Dimanche, l’histoire du cyclisme s’est écrit en Norvège à Bergen. Discret, voir invisible pendant toute la course, Peter Sagan (Slovaquie) s’est montré au meilleur moment, dans les 300 derniers mètres. Après de nombreuses attaques dont celle du Français Julian Alaphilippe, c’est finalement au sprint que ses championnats du Monde se sont joués.
À ce jeu-là, c’est le Slovaque qui a été le plus fort, devançant de quelques centimètres le local de l’épreuve et le champion d’Europe en titre, Alexander Kristoff (Norvège). Michael Matthews (Australie) complète lui le 82e podium des championnats du Monde.
Peter Sagan rentre dans la légende
Il l’a fait ! Trois fois champion du Monde de suite, une performance inédite dans l’histoire du cyclisme. Il rejoint donc Eddy Merckx, Rik Van Steenbergen, Oscar Freire et Alfredo Binda au rang des triples maillots arc-en-ciel. Apparemment malade en début de semaine, avec une équipe des plus faibles, invisible sur les 276 premiers kilomètres, le Slovaque a géré parfaitement sa communication pour se faire oublier et réaliser la course parfaite. Le plus malin a gagné.
Julian Alaphilippe aura tout tenté
Longtemps exclu de la tête de course, les Français ont bataillé pour jouer les premiers rôles. Assumant le statut de favori de leur tête d’affiche, Julian Alaphilippe, les Français ont pris rapidement la responsabilité de la poursuite derrière les échappés. Le labeur fini, seule la carte maîtresse et peut-être le fougueux Warren Barguil pouvait encore prétendre au maillot arc-en-ciel côté tricolore. Prétention affichée, c’est Julian Alaphilippe qui a pris les choses en mains dans le dernier tour, en s’extirpant d’un peloton encore conséquent dans l’ultime ascension de Salmon Hill. Suivi par Gianni Moscon (Italie), il sera malheureusement ravalé par le peloton à 1,5 kilomètre de la ligne. Fin tragique, amplifié par la réalisation norvégienne qui, sans images, nous a donné un plan fixe de la flamme rouge pendant le raid solitaire du Français, annonçant même 10” d’avance pour celui-ci à deux kilomètres de l’arrivée. Que fut grande la déception et l’incompréhension de tous quand apparut finalement à l’image une poignée de coureurs arrivant tout droit vers la ligne…
L’équipe de France a eu fière allure
En animant la course au plus au point, les Bleus nous ont fait rêver. Chez les espoirs, c’est le Français Benoît Cosnefroy qui remporte la tunique arc-en-ciel après avoir conclu un magnifique travail collectif des tricolores. Le fiasco de l’équipe de France à Doha l’an passé est oublié.
À noter
Chantal Blaak (Pays-Bas) devient championne du Monde élite chez les femmes. Son compatriote, Tom Dumoulin (Pays-Bas) a lui dominé le contre-la-montre individuel et devient champion du Monde de l’épreuve. Annemiek Van Vleuten (Pays-Bas) s’empare elle du titre de championne du Monde du chrono.
Crédits photo à la une: Mathilde L’Azou