L’ex-cycliste professionnel Cédric Vasseur a été promulgué ce mercredi manager général de l’équipe Cofidis. Il remplace Yvon Sanquer, victime du manque de résultats de la formation française. Une nomination qui revêt une dimension symbolique.
À la tête de l’équipe continentale professionnelle (deuxième division mondiale) depuis 2012 et le départ d’Éric Boyer, Yvon Sanquer n’aura pas passé l’hiver 2017. Cette année, pour sa vingt-et-unième saison dans les pelotons, Cofidis a engrangé douze succès, bien loin des vingt victoires acquises lors de l’exercice 2015. C’est donc Cédric Vasseur, double vainqueur d’étapes sur le Tour de France (en 1997 et 2007) et ex-consultant télé, qui a été choisi pour régir une équipe de plus en plus concurrencée par d’autres formations pour l’obtention de wild-cards d’épreuves WorldTour (voir par ailleurs).
Une dépendance à Nacer Bouhanni contestée
Qui dit Cofidis dit Nacer Bouhanni. Arrivé en 2015 en provenance de l’équipe FDJ pour insuffler une nouvelle dynamique, le sprinteur vosgien est devenu en quelques années le véritable fer de lance de la formation Cofidis. Une équipe bâtie autour de lui, pour lui. Peut-être trop pour lui. Auteur d’une saison 2017 médiocre à cause notamment de sa lourde chute sur le Tour du Yorkshire en mai dernier, Nacer Bouhanni n’a jamais été autant contesté aussi bien au niveau sportif qu’au niveau de sa communication, à la vue des nombreuses polémiques dont il a fait l’objet. Pour remédier à cette dépendance devenue quelque peu illégitime, l’équipe basée dans les Hauts-de-France a recruté du sang neuf pour cette saison 2018: les frères Herrada (Jesus et et José) sont arrivés en provenance du team Movistar afin de renforcer la compétitivité de l’équipe sur les Grands Tours, alors que le jeune et talentueux Bert Van Lerberghe (ex-Sport-Vlaanderen Baloise) a été recruté pour briller sur les classiques flandriennes.
Les wild-cards, le nerf de la guerre
Invité chaque année sur le Tour de France depuis sa création, le team Cofidis voit des équipes continentales professionnelles françaises (Vital-Concept) ou encore étrangères (Wanty Groupe-Gobert) remettre en cause sa participation à l’épreuve phare du calendrier international. Son dernier succès – en 2008, avec Sylvain Chavanel – commence à faire date, alors que la concurrence se fait de plus en plus grande, tant les équipes de deuxième division tendent à se rapprocher si ce n’est égaler certaines écuries WorldTour. Concernant la wild-card obtenue chaque année pour le Tour d’Espagne, cette dernière ne semble due qu’à la participation de son sponsor titre, Cofidis, en tant que partenaire majeur de l’épreuve… « Les résultats n’étant pas au niveau attendu, et la visibilité médiatique de Cofidis en étant affectée, il était urgent de remettre l’équipe en marche, avec un nouveau projet et sur de nouvelles bases« , justifie la direction de l’équipe, dans un communiqué officiel, l’éviction d’Yvon Sanquer. Malgré tout, nul ne peut contester la qualité de l’effectif nordiste, l’équipe Cofidis ayant terminé deuxième au classement 2017 de l’Europe Tour. Tâche donc désormais à Cédric Vasseur de gérer au mieux un effectif, amputé de coureurs cadres tels que Florian Sénéchal (parti chez Quick-Step Floors) et surtout Clément Venturini (AG2R-La Mondiale), pour espérer renouer avec le succès d’antan.
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