En remportant l’édition 2021 de Cholet-Pays de la Loire dimanche dernier, Elia Viviani a permis à Cofidis de pousser un grand ouf de soulagement. Qui ne vient cependant pas masquer un nouveau recrutement étonnamment décevant.
Viviani, de star à déception
Lorsque le sprinter italien, après 38 victoires en trois saisons, quitte Deceuninck-Quick Step pour Cofidis en 2020, la formation française pense alors tenir son fer de lance. Il n’en sera rien. Elia Viviani a vécu une saison 2020 éprouvante, au-delà de la pandémie de la Covid-19. Avec zéro victoire, il n’a tout simplement jamais levé les bras sous ses nouvelles couleurs, une première dans la carrière du sprinter de 32 ans. Il était pourtant venu avec son poisson-pilote, Fabio Sabatini.
Alors, lorsqu’il doit se faire opérer d’une arythmie cardiaque au début de cette année 2021, les voyants sont de nouveau au rouge chez Cofidis, la peur d’une nouvelle saison compliquée pointant le bout de son nez. C’est pourquoi cette victoire à Cholet a fait autant de bien à tout le monde dans la formation nordiste. Tout d’abord à Viviani bien évidemment, qui a pu ragoûter aux joies de la victoire pour la première fois depuis un an et demi, un bon point de départ pour reprendre confiance. Puis à l’ensemble de l’équipe, soulagée de voir un coureur de la trempe de l’italien rapporter enfin quelque chose à la maison.
Un cas loin d’être isolé chez Cofidis
En réalité, les déceptions, Cofidis connaît. Il faut dire que Viviani était venu pour remplacer Nacer Bouhanni, qui n’a jamais véritablement su décoller dans l’équipe française, partant finalement pour Arkéa-Samsic après cinq saisons en demi-teinte, faites de coups d’éclat, comme des victoires en World Tour sur le Dauphiné et Paris-Nice ou bien un podium sur Kuurne-Brussels-Kuurne en 2016, et de déceptions, comme sur les Grands Tours où il n’a remporté qu’un seul bouquet (Vuelta 2018) en cinq saisons.
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La Vuelta reste à ce jour le terrain sur lequel Cofidis s’exprime le mieux, en témoigne la dernière victoire d’étape en Grand Tour obtenue par l’équipe en 2019, grâce à Jesus Herrada, alors que la dernière obtenue sur le Tour de France remonte à Samuel Dumoulin en… 2008.
Guillaume Martin, la lueur d’espoir
Comme Cofidis semble maudite du côté des sprinters, le rayon de soleil vient des grimpeurs. Et, finalement, après la déception Dani Navarro, qui n’a jamais su confirmer, en six saisons, sa neuvième place sur le Tour de France 2013, 2020 a été l’année de la révélation pour le Français Guillaume Martin, fraîchement arrivé de chez Wanty-Groupe Gobert. Un miracle que Cofidis n’attendait même plus. 3e du Dauphiné, 11e du Tour de France, maillot de meilleur grimpeur de la Vuelta, venant perpétuer la tradition entretenue par Nicolas Edet (2013) et surtout David Moncoutié (2008, 2009, 2010, 2011), Martin a tout simplement impressionné pour ses débuts chez Cofidis, qui a réalisé un coup incroyable en le faisant venir.
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6e de Paris-Nice le mois dernier, il semble confirmer les espoirs placés désormais sur ses épaules. Il le faudra bien car Cofidis attend désormais beaucoup de Guillaume Martin, dont les résultats pourraient rattraper plusieurs saisons de mercatos prometteurs puis décevants. A son arrivée, Cédric Vasseur, le manager général de l’équipe, avait déclaré que sa nouvelle recrue avait le potentiel d’un Top 5 du Tour de France et qu’il voulait viser cet objectif dans le futur avec Martin. 2020 a confirmé ses dires. Reste à savoir si 2021 sera enfin une année grandiose pour l’éternelle promesse que semble représenter Cofidis.