Chris Froome, symbole du cyclisme propre de l’ère post-Armstrong, se trouve plus que jamais dans la tourmente. La carrière du quadruple vainqueur du Tour de France est d’ores et déjà remise en question.
Le sombre passé du cyclisme refait surface. La machine médiatique s’est (re)mise en ordre de marche ce mercredi et la publication d’un communiqué de l’Union cycliste internationale (UCI) annonçant le « résultat d’analyse anormal » de Chris Froome quant à la prise en trop grandes quantités du salbutamol, médicament utilisé dans le traitement de l’asthme, sur le Tour d’Espagne 2017. Alors que la présomption d’innocence n’est que (trop) rarement appliquée dans les affaires de dopage, nul ne peut contester que Chris Froome est à la croisée des chemins de sa carrière.
Dans l’œil du cyclone, le coureur du Team Sky ne risque pas de voir s’éloigner la tempête médiatique de sitôt. Et alors même qu’il n’est pas sujet à une suspension provisoire – le salbutamol étant une substance autorisée et non pas interdite. Après une année 2017 pleine, sans doute la plus aboutie de sa carrière avec un doublé Tour de France-Tour d’Espagne en poche (une première dans l’histoire du cyclisme moderne), le Kényan blanc avait peu à peu conquis le respect d’une frange restreinte d’un public exigeant – grand public et fins connaisseurs ne trouvant en Froome que le moyen d’aimer détester un sport devenu « trop technologique » (oreillettes et autres capteurs de puissance étant en cause).
Une réputation mise à mal
Avec ce contrôle positif, même si l’impact du salbutamol sur les performances est à contraster de celui que peuvent engendrer des systèmes de dopage qui ont façonné la réputation du cyclisme (EPO, transfusions sanguines à n’en plus finir…), le Britannique ne sera plus jamais vu de la même manière par les fans de la Petite Reine. Dès lors, ses quatre sacres acquis sur le Tour de France et bien évidemment son titre sur la dernière Vuelta sont contestés. Et le futur de Froome est en suspens. Lui qui vise un doublé Tour d’Italie-Grande Boucle en 2018 devra agir comme il a toujours agi: passer outre les critiques, les insultes, les jets d’urine sur le bord des routes et gagner, gagner, et encore gagner. Ses maigres épaules ont supporté tellement de poids ces dernières années qu’elles en deviennent habituées. Pourtant, même avec un hypothétique blanchiment dans cette affaire, force est de constater que sa carrière est en quelque sorte terminée; le regard bien pensant du public, celui qui peut détruire un athlète comme il peut le sublimer, ciblera à coup sûr Chris Froome en 2018, et ce jusqu’à la fin de sa carrière. Au détriment du cyclisme.
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