Mark Cavendish n’a pas dit son dernier mot. A 35 ans, le sprinter britannique poursuivra sa carrière en 2021 au sein de l’équipe Deceuninck-Quick Step. Un retour dans l’équipe de Patrick Lefévère qui ne surprend pas.
Cavendish, les larmes du champion
Nous l’avions quitté en pleurs le 21 octobre dernier à l’arrivée des Trois Jours de Bruges-La Panne, course remportée par Yves Lampaert, son désormais futur coéquipier. Au micro, il déclarait qu’il s’agissait peut-être de « la dernière course de [sa] carrière« . Trop ému, Mark Cavendish décidait de sortir du champ de la caméra et de rejoindre son bus. Ces quelques secondes ont sans doute joué beaucoup, les réactions du monde cycliste étant grandes pour montrer de l’affection à un grand champion dont la carrière déclinait ces dernières saisons, que ce soit chez Dimension-Data, où ses débuts avaient pourtant été excellents grâce à quatre bouquets sur le Tour de France 2016, comme chez Bahrain-Merida.
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La raison ? Le Britannique l’a révélée au printemps dernier, pendant l’arrêt des compétitions en pleine pandémie. Dans un entretien accordé au prestigieux quotidien The Times, il déclarait avoir souffert d’une dépression clinique, syndrome présent mais tabou dans le peloton, dont a souffert également le sprinter allemand Marcel Kittel, son ancien partenaire chez Quick-Step.
Deceuninck-Quick Step et Patrick Lefévère, un choix évident
Le lendemain de Bruges-La Panne, Patrick Lefévère n’a pas attendu avant de contacter Cavendish pour lui proposer quelque chose pour 2021. Sans doute que les deux hommes, dont le lien est très étroit, se rappelaient au bon souvenir des trois saisons au cours desquelles ils ont tant partagé, surtout les victoires que le sprinter natif de l’île de Man enchaînait. Avec 44 succès, huit sur les Grands Tours dont un mémorable quintuplé sur le Giro 2013, le Cav avait vécu trois années intenses.
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C’est ce lien qui a forcé Lefévère à offrir à Cavendish une sortie digne de son statut, de sa carrière. Malgré une dernière victoire qui remonte à début 2018 et une étape du Tour de Dubaï, malgré une mononucléose en 2017 et un âge de 35 ans qui ne lui permettent plus de développer une puissance aussi dévastatrice qu’auparavant, le manager belge et son expérience dans le monde du cyclisme ont vu en Cavendish un grand champion qui méritait sans doute autre chose qu’une fin de carrière sur des pleurs à l’arrivée d’une course de seconde zone. Mark Cavendish est de retour, pour nous présenter une dernière échappée.
Mark Cavendish, l’amour du vélo
C’est aussi l’amour du vélo qui a poussé Cavendish à ne pas arrêter tout de suite. Le cœur n’a pas encore dit non. Il faut dire qu’il faut être motivé pour chercher soi-même des sponsors extérieurs à Deceuninck-Quick Step pour payer son salaire. C’est ce que le champion du monde sur route 2011 a fait, comme l’a révélé Patrick Lefévère au site spécialisé Cyclingnews.
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Son statut est particulier car sa carrière parle pour lui. Mais actuellement, difficile d’imaginer Mark Cavendish en leader des sprints et se faire emmener par un Sam Bennett à l’apogée de sa carrière. Mais un champion reste un champion, n’est-ce pas ? Dans la tête du coureur britannique, il y a sûrement cette frustration de voir un compteur d’étapes sur le Tour de France rester à trente, à quatre petites longueurs du record d’Eddy Merckx. C’est aussi l’amour pour un héros de notre enfance qui nous pousse à croire qu’il peut y arriver, sait-on jamais.