade de revenir sur les faits marquants de ces sept premiers jours de course.
Avec 1356 kilomètres d’asphalte avalés par les coureurs de ce Tour d’Italie 2017, un premier bilan s’impose. Si une seule véritable étape de montagne a été parcourue, mardi, avec la victoire de Jan Polanc au sommet de l’Etna, les autres journées, plates et sans relief particulier, n’ont pas fanatisé les foules. Alors que les sprinteurs ont été pour le moment au rendez-vous (hormis lors de la première escale), les prochains jours de course, où la montagne sera de plus en plus présente, pourraient amener un spectacle tout particulier et très attendu. Aux purs grimpeurs et autres puncheurs de régaler les suiveurs.
Daniel Teklehaimanot, baroudeur de l’extrême
Si les premiers jours de course d’un grand tour sont souvent marqués la volonté de « bien faire » de la totalité du peloton, à l’aube des trois semaines intensives de course qui attendent les équipes, Daniel Teklehaimanot, lui, n’a pas attendu longtemps avant de se lancer à l’avant. En effet, le champion en titre d’Érythrée a été échappé lors des deux premières étapes afin d’endosser le maillot bleu de meilleur grimpeur, son principal objectif lors de cette centième édition du Tour d’Italie. Avec 427 kilomètres parcourus dans l’échappée matinale en deux jours, le super-baroudeur du team Dimension-Data a réussi à conserver son précieux maillot deux journées, jusqu’à l’issue de la quatrième étape où les pourcentages de l’Etna ont eu raison de lui (voir par ailleurs).
Jan Polanc comme chez lui sur les pentes de l’Etna
Si les trois premières étapes de ce Tour d’Italie étaient réservées aux sprinteurs (voir par ailleurs), la première étape de montagne, mardi, a globalement déçu. Caractérisée par deux cols relevés, le Portella Femmina Morta (2e catégorie, 32 km à 4.5% de moyenne) et le Mont Etna (1ère catégorie, 17.9 km à 6.6%), cette quatrième escale était le premier rendez-vous des grimpeurs. Profitant d’une journée de repos la veille pour se requinquer, Jan Polanc (UAE Team Emirates), coéquipier de Rui Costa, a profité de l’attentisme flagrant des favoris à la victoire finale pour empocher l’étape. Le plus beau succès de sa carrière. Une victoire acquise après 181 kilomètres parcourus dans une échappée partie au fameux kilomètre zéro, à l’issue desquels Jan Polanc s’est vu attribuer le maillot de meilleur grimpeur.
Tour d’Italie: les sprinteurs au rendez-vous
Sur les sept première étapes de ce 100e Tour d’Italie, pas moins de cinq étaient réservées aux sprinteurs. Si la première étape a été remportée à l’audace par Lukas Postlberger (Bora-Hangrohe) – sorti de la tête de peloton juste avant le sprint et alors même qu’il travaillait pour son sprinteur Sam Bennett -, les quatre autres étapes ont vu trois véritables sprinteurs s’imposer. L’allemand André Greipel (Lotto-Soudal) a empoché la deuxième étape, tandis que le colombien Fernando Gaviria (Quick-Step Floors), bien lancé par ses coéquipiers après une longue bordure, s’est lui attribué la troisième étape. Et, à défaut d’être rassasié, le natif de La Ceja a remis ça, mercredi (cinquième étape), encore au sprint. L’australien Caleb Ewan, pensionnaire du team Orica-Scott, peu chanceux jusqu’alors (il avait notamment déchaussé dans le sprint lors du succès de Greipel), a brisé sa petite malédiction sur le Giro en remportant la septième étape ce vendredi à Alberobello. A noter que la sixième étape, cochée par les puncheurs sur le calendrier de ce Tour d’Italie, a été remportée en costaud par Sylvain Dilier (BMC) devant Jasper Stuyven (Trek-segafredo).
Thibaut Pinot dans le coup
Alors qu’aucun français n’a véritablement tiré son épingle du jeu lors de cette première semaine (aucune victoire d’étape, ni même d’échappée conséquente), Thibaut Pinot, qui a décidé de tenter cette saison et pour la première fois de sa carrière l’enchaînement Tour d’Italie-Tour de France, est bien placé au classement général. A dix secondes du maillot rose Bob Jungels (Quick-Step Floors) ce samedi, le natif de Mélisey possède le même mini-retard que les autres favoris et outsiders (voir par ailleurs). Si son équipe, le team FDJ, a semblé montrer quelques lacunes pour l’épauler – mardi sur les pentes de l’Etna, par exemple -, le franc-comtois devrait faire des différences lors des grandes étapes de montagne, notamment lors de la troisième et dernière semaine.
Tour d’Italie: le duel Nibali-Quintana a déjà commencé
Alors qu’on ne dénombre pas moins d’une petite dizaine de favoris au podium final (Pinot, Jungels, Thomas, Landa, Costa, Pozzovivo, Yates, Maullema, Zakarin…), seuls deux coureurs semblent avoir l’étoffe du vainqueur final: Nairo Quintana et Vincenzo Nibali, tenant du titre. Si leur face-à-face n’a pas encore véritablement débuté sur les routes ensoleillées italiennes, leur rivalité exacerbée s’est encore un peu plus révélée au grand jour par médias interposés. Interrogé mercredi par la Rai sur ses relations avec le coureur colombien, Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) a indiqué qu’il n’était pas franchement complice avec le coureur sud-américain: « Avec Quintana, nous sommes rivaux, c’est normal, Nairo est là aussi pour gagner. Nous ne nous aimons pas. Je n’ai pas avec lui les rapports que je peux avoir avec (Fabio) Aru. Ou les mêmes conversations par exemple qu’avec (Alberto) Contador« . Ce à quoi le coureur du team Movistar, réputé froid et distant dans le peloton, a répondu qu’il était « concentré sur sa course« . Qui sortira vainqueur de cette confrontation ? Réponse le 28 mai prochain, lors de la vingt-et-unième et dernière étape, un chrono, à Milan.
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