Entre la maturité du jeune colombien Egan Bernal (Sky), vainqueur de l’épreuve, le bilan mitigé des Français et le combat pour les deux dernières Wild Card du Tour de France 2019, quels sont les enseignements à tirer de la course du soleil 2019 ?
Egan Bernal, un esprit de feu
C’est le grand vainqueur de ce Paris-Nice 2019. Du haut de ses 22 ans, le jeune colombien récupéré par la Sky en 2017, vient de signer son premier coup d’éclat dans le monde professionnel. Déjà très en vu lors du dernier Tour de France, Egan Bernal ne fait que confirmer son potentiel au plus haut niveau. Et il lui reste encore du chemin à parcourir. Il portait le maillot jaune de leader depuis une étape au moment de monter sur le podium final; son flegme et son agilité sur le vélo, héritées de son parcours de vététiste, lui confèrent dorénavant une certaine aura au sein du peloton. Peut-être pas encore en tant que favoris des grands tours – pas pour le moment en tout cas – mais plutôt en outsider à l’aise sur les terrains vallonnés, montagneux et même plats, comme le démontre ses récentes performances en chrono.
On attendra beaucoup de lui lors du Giro en mai-juin où il sera le leader de l’écurie Sky. Concernant la Grande Boucle, il évoluera en qualité de coéquipier de luxe pour épauler ses comparses. La légende Eddy Merckx ne tarit pas d’éloge au sujet du Colombien en pariant que « si Sky l’emmène au Tour, il peut le (Tour de France) gagner ». On voit mal comment Egan Bernal, entouré d’une armada aussi puissante que celle de la Sky, ne pourrait pas y parvenir un jour. Pour le moment, il a tout l’avenir devant lui et énormément d’occasions pour continuer à impressionner.
Des Français en demi-teinte
La dernière fois qu’un coureur français a remporté Paris-Nice, c’était en 1997 avec Laurent Jalabert. L’actuel consultant à France Télévision n’a pas été inquiété durant cette 77e édition, le meilleur tricolore étant Romain Bardet (AG2R-La Mondiale), 5e du classement général final. Mais la performance de ce dernier s’apparente comme l’arbre qui cache la forêt. Derrière, aucune victoire française, une première depuis 2004 alors que l’année dernière, nos coureurs alignaient quatre succès en huit étapes. Néanmoins, quelques motifs de satisfactions peuvent être relevés. Tout d’abord, la belle 7e place de Rudy Molard (Groupama-FDJ), gage de maturité, lui qui avait remporté une étape lors de la précédente édition. Enfin, l’étonnante percée du jeune Valentin Madouas (Groupama-FDJ) qui frôle le Top 10 au général, finissant la compétition à la 11e place dans le même temps qu’Ilnur Zakarin (10e).
Qui pour l’invitation au Tour de France ?
Cette 77e édition était aussi l’occasion pour les trois formations (Arkéa-Samsic, Vital Concept B&B Hôtels et Direct Energie) de s’illustrer afin d’obtenir les deux dernières invitations du Tour de France 2019. Toutes les équipes se sont employées à placer des baroudeurs dans les échappés, sans succès, tandis que les sprinteurs des équipes Arkéa-Samsic et Vital Concept B&B Hôtels – André Greipel et Bryan Coquard – ont fait du mieux qu’ils ont pu avec une mention spéciale au « Coq », membre du Top 10 à trois reprises.
A noter que ces deux formations ont été frappées par la malchance. En effet, avant l’épreuve pour Vital Concept, avec le forfait de Pierre Rolland et pendant l’épreuve pour Arkéa-Samsic, qui a dû accuser le forfait de Warren Barguil dès la seconde étape. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’à la vue des performances livrées par les trois équipes, Christian Prudhomme va devoir résoudre un véritable casse-tête.
Crédits photo à la Une: s.yuki