L’Auvergnat aux sept participations à la Grande Boucle va axer sa saison 2020 sur le triptyque Giro – Jeux Olympiques – Championnats du monde en Suisse, délaissant une épreuve qui l’a provisoirement usée.
Grand essorage de juillet, le Tour de France ne laisse décidément pas les coureurs français indifférents. Après Thibaut Pinot en 2016, Romain Bardet va mettre de côté le Tour pour performer de l’autre côté des Alpes, en Italie. Ce changement de programme nourrit des ambitions grandioses mais également un besoin de changement dans une routine rythmée par un Tour de France trop envahissant ces dernières années.
Une année pour briller
Selon le staff d’AG2R La Mondiale, la non-participation de Bardet est circonstancielle. Avec un parcours des Jeux Olympiques au Japon côtoyant le Mont Fuji et des mondiaux en Suisse jugés très difficiles, le Tour de France ne pouvait pas faire parti du calendrier de son coureur. Aurait-il pour autant pu réaliser le doublé Giro-Tour si les Jeux Olympiques n’avaient pas lieu six jours après l’arrivée à Paris ? « La question ne s’est pas posée pour moi, explique l’Auvergnat. L’objectif se sont les Jeux Olympiques ».
Pour les championnats du monde helvétiques, « les plus durs depuis Sallanches » d’après Romain Bardet, sa préparation consistera en une virée de trois semaines sur la Vuelta espagnole. De l’autre côté, le Giro ne se courra pas sans objectifs. Vincent Lavenu, manager de l’équipe, a déclaré que son protégé s’y rendra pour un podium au minimum.
La volonté de changer de routine
Il est clair qu’à 29 ans, le leader d’AG2R La Mondiale est dans la force de l’âge et compte bien en profiter. Toutefois, le Tour de France ne lui permettait plus de prendre du plaisir et avait pour effet de le brider : « Il n’y avait pas une course où on ne disait pas que j’étais là par rapport au Tour. Ça réveillait en moi une partie qui n’était pas la plus agréable » a-t-il expliqué au journal L’Equipe. Le problème est plus mental que physique et les nouveaux horizons de la saison 2020 font comme l’effet d’une cure de jouvence à Romain Bardet.
Pourtant, d’autres se sont interrogés sur son choix de participer à un Giro affublé de trois contre-la-montre, dont un de 33,5 kilomètres, un exercice qu’il n’apprécie guère. C’est cependant taire plus de la moitié d’un parcours qui propose l’Izoard, le Stelvio ou le Col d’Agnel, en plus d’étapes cumulant les 5 000 mètres de dénivelés positifs. Des géants à la taille de l’appétit du Français.
Crédits photo à la Une: Mathilde L’Azou