Nouvelle journée de Ligue 1, et nouvel épisode des trois courses qui rythment notre Championnat. Devant, Monaco recevait Toulouse, dans l’espoir d’un résultat favorable du match entre ses deux poursuivants, Nice et Paris. Dans la course à l’Europa League, qui concerne trois équipes (Lyon, Bordeaux et Marseille), chaque équipe se déplaçaient. Un bon révélateur pour déterminer la force mentale de chacun. D’autant plus que les Marseillais se rendaient à Caen et les Bordelais à Dijon, deux équipes engagés férocement dans la course au maintien. Dans ce sprint pour ne pas descendre en Ligue 2, Metz recevait Nancy dans le toujours très bouillant Derby lorrain, tandis que Bastia affrontait Rennes et Lorient rendait visite à Nantes. Au Stade vous décrypte l’intégralité de cette 35e journée de Ligue 1.
LA COURSE AU TITRE
A Nice, Paris laisse son trône
Le bonheur de Nice fait parfois celui de Monaco. Et oui, c’est possible ! En battant le Paris SG (3-1) dans une ambiance de folie à l’Allianz Riviera, les Aiglons ont offert un boulevard aux Monégasques pour le titre (voir par ailleurs). Les Parisiens avaient la pression en se rendant sur la côte d’Azur, où ils devaient s’imposer sans faute. Sur une terre hostile à tous les adversaires de l’OGCN cette saison, la bande à Emery – une appellation en voie de disparition – a d’abord dominé, puis craqué avant de péter les plombs. Ce match a été traversé tout du long par un courant électrique, des tifos d’entrée des joueurs, aux expulsions de Thiago Motta, pour un coup de tête sur Baysse (90e), et d’Angel Di Maria, pour un tacle non-maîtrisé sur Souquet (90+3e). Le PSG était pourtant bien entré dans son match. Seri devait même sauver son camp sur sa ligne sur une tête de Cavani (17e). Mais le PSG a peu à peu perdu le fil, au fur et à mesure que les Niçois plantaient leurs banderilles en contre-attaque. Les joueurs de la capitale se souviendront plus particulièrement de Ricardo Pereira, le latéral droit azuréen, qui a d’abord fait vivre l’enfer sur 60 mètres à Maxwell, sur l’ouverture du score de Balotelli (1-0, 26e), avant de parachever son numéro de soliste par une frappe dans la lucarne de Trapp (2-0, 48e).
Sur ces deux situations, les défenseurs et milieux du PSG ont tardé à sortir sur le porteur, et ils ont été punis. Avant que Donis ne vienne clore le spectacle de la tête au bout du temps additionnel (3-1, 90+2e), les Parisiens avaient entretenu l’espoir en réduisant la marque par Marquinhos (2-1, 64e). La pression a ensuite été forte sur le but de Cardinale, mais le portier Niçois a sorti le grand jeu sur les frappes de Meunier (70e) et sur cette tête piquée de Thiago Silva (75e), qui prenait le chemin de sa lucarne. Contrariés, les joueurs du PSG ont dégagé l’image d’une équipe faible sous les fortes pressions. Cela avait déjà été le cas à Barcelone (6-1)… Et les deux expulsions ne sont que le fruit d’un agacement, découlant de leurs propres carences. Nasser al-Khelaïfi, rapidement descendu dans les entrailles du stade, en compagnie de son directeur du football, Patrick Kluivert, a eu beau incriminer l’arbitrage, lui-même le sait, à Paris l’été sera mouvementé.
Monaco à deux victoires du titre
On s’attendait peut-être à l’inverse. Mais ce sont bien les Parisiens qui ont craqué face à la pression de Monaco. Et la déroute du PSG à Nice (voir ci-dessus), s’explique aussi par le fait que les Monégasques n’ont jamais rien cédé aux joueurs de la capitale, un constat encore valable ce week-end. Face à un adversaire assurément inférieur à eux, les Monégasques n’ont pas eu la vie facile, mais comme à l’accoutumée, les hommes de Leonardo Jardim ont marqué trois fois et pris les trois points. Avant de recevoir la Juve mercredi en demi-finale aller de Ligue des Champions, les joueurs de l’ASM ont donc dompté le TFC (3-1) et surtout fais le job en forçant Paris à s’imposer à Nice. Plus que le succès, le 26e de la saison pour l’ASM, les valeurs mentales de cette équipe ont frappé. Les Monégasques ont su se relever du coup dur de l’ouverture du score concédée au tout début de la seconde période.
Toivonen a trompé Subasic (0-1, 46e), alors que les locaux avaient dominé outrageusement le premier acte, sans jamais trouver la faille néanmoins. Mais la chance de cette équipe réside dans le fait qu’elle n’a finalement douté que … deux minutes. Glik a très rapidement égalisé (1-1, 48e) et lorsque l’ASM est lancée, bienheureuse est l’équipe qui peut la contenir. MBappé a donné l’avantage (2-1, 64e) au club du Rocher et a continué à alimenter sa saison exceptionnelle (14 buts en Ligue 1), avant que Thomas Lemar ne finisse le job dix minutes plus tard (3-1, 75e). Cette victoire aurait pu prendre plus d’épaisseur, mais les Monégasques avaient logiquement la tête tournée vers la grosse échéance de mercredi en fin de match. Surtout, avec trois unités de plus que le PSG et un match en retard à disputer, les hommes de Leonardo Jardim sont tout proches du titre. Selon nos calculs, il ne manque que deux petits succès à l’ASM, à acquérir en quatre matchs, pour pouvoir raisonnablement se déclarer champions.
LA COURSE À L’EUROPE
Lyon grappille, l’OM repart fort
Les deux Olympiques ont fait les meilleures opérations dans cette course à trois équipes. Les Lyonnais ont récupéré leur quatrième place en s’imposant difficilement sur la pelouse d’Angers (1-2). L’OL a néanmoins perdu Tolisso, son homme fort du moment, sur blessure. Les Lyonnais sont toujours dans l’attente d’une décision de la LFP quant aux débordements de Furiani, et pourrait l’emporter sur tapis verts. Ils sont donc en ballotage favorable pour clore le championnat au pied du podium. Les hommes de Bruno Génésio devront cependant se méfier des Marseillais qui se sont imposés facilement sur la pelouse de Caen (1-5), grâce à un triplé de Thauvin et deux buts de Lopez. L’OM se classe sixième, à deux points de Lyon et devancé d’un tout petit point par Bordeaux, qui a perdu du terrain sur la pelouse de Dijon (0-0).
LA COURSE AU MAINTIEN
Metz remporte le derby et se met à l’abri
Les Messins ont fait coup double face à Nancy samedi soir. Par leur succès (2-1), les hommes de Philippe Hinschberger ont d’abord remporté le Derby de Lorraine et lavé l’affront de l’aller (défaite 4-0 à Picot), mais également fait un pas de géant dans l’optique du maintien. Avec 39 points, le FC Metz compte 6 points d’avance sur le premier rélégable, Caen, mais surtout 7 points d’avance sur son adversaire du soir, avant-dernier. Très à leur avantage dans leur stade de Saint-Symphorien, à guichets fermés pour l’occasion, les Messins auraient pu s’imposer sur un score fleuve. Mais au bout, ces derniers préféreront retenir l’essentiel, la victoire.
Bastia veut y croire
Les Bastiais risquent très fortement de regretter les débordements causés par leurs supporters face à Lyon dernièrement au stade Furiani. Des débordements qui pourraient leur occasionner un retrait de points en plus de la perte du match sur tapis vert. Un tel scénario annihilerait sans aucun doute les dernières chances de maintien du Sporting, ravivées peut-être en vain face à Rennes. Les hommes de Rui Almeida ont en effet disposé des Bretons à huis-clos (1-0). Un succès qui leur permet de revenir à deux points du premier non-relégable, Dijon, avec dans le meilleur des cas, un match à rejouer face à l’OL. Avant leur déplacement au Parc des Princes le week-end prochain, les Corses y croient encore. Mais, finalement, les espoirs de maintien des Corses sont entre les mains des instances de la Ligue, qui dévoileront très prochainement les sanctions à l’encontre du club Corse.
Un contre-temps pour Lorient
En voilà un scénario de rageant pour les Merlus, battus dans les dernières minutes, sur la pelouse du FC Nantes (1-0). Face à une équipe de plus en plus joueuse sur les derniers matchs, les hommes de Bernard Casoni ont connu un coup d’arrêt, après leur série de bonnes performances qui les avaient extirpé de la zone rouge. C’est Emiliano Sala qui a crucifié le FCL à l’entame du temps additionnel (1-0, 89e). Une défaite dommageable pour les Bretons qui auraient pu définitivement prendre le large sur la zone rouge en cas de succès mais qui restent sous la menace de Caen (18e), qui ne pointe qu’à un point.
EXTRA-TIME
La statistique marquante de la journée
À 19 ans et 5 moins, Maxime Lopez est le plus jeune joueur de l’Olympique de Marseille à inscrire un doublé en Ligue 1 depuis 30 ans. Le minot a réussit cette performance sur la pelouse de Caen (5-1).
Le joueur top de la journée
Florient Thauvin (OM): comme Maxime Lopez (voir ci-dessus), Thauvin a joué un rôle essentiel dans la performance de l’OM à Caen (5-1). Le milieu Olympien a en effet inscrit un triplé à d’Ornano, et contribué grandement à remettre l’OM en marche dans la course à l’Europe.
Le joueur flop de la journée
Thiago Motta (PSG): à Nice, le milieu Italien a montré sa mauvaise face. D’abord passif sur l’ouverture du score niçoise de Balotelli (26e), il n’a absolument pas pesé sur le cour de la rencontre. Et pire, il a été exclut à l’entame du temps additionnel pour un coup de tête vengeur sur Baysse (90e).
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Crédits photo à la une: Вячеслав Евдокимов FC-ZENIT.RU