Cette semaine sur Paris-Nice, Rémi Cavagna (Deceuninck-Quick Step) ne cesse de monter en puissance. Si pour le moment les efforts du coureur français sont vains, nul doute que la chance lui sourira très bientôt.
Rémi Cavagna est une machine à rouler, spécialiste ultime des longs efforts en solitaire ou en tête d’un peloton, solidement installé dans la lignée de références comme Tony Martin ou encore son coéquipier Dries Devenyns. S’il est reconnu depuis plusieurs années comme tel sur le territoire français, sa montée en puissance s’est également exprimée au niveau World Tour, sur ce Paris-Nice notamment. Manquant cruellement de réussite, Cavagna n’a pas pu accrocher une victoire à son palmarès, mais s’est adjugé quelque chose de plus important: il sait désormais qu’il peut jouer la gagne sur un contre-la-montre World Tour.
Paris-Nice 2021, un semblant de vie d’antan
Si les sports disputés en vase clos continuent de voir leurs travées totalement vides, notamment le football, les coureurs cyclistes possèdent un peu plus de chance que leurs homologues footballeurs, rugbymen ou handballeurs par exemple. Bien que certains lieux soient interdits d’accès sur Paris-Nice cette année, un public conséquent s’est amassé au bord des routes de la course. Toutefois, de nouvelles dispositions – nous l’avons appris en milieu de semaine – contraignent les organisateurs d’ASO de plancher sur un nouveau parcours lors des deux dernières étapes.
Cavagna, à 83 centièmes du maillot jaune
Ce jeudi, lors du contre-la-montre (3e étape) dessiné autour de la ville de Gien, Rémi Cavagna n’a fait qu’une bouchée de Roglic, auteur d’une performance impressionnante, lui prenant la tête pour quelques secondes. Malgré un échauffement écourté involontairement, le Français de la Deceuninck-Quick Step s’imaginait déjà sur le podium à la descente de sa machine, totalement épuisé.
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Seule inquiétude à cet instant: le coup de patin nécessaire pour doubler un retardataire parti une minute avant lui en bas de la dernière côte, à quelques hectomètres de la ligne d’arrivée. Un freinage qui lui sera finalement fatal: pour 83 petits centièmes, soit moins d’une seconde sur un parcours comptant 14,4 kilomètres, le Suisse Stefan Bissegger (EF Education-Nippo) s’est adjugé l’étape et le maillot jaune. S’il a dû revoir ce virage des centaines de fois au moment de chercher le sommeil, Rémi Cavagna pourra se consoler à tête reposée en se disant qu’il fait désormais partie du gratin mondial en matière d’effort solitaire.
Un dérailleur électrique défaillant
Lorsqu’ils fonctionnent, les dérailleurs électriques sont sans aucun doute une innovation des plus performantes. Mais lorsqu’ils coincent sur une pente à 10%, il y a de quoi les maudire. C’est la mésaventure qu’a connue Rémi Cavagna en direction de Chiroubles (4e étape), lancé à la poursuite de son compatriote Julien Bernard (Trek-Segafredo), l’obligeant à laisser Luis Leon Sanchez (Astana-Premier Tech) partir seul.
Victime d’un problème de dérailleur, le Français Rémi Cavagna est contraint à l’arrêt à 6 km de l’arrivée
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Il est peu probable d’imaginer que le « TGV de Clermont-Ferrand » aurait pu lever les bras sans cet accroc, Primoz Roglic ayant rattrapé tout ce beau petit monde dans les derniers kilomètres de cette étape escarpée. Toutefois, cette nouvelle mésaventure venait s’ajouter à celle du contre-la-montre.
La victoire de Sam Bennett, lot de consolation pour Cavagna
Les malheurs du Français ne sont pas au cœur de l’actualité du côté de la Deceuninck-Quick Step. La domination de son coéquipier Sam Bennett sur ce Paris-Nice 2021 lui permet de penser à autre chose et de célébrer, auprès de son équipe, les victoires de l’Irlandais. Vainqueur impressionnant lors de la première étape disputée autour de Saint-Cyr-l’École, Bennett a perdu le maillot jaune de leader dès la seconde étape. Souci majeur ? Aucunement puisqu’il récidivera avec une facilité déconcertante du côté de Bollène, hier lors de la cinquième étape, augmentant encore un peu plus son avance au classement par points.
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Sans contre-performance, le sprinteur irlandais devrait pouvoir garder le maillot vert de Paris-Nice jusqu’au bout de cette semaine de course. Au-delà de Rémi Cavagna, d’autres français ont tenté de briller sur la course au soleil, notamment Arnaud Démare qui ne retrouve pas, pour le moment, le niveau démontré de manière exceptionnelle sur les routes du Giro il y a quelques mois. Pas de panique: le Picard sera à coup sûr prêt dans quelques mois pour le Tour de France.