Alors que le Giro débute dans deux mois, Thibaut Pinot, qui en a fait son grand objectif de la saison, a repris la compétition en février sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var. Avec une nouvelle alerte pour son dos.
Une course de reprise difficile pour Thibaut Pinot
Il avait quitté le Tour de France en souffrance après s’être accroché jusqu’au bout pour avoir le bonheur de courir chez lui lors de l’avant-dernière étape et un contre-la-montre qui passait par Mélisey. 29e de la Grande Boucle, Thibaut Pinot avait décidé de préparer la Vuelta. En vain, il n’avait pas dépassé la troisième étape. Sa saison 2020 s’arrêtait ici. Alors, le vendredi 19 février dernier, au moment de son retour à la compétition sur le Tour des Alpes Maritimes et du Var, une certaine excitation demeurait à l’idée de retrouver Thibaut Pinot sur un vélo.
Hélas, il semblerait que son dos le fasse toujours autant souffrir. Arrivé à plus de douze minutes du vainqueur de l’étape, Gianluca Brambilla (Trek-Segafredo), pour une course de reprise, cela n’a rien d’alarmant. En revanche, les propos du coureur de la Groupama-FDJ ne laissait planer aucun doute. Les traces traumatisantes de sa chute lors de la première et pluvieuse étape du Tour de France 2020 autour de Nice sont toujours là et cela n’est pas bon signe pour la suite. L’incertitude est de mise pour Thibaut Pinot.
Des nouvelles de Thibaut Pinot (et de son dos) au départ de la Faun-Ardèche : « Ce matin ça va, mais c’est sur le vélo que ça pose problème. C’est pour ça que je ne cours qu’aujourd’hui et pas demain. Mais voilà, je vais me donner à fond, sans penser à d’autres jours. » #BDA21 pic.twitter.com/96M9Hmgh1F
— Le Gruppetto (@LeGruppetto) February 27, 2021
A-t-il eu raison de finir le Tour ? Ce n’est pas vraiment la question et son entretien accordé récemment à L’Equipe apporte une réponse assez claire: loin de lui les calculs d’apothicaire pour augmenter ses chances de résultat, avoir couru à Mélisey devant les siens reste pour Thibaut Pinot sa plus grande victoire, un parfum de bouquet dans un champ de mines. Lors de la présentation de l’équipe avant le début de la saison, il avait même avoué que son erreur avait plutôt été de vouloir disputer la Vuelta alors qu’il n’était réellement pas en mesure de le faire.
Thibaut Pinot dans une forme ascendante ?
Sur la Faun-Ardèche Classic samedi dernier, le Franc-Comtois a dissipé un peu les doutes en allant chercher une belle huitième place tandis que son coéquipier David Gaudu remportait la première victoire de la saison pour la Groupama-FDJ devant le prometteur Clément Champoussin (AG2R-la-Mondiale). Mercredi, en revanche, sur le Trofeo Laigueglia, où Bauke Mollema (Trek-Segafredo) s’est imposé en solitaire devant Egan Bernal (Ineos-Grenadiers), Thibaut Pinot n’a pas eu la force de suivre les meilleurs, se classant tout de même 24e à 1’32 » du vainqueur hollandais et dans le même temps que Nairo Quintana (Arkéa-Samsic) et Vincenzo Nibali (Trek-Segafredo).
Impasses calendaires et préparation adaptée
Alors oui, il faudra du temps pour Pinot. Forcément, il alternera le bon et le moins bon sur sa reprise. Mais quand sera-t-il sûr de se remettre de son dos ? Peut-être jamais. Une douleur aussi vive, dû à un certain traumatisme, peut revenir si la zone est fortement mise à contribution. Ainsi, après de longs mois sans compétition, Thibaut Pinot n’avait rien senti lors de la première étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var avant de vite déchanter deux jours après. La question est donc bien évidemment de savoir si, même avec une bonne préparation physique, il arrivera à enchaîner les jours de course dans une forme optimale pour avoir des chances de disputer le podium sur le Giro d’Italia dans deux mois.
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L’incertitude persiste et devra être levée au fil des courses du printemps. Dans son optique de préparer le premier Grand Tour de la saison, Pinot visitera souvent l’Italie. Ainsi, il fait l’impasse sur Paris-Nice pour se concentrer sur Tirreno-Adriatico qui débute mercredi prochain, alors que le Tour des Alpes sera son dernier gros test autour de la mi-avril. Avec des plateaux assez relevés et du relief en perspective, nul doute que l’on pourra trancher de la forme du Français, toujours aussi attendu et apprécié parmi les suiveurs.