Après maintenant quinze jours de course et 2664,5 kilomètres parcourus, les coureurs du Tour de France attaquent ce mardi les ultimes contreforts de la Grande Boucle. Avant les dernières grandes offensives des cadors du peloton, la rédaction d’Au Stade revient sur la deuxième semaine de course, palpitante et mouvementée.
Kittel sur-domine le sprint
Déjà victorieux à trois reprises en première semaine, Marcel Kittel (Quick Step Floors) n’a pas donné sa part au lion durant la seconde partie du Tour. Sans adversaire à sa hauteur, il ne s’est pas privé de deux succès supplémentaires depuis la dernière journée de repos. À Bergerac et à Pau, l’Allemand a consolidé son maillot vert avec deux nouveaux bouquets en poche.
Romain Bardet s’offre l’inédit
Cette semaine, les protagonistes ont pu s’expliquer sur la piste à fort pourcentage de l’unique altiport pyrénéen, l’altiport de Peyragude. Arrivée inédite donc pour l’étape entre Pau et Peyragude qui s’affichait comme la plus compliquée de la semaine. Cette douzième journée de course s’est terminée au sprint entre les favoris pour le classement général. Le plus fort sur cet exercice fut le français Romain Bardet (Ag2r la mondiale) qui a devancé Rigoberto Uran (Cannondale Drapac) et Fabio Aru (Astana). Première victoire d’étape pour l’homme de Brioude sur ce Tour 2017 qui s’offre son troisième bouquet sur la Grande Boucle et un sérieux rapproché au général.
Warren Barguil enlève l’étape du 14 Juillet
Après la frustration d’être passé à quelques centimètres de sa première victoire sur le Tour à Chambéry, Warren Barguil (Sunweb) a récidivé en entamant un nouveau baroud audacieux, avec l’objectif d’enfin lever les bras à Foix. Accompagné par certains cadors du peloton en la personne d’Alberto Contador (Trek Segafredo), Nairo Quintana (Movistar) et Mikel Landa (Sky), le français ne s’est pas laissé impressionner et a fait parler sa pointe de vitesse redoutable, qui n’a laissé aucune chance à ses compagnons d’aventure. Que de symboles en ce 14 Juillet pour le breton Warren Barguil, qui met à l’honneur le cyclisme français le jour de notre fête nationale.
Michael Matthews impérial à Rodez
Après deux journées au cœur des Pyrénées, l’étape entre Blagnac et Rodez mettait à l’honneur les puncheurs du peloton, assez discrets depuis le début de ce Tour. Après une journée plutôt calme, l’arrivée accidentée s’apparentait à un profil de classique flandrienne. A Rodez, la victoire s’est jouée entre quatre flahutes. Oliver Naesen (Ag2r la Mondiale), Philippe Gilbert (Quick Step Floors), Greg Van Avermaet (BMC) et Michael Matthews (Sunweb), qui ont tenu bon en tête de course sur les derniers hectomètres à fort pourcentage. Mais, c’est finalement l’Australien et dernier cité qui a eu le dernier mot et qui s’offre sa seconde victoire sur la Grande Boucle après celle de Revel en 2016.
Plein de panache, Bauke Mollema s’adjuge son premier bouquet
À l’image de sa victoire sur la Clasica San Sebastián, Bauke Mollema (Trek Segafredo) a enlevé la quinzième étape menant au Puy-en-Velay. Parti au punch au sommet du Col de Peyra Taillade, le Néerlandais a résisté à ses poursuivants sur les trente derniers kilomètres. En vrai rouleur, il a longtemps tenu le groupe de contre de huit coureurs à une vingtaine de secondes avant de s’envoler définitivement vers la victoire. Après un Giro d’Italia éprouvant, le coéquipier d’Alberto Contador a sauvé son Tour en remportant sa première victoire sur la Grande Boucle.
Fabio Aru, fragile dans la peau du leader
Après avoir porté le maillot jaune une journée, l’Italien s’est fait piéger à Rodez, dans un final sans grandes difficultés pour les leaders du général. Mal placé au pied de l’ascension finale, Fabio Aru (Astana) a concédé un temps précieux. Après l’abandon sur blessure de son lieutenant Jakob Fuglsang, le jeune Sarde se retrouve isolé en montagne, seul face à l’armée Sky. Autant dire que Fabio Aru aura du mal à assumer seul la course. Un bon point donc d’avoir le maillot tricolore Italien sur les épaules plutôt que la tunique dorée. Il faudra néanmoins la revêtir avant le contre-la-montre de Marseille pour espérer la ramener à Paris.
Les Tops et les Flops de cette deuxième semaine
Les tops:
-La bonne surprise de Rigoberto Uran (Cannondale Drapac), quatrième au classement général à 29’ de Christopher Froome (Sky)
-La victoire de Romain Bardet (Ag2r la Mondiale) à Peyragude.
-La victoire de Warren Barguil (Sunweb) à Foix le 14 Juillet.
-Le panache de Bauke Mollema (Trek Segafredo) et de Maciej Bodnar (Bora-Hansgrohe).
-La bataille pour le maillot vert, relancée grâce à la victoire d’étape de Michael Matthews (Sunweb).
-La grande forme de Mikel Landa (Sky) après un très bon Giro.
-Les quatre premières place du classement général qui se tiennent en moins d’une minute.
-La très grande forme de Warren Barguil (Sunweb), Dan Martin (Quick Step Floors) et Michał Kwiatkowski (Sky).
Les flops:
-La grande défaillance de Nairo Quintana (Movistar), d’Esteban Chaves (Orica Scott) et d’Alberto Contador (Trek Segafredo).
-La sur-domination du team Sky en montagne qui cadenasse la course.
-Thibaut Pinot (FDJ) et Pierre Rolland (Cannondale Drapac) trop discrets en montagne.
-Le contre-la-montre de Marseille qui risque d’être trop décisif.
Le point sur les maillots distinctifs
Maillot Jaune – Après avoir changé d’épaules une étape durant au profit de Fabio Aru (Astana), la tunique jaune est de nouveau revenue au britannique Christopher Froome (Sky) à Rodez. En effet, le champion d’Italie a été pris dans une cassure à l’arrivée de la quatorzième étape, concédant ainsi 24” sur ses adversaires directs. Définitivement seul en montagne au sein du team Astana, l’Italien n’a et n’aura pas les moyens d’assumer la course. Déchu du maillot de leader, Fabio Aru n’aura plus à assumer le poids de la course. Un mal pour un bien peut-être pour le jeune Sarde, qui perd néanmoins un temps précieux. Dans la dernière semaine qui se profile, les outsiders au maillot jaune devront attaquer avec panache le tenant du titre pour tenter d’acquérir une avance précieuse sur l’excellent rouleur anglais, Christopher Froome. À noter que les quatre premiers du classement général se tiennent en moins d’une minute. Le suspense reste donc entier.
Maillot à Poids – Solidement attaché aux épaules de Warren Barguil, le maillot du meilleur grimpeur ne devrait normalement pas changer d’épaules. En effet, le français a enchaîné les échappés au long court sur les étapes accidentées et de montagne, pour récolter les précieux points attribués à ce classement. Avec une solide avance de 78 unités, Warren Barguil va maintenant gérer son avance sur les prochains grands rendez-vous dans les Alpes.
Maillot Vert – Après onze journées en vert, Marcel Kittel (Quick Step Floors) reste le favori pour ce classement annexe. Mais son dauphin, Michael Matthews (Sunweb), a entamé une remontée dans les étapes les plus accidentés. Grâce à sa victoire à Rodez, il s’est rapproché à 79 points de l’Allemand. En effet, plus à son aise sur les étapes escarpées, le puncheur australien a profité des derniers profils compliqués pour grappiller des points à Marcel Kittel.
Maillot Blanc – Avec 3’07” d’avance sur son dauphin Louis Meintjes (UAE Emirates), Simon Yates (Orica Scott) reste à portée de tir du Sud Africain. Le troisième, Pierre Latour (Ag2r la Mondiale), est lui relégué à 11’39”, un temps qui l’écarte de la bataille pour la tunique blanche. On devrait donc assister à un duel entre Simon Yates et Louis Meintjes pour la possession du maillot du meilleur jeune.
Crédits photo à la une: Bald Boris