Au terme d’un Paris-Roubaix intense, le Belge Philippe Gilbert (Deceuninck-Quick Step) s’est imposé au sprint dans un duel avec le jeune allemand Nils Politt (Katusha-Alpecin). Il décroche son cinquième monument et écrit encore un peu plus sa légende.
Un Paris-Roubaix d’enfer
C’est une épreuve partie sur les chapeaux de roues qui nous a été proposée ce dimanche. Après le départ réel donné à 11h14, les attaques fusèrent et les premières échappées se formèrent sans dépasser les 40 secondes d’écart avec le peloton. C’est peu avant le premier secteur pavé localisé à Troisvilles et long de 900m qu’un regroupement de 26 coureurs eu lieu à l’avant. Dans le secteur 26, ce dernier stabilisait l’écart autour d’une minute avec le peloton. Alors que la course pour rattraper les fuyards était engagée, les secteurs pavés eurent raison des premiers hommes incapables de tenir le rythme et déjà usés par la poussière et les chemins dantesques de Paris-Roubaix. Finalement, à 100 km de l’arrivée, un peloton réduit opérait la jonction avec les échappés. Le passage sur la mythique Trouée D’Arenberg permis de jauger les cadors mais fut aussi l’occasion d’observer les premières escarmouches. Si Wout van Aert rencontrait de sérieux problèmes mécaniques, le coureur AG2R-La Mondiale Stijn Vandenbergh attaquait et sortait seul du terrible secteur pavé.
Si cette tentative fut vaine, celle de Philippe Gilbert lança les hostilités et son attaque fut décisive dans la construction de sa victoire. Partit seul à 70 km de l’arrivée, le Belge fut rejoint par cinq coureurs: Peter Sagan, Nils Politt, Sep Vanmarck, Wout van Aert et Yves Lampaert. Le premier des cinq hommes à lâcher fut logiquement van Aert, héroïque, lui qui avait subit des problèmes mécaniques puis chuté, avant de recoller au peloton et donc jouer les premiers rôles. L’attaque de Gilbert à 15 km fut suivie seulement par Nils Politt. Il ne restait plus qu’à faire parler son expérience pour s’imposer sur le vélodrome de Roubaix et remporter cette 117e édition de « l’Enfer du Nord« .
Pour Gilbert, les superlatifs manquent
A 36 ans, Philippe Gilbert a remporté son premier Paris-Roubaix, classique qu’il convoitait tant. Tout en maîtrise, on ne l’a jamais vu s’affoler quand l’étourdissant vélodrome, juge de paix de la « Reine de classiques, s’est présenté devant lui et son compagnon d’échappée, Nils Politt. Sur la ligne d’arrivée, le Belge a laissé éclater sa joie. Il a parfaitement surmonté cette épreuve dont les coureurs n’ont pas les clés. Paris-Roubaix s’offre au plus méritant et il n’y a pas de place pour les suiveurs frileux. D’une certaine manière, elle s’offre aussi aux plus expérimentés. Du haut de ses 36 printemps, Philippe Gilbert remplit tous les critères et décroche son quatrième monument différent après le Tour des Flandres (2017), Liège-Bastogne-Liège (2011) et le Tour de Lombardie (2009, 2010). C’est aussi une revanche personnelle pour lui qui avait chuté lourdement l’année dernière lors du Tour de France. A 15 km de l’arrivée, Gilbert avait rendez-vous avec sa légende et il ne lui a pas posé de lapin.
Sagan trop juste
Il était convalescent il y a une semaine mais son sourire au moment d’apposer son nom au monument des vainqueurs de l’Enfer du Nord et son aisance passagère affichée sur les pavées laissaient entrevoir un énième succès pour le Slovène. Il finit « seulement » cinquième et ce, en refusant même le sprint pour la quatrième place avec Sep Vanmarcke. Peter Sagan était vraiment trop juste et c’est Philippe Gilbert, vainqueur de l’étape, qui l’a fait craquer après une attaque dans le Carrefour de l’Arbre. Après quoi, l’ex-vainqueur de Paris-Roubaix a tenté de se maintenir à flots mais a dû abdiquer définitivement à 5 km de l’arrivée, ne pouvant suivre le rythme de Yves Lampaert. Du côté des Français, Arnaud Démarre finit 17e quand Adrien Petit s’adjuge la 15e place . Le premier tricolore à Roubaix est Florian Sénéchal, 6e.
Crédits photo à la Une: capture d’écran – France 3