Alors que la saison cycliste a repris depuis un peu plus d’un mois et que les classiques pointent déjà le bout de leur nez, Au Stade vous présente son bilan ainsi que les principaux enseignements à retenir de ce retour à la compétition du peloton.
Richie Porte ouvre le calendrier World Tour
Si Richie Porte (notre image) a vécu une saison 2019 compliquée, le Tour Down Under représente pour lui une véritable bouffée d’oxygène. Deuxième l’an passé (il avait même remporté une étape), le coureur de 35 ans a fait encore mieux cette année, s’imposant sur la troisième étape et remportant le classement général pour la deuxième fois après 2017. C’est également la septième édition d’affilée lors de laquelle il remporte au moins une étape. A la maison, l’ancien lieutenant de Chris Froome est très à l’aise, ce qu’il voudra reproduire en Europe où il a signé une saison blanche l’année dernière.
Cette 22ème édition a également marqué le triomphe d’un autre local, Caleb Ewan. Vainqueur de deux étapes, il sera l’un des principaux artificiers des différents sprints tout au long de la saison, tout comme Sam Bennett. Sous ses nouvelles couleurs de la Deceuninck-Quick Step, l’Irlandais a levé les bras dès le premier jour. Avec un train beaucoup plus performant que chez Bora, il sera assurément de retour sur les podiums cette saison. Il s’est d’ailleurs imposé sur la Race Torquay le 30 janvier dernier. La Deceuninck-Quick Step a parfaitement débuté cette saison puisque Dries Devenyns s’est imposé sur la deuxième course World Tour de la saison, la Cadel Evans Ocean Road Race.
Petit tour de route en Amérique du Sud
La Deceuninck-Quick Step, encore elle, a vu Remco Evenpoel remporter le Tour de San Juan, épreuve désormais incontournable du début de saison. Le jeune prodige belge semble déjà en forme à l’approche des classiques. Sa victoire sur le contre-la-montre individuel de la troisième étape a suffi à creuser un écart impossible à rattraper pour ses poursuivants. Il a su pallier l’abandon du français Julian Alaphilippe, malade, en cours d’épreuve. Un autre français s’est illustré dès la première étape. C’est Rudy Barbier, vainqueur au sprint sous le maillot d’Israël Start-Up Nation, formation dont il est membre depuis 2019. Néanmoins, c’est Fernando Gaviria (UAE Emirates) qui fut le roi du sprint au cours du Tour de San Juan avec trois bouquets glânés.
En Colombie, c’est Sergio Higuita (EF Pro Cycling) qui s’est imposé. Vainqueur de la quatrième étape devant Egan Bernal et Julian Alaphilippe, le jeune colombien de 22 ans a remporté l’épreuve à la maison devant deux de ses coéquipiers, Daniel Martinez, qui a pris la sixième étape à Bogota, et Jonathan Caicedo, leader lors des trois premières étapes. EF Pro Cycling avait déjà frappé un grand coup en remportant le contre-la-montre par équipes inaugural. Sebastian Molano (UAE Emirates) a quant à lui remporté les deux sprints massifs, pour un Tour de Colombie où les coureurs locaux auront brillé.
Déjà du spectacle en Europe
Le calendrier français a été lancé au début du mois de février avec le traditionnel GP La Marseillaise. Benoît Cosnefroy (AG2R-la-Mondiale) s’y est imposé en réglant au sprint un groupe de quatre coureurs. Le champion du monde sur route espoirs 2017 réalise un début de saison tonitruant puisqu’il a également remporté le classement général de l’Etoile de Bessèges. Le jeune coureur de 24 ans a su gérer tout au long de la semaine, réalisant même un bon chrono lors de l’ultime étape pour résister au retour d’Alberto Bettiol, vainqueur du Ronde la saison dernière.
Le Tour de la Provence offrait un joli plateau avec la présence de Nacer Bouhanni et Nairo Quintana, arrivés chez Arkéa-Samsic à l’intersaison, et de Thibaut Pinot. Si ce dernier reprend tout doucement la compétition avec une septième place au général, Arkéa-Samsic a vécu une course incroyable. Deuxième du Tour d’Arabie Saoudite derrière Phil Bauhaus et vainqueur de la quatrième étape, Nacer Bouhanni a soulevé le bouquet de la première étape. Deux jours plus tard, dans le Ventoux, où l’arrivée était jugée au Chalet Reynard, Nairo Quintana a attaqué à sept kilomètres de l’arrivée, réalisant une montée exceptionnelle pour s’imposer avec brio. Ce coup de force lui a presque offert la victoire au classement général. Il n’a eu en effet qu’à gérer lors de la dernière étape entre Avignon et Aix-en-Provence, remportée par le britannique Owain Doull (Ineos).
Enfin, lors du Tour de Valence, la révélation de la dernière Vuelta, Tadej Pogacar, a écrasé la concurrence, remportant les deuxième et quatrième étapes avant de terminer logiquement premier du classement général. Le Tour de France est son principal objectif cette saison.
Crédits photo à la une: Dacoucou