Cette année, pour le centenaire du Maillot Jaune, le Tour de France propose un parcours exigeant faisant la part belle à la montagne. On revient sur les étapes clés de cette 106e édition.
Dès la première semaine déjà, les occasions pour les favoris de se jauger voire de créer des écarts seront nombreux. Outre le contre-la-montre par équipe de Bruxelles en guise de deuxième étape, la terrible montée vers la Planche des Belles Filles lors de la sixième journée de course lancera les hostilités. D’autant plus que cette année, l’arrivée au sommet est prolongée d’un kilomètre offrant un mur de 25 % aux coureurs. Ensuite, c’est l’étape en trompe l’œil de Mâcon vers Saint-Étienne qui, à défaut d’offrir une explication entre cadors du Tour, fatiguera bien les organismes et proposera certainement un scénario explosif. En effet ses nombreux raidards annonce 3 800 mètres de dénivelés positifs sur la feuille de route ! Une véritable étape de montagne sans les longs cols et l’altitude. La journée de repos décalée d’un jour le mardi sera donc la bienvenue avant les premiers contacts avec la haute-montagne dans les Pyrénées.
La seconde semaine de course, amputée d’une journée donc, sera très exigeante avec comme point stratégique le contre-la-montre individuel à Pau, long de 27 km. Proposant un parcours légèrement vallonné, il faudra être costaud pour ne pas perdre de temps au général. A noter qu’un petit mur de 17 % dans le dernier kilomètre pourrait faire exploser les coureurs ayant mal gérer leur effort et accentuer les écarts. Le lendemain, le Tour dépassera le symbolique seuil des 2 000 mètres d’altitudes à l’occasion de l’arrivée au sommet du Tourmalet. Le format très dense de cette étape – 117 km seulement – sera propice à une course de mouvement et devrait encourager les favoris ayant perdu du temps la veille à se découvrir.
Une dernière semaine à couper le souffle
La troisième semaine s’annonce irrespirable avec 6 cols à plus de 2 000 mètres d’altitudes dont deux arrivées au sommet. Après un circuit propice aux sprinteurs autour de Nîmes et un passage inédit sur le Pont du Gard, la 17e étape devrait sourire à un baroudeur ou à un puncheur. C’est ensuite le début du fameux triptyque alpestre et ses cols vertigineux. Si le 18e acte de la Grande Boucle met à l’honneur les mythiques montées de l’Izoard et du Galibier, le 19e réinvestit le col de l’Iseran juché à 2 800 mètres d’altitude. Plus haut col routier de France, il n’avait été emprunté par le peloton du Tour qu’une seule fois ces 25 dernières années. Les grimpeurs peu à l’aise avec les fortes hauteurs y laisseront certainement des plumes quand les favoris les plus émoussés par les précédents jours de course pourraient marquer le pas à deux jours de l’arrivée à Paris. Il faudra également compter sur la montée finale vers Tignes, certes moins difficile mais disposant de magnifiques paysages, pour créer des surprises. Enfin, la dernière journée à enjeux de ce Tour 2019 offrira un dénivelé cumulé de 4 450 mètres ainsi qu’une arrivée au sommet jugée à l’issus de l’interminable montée de Val Thorens, longue de 33 km. Ce juge de paix perché à 2 365 mètres d’altitude propose des pentes assez irrégulières avec de nombreux replats, usants. Si les positions ne sont pas figées en cette fin de course, il faudra s’attendre à du beau spectacle.
Intense, montagneuse et complètement perchée, cette 106e édition du Tour de France s’annonce grandiose. De prime abord, ce sont les hautes altitudes qui frappent sur ce Tour 2019. En effet, c’est la première fois dans l’histoire de la Grande Boucle que trois arrivées au sommet se situent au-delà des 2000 mètres d’altitude. Un facteur qui siérait bien à une course encore plus spectaculaire, favorable aux coups de théâtre. Seulement, aussi folle que cette édition du Tour devrait l’être, les prétendants au maillot jaune sont nombreux et la hiérarchie difficilement lisible.
Crédits photo à la Une: © Günter Seggebäing, CC BY-SA 3.0