Vainqueur de la Vuelta 2015 et deuxième du Giro la même année, Fabio Aru a longtemps été perçu, en Italie, comme le successeur de Nibali sur les Grands Tours. Pourtant, Aru n’a pas levé les bras depuis bientôt 4 ans et ne cesse de décevoir. Dossier.
Des débuts des plus prometteurs chez Astana
Fabio Aru, au début de sa jeune carrière, était un grimpeur prometteur avec les attentes de tout un pays sur le dos. Il passe professionnel à la fin de la saison 2012, rejoignant l’équipe Astana. Il dispute son premier Grand Tour, en 2013, à l’occasion du Giro, son tour national. Une édition durant laquelle il porte le maillot blanc du meilleur jeune sur quelques étapes et est d’une grande aide pour son compatriote et coéquipier Vincenzo Nibali pour la victoire au classement général final.
Aru se fait remarquer comme coureur de classement général l’année suivante. Il arrive sur le Tour d’Italie 2014 en tant qu’équipier de Michele Scarponi. Ce dernier craque dès la première étape de montagne. Le flambeau du leader est ainsi passé mécaniquement à Fabio Aru. Il vole la troisième place du général final à Pierre Roland sur le contre-la-montre de la 17e étape. Le podium ne lui échappera pas. Il confirme sa forme ascendante, la même année, avec une 5e place sur la Vuelta.
Fabio Aru ne rêve que d’une chose: une victoire sur un Grand Tour
La saison suivante marque le summum de la jeune carrière de Fabio Aru. Ce dernier arrive sur le Giro comme l’un des favoris. Une édition marquée par une bataille acharnée entre Alberto Contador et les deux coéquipiers d’Astana, Aru et Mikel Landa. L’Espagnol prendra le meilleur sur Aru, qui terminera deuxième du général avec pour consolation le maillot blanc de meilleur jeune. La même année, c’est la consécration sur un Grand Tour, sur la Vuelta 2015. L’édition se joue dans un mouchoir de poche entre Aru et Tom Dumoulin. L’Italien passe à l’attaque sur l’avant dernière étape et prend les devants au classement général, bien aidé par son équipe. Suffisant pour remporter sa première course de trois semaines, à seulement 25 ans.
Fabio Aru se refait une santé dans les sous-bois ?
📸 Lisa Paletti pic.twitter.com/NlF8HYbiex
— Portage (@SNoluco) December 30, 2020
S’ensuivent des résultats en dents de scie. On voit Aru à l’aise avec le maillot de champion d’Italie gagner l’étape de la Planche des Belles Filles sur le Tour de France 2017. Il récupère le maillot jaune pour la première fois mais ne le conserve pas lors de la troisième semaine, perdant des minutes précieuses en montagne. Et depuis, plus rien: plus une seule victoire à se mettre sous la dent.
Un passage aux Émirats arabes unis trop peu convaincant
Fin 2017 et à la surprise générale, Fabio Aru quitte Astana. Il rejoint tardivement l’équipe UAE Team Emirates avec, à la clé, un contrat en or. Une décision vivement critiquée sur le moment qui causera notamment une brouille avec le manager général d’Astana, Alexandre Vinokourov. Ce dernier se sentant abandonné par son leader.
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En plein développement avec l’arrivé du sponsor émirati, l’équipe UAE garde l’essence italienne de son ancêtre Lampre-Merida. Pour la saison 2018, la direction sportive de l’équipe décide d’investir sur des coureurs expérimentés avec l’arrivée de Dan Martin, Alexander Kristoff et Fabio Aru. Un contrat pour trois saisons est alors signé par ce dernier. Néanmoins, ses résultats sont décevants.
Des blessures à répétition
Affecté par de nombreuses blessures, le Sarde ne peut être en mesure d’assumer le rôle de leader qui lui est offert. Longtemps en méforme, il souffre en 2019 d’une endofibrose iliaque. Un problème à l’artère de la jambe gauche qui lui enlèvera toute puissance sur le vélo.
Il y a des jours, je me sentais mort sur le vélo. »
Fabio Aru, au micro de La Gazzetta dello Sport, au sujet de son état de forme vacillant.
Les résultats sont plus qu’insuffisants pour Fabio Aru. Il est finalement relégué comme équipier du prometteur Tadej Pogacar. L’accompagnant sur le Tour de France 2020 – qui verra le jeune slovène s’imposer – Aru sera dans l’incapacité de l’emmener vers la victoire finale, abandonnant dès neuvième étape de la course. En fin de saison, il doit choisir entre aller voir ailleurs ou rester chez UAE Emirates avec un salaire bien loin de celui négocié à son arrivée. Rester aurait également signifié de continuer d’accompagner le prodige Pogacar en montagne. L’Italien a choisi la première option.
Se relancer avec Qhubeka-Assos
Fabio Aru rejoint donc en 2021 l’équipe sud-africaine Qhubeka-Assos. Avec un contrat d’une seule saison, il devra faire ses preuves rapidement. Il rejoint d’ailleurs son compatriote Domenico Pozzovivo, avec qui il sera leader sur les Grands Tours auquel il participera. Changeant ses habitudes pour cette saison, il a repris le cyclo-cross durant la trêve, dans le but de retrouver le plaisir de rouler. Dixième du championnat d’Italie et pré-retenu pour participer aux mondiaux de cyclo-cross à Ostende qui ont vu le sacre de Van der Poel, sa nouvelle équipe a préféré le conserver pour un stage de préparation.
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Fabio Aru a également vécu un début de saison 2021 différent. Il a effectué pour la première fois de sa carrière un début de saison 100% français, prenant part à des courses allant du Tour de la Provence à Paris-Nice. L’objectif est évidemment de se relancer et retrouver son niveau d’antan, antérieur à son passage chez UAE Team Emirates. Fabio Aru vise cette saison certains classements généraux, notamment ceux de courses d’une semaine et des Grands Tours. Pour cela, il sera aidé de Sergio Henao ou encore Simon Clarke, arrivés comme lui à l’intersaison. L’occasion inespérée de renouer avec le succès.