Ce dimanche, les sélections des équipes nationales vont s’affronter dans le Yorkshire entre Leeds et Harrogate sur un parcours explosif et usant, taillé pour les coureurs qui ont de la « giclette ».
On a tous hâte d’y être. Le temps s’égrène indéfiniment sans que le contre-la-montre de mercredi remporté par Rohan Dennis ne puisse calmer nos trépignements d’impatience. En terres anglaises, la petite reine est à la fête depuis dimanche dernier et les routes humides du Yorkshire attendent de nommer le grand vainqueur, celui qui succédera au prince espagnol Alejandro Valverde.
Un parcours piégeur
Le profil de ces championnats du monde nous évoque un Liège-Bastogne-Liège à la sauce britannique. En effet, cela monte et cela descend tout au long de la course en jonglant avec des ascensions plus ou moins longues, des courts raidillons et des portions de route sinueuses. Sur un parcours long de 284 kilomètres divisés en deux parties distinctes, les scénarios sont aussi nombreux qu’indécis. Aurons-nous droit à un contrôle des équipes dont le sprinter est le principal atout ? A une course d’observation jusqu’aux 40 derniers kilomètres ? Ou bien moins probable, à une échappée matinale victorieuse ? Mieux encore, à un scénario fou, débridé ? Autant de questions et de réponses possibles qui font le charme des championnats du monde.
Les premiers hectomètres du tracé entre Leeds et Harrogate seront en montée ce qui favorisera sûrement la formation d’une échappée. Sur 150 kilomètres sont répartis trois courtes côtes: Cray, Buttertubs et Grinton Moor, toutes les trois empruntées par les acteurs du Tour de France 2014 et 2019. Caractéristiques de la région, ces trois montées offrent des paysages vierges et splendides tout en proposant des pourcentages soutenus par endroit. Les choses sérieuses débutent au 175e kilomètre avec un circuit de sept tours dans Harrogate. Loin d’être plats et rectilignes, les cent derniers kilomètres proposeront une belle bataille entre les favoris de l’épreuve.
Revue des favoris et outsiders
Ils sont nombreux à prétendre au sacre final à Harrogate. Les préparations récentes et les formes des uns et des autres établissent une hiérarchie des favoris dont le tout forme un plateau extrêmement relevé.
Les favoris
- Mathieu Van Der Poel (Pays-Bas). Le prodige hollandais n’a pas atteint ses limites. Son profil tout terrain correspond parfaitement au parcours anglais. Son punch et ses qualités de sprint font de lui LE grand favoris surtout qu’on l’a vu très à son avantage lors de la Primus Classic samedi dernier.
- Peter Sagan (Slovaquie). Peut-être moins fringuant cette saison, le triple champion du monde n’en demeure pas moins une valeur sûre surtout que le parcours est également à son avantage.
- Julian Alaphilippe (France). Numéro 2 mondial, désigné leader évident de la sélection française et auteur d’une saison pleine et aboutie, le français a mieux géré sa préparation que l’an passé afin d’aborder ces mondiaux dans de meilleures conditions. Ses qualités ne sont plus à présenter. Il sera au rendez-vous épaulé par Rémi Cavagna, en forme après sa Vuelta réussie.
- Alejandro Valverde (Espagne). Tenant du titre, le Murcien a été en bonne forme lors du Tour d’Espagne. Son équipe a été constituée pour lui et son expérience est un atout de poids tout comme sa confiance.
- Remco Evenpoel (Belgique). Le jeune Belge a terminé deuxième du contre-la-montre individuel mercredi, signe que la forme est au rendez-vous. Son titre de champion du monde sur route junior appel à de grands exploits et son équipe est sans conteste la mieux armée pour dimanche. Mais aura-t-il bien récupérer des efforts d’il y a deux jours ?
Les outsiders
- Philippe Gilbert (Belgique)
- Greg Van Avermaet (Belgique)
- Michael Matthews (Australie)
- Jacob Fuglsang (Danemark)
- Tadej Pogacar (Slovénie)
Ils ont également leur chance
- Matteo Trentin (Italie)
- Yves Lampaert (Belgique)
- Primoz Roglic (Slovénie)
Crédits photo à la Une: Granada