PREVIEW PLAYOFFS NBA – Au quasi-terme d’une saison régulière plus qu’aboutie avec un bilan exceptionnel de 40 victoires pour 24 défaites, le Thunder d’Oklahoma City apparaît comme la révélation de cette saison 2020-2021. Souvent décriée, l’équipe menée par Chris Paul, actuellement classée 5e de la Conférence Ouest a déjoué les pronostics et compte bien poursuivre sur son excellente lancée à l’orée des playoffs.
2019-2020, le rêve éveillé du Thunder d’Oklahoma City
Si certains, parmi les plus optimistes, voyaient le Thunder capable de décrocher son ticket pour les playoffs en accrochant la huitième place qualificative, rares sont ceux qui, dans les faits, misaient sur une potentielle qualification de l’équipe avant le coup d’envoi de la saison régulière.
Régulièrement classé dans les bas-fonds du classement dans les pronostics des principaux suiveurs et spécialistes de la ligue, Oklahoma n’était pas considéré comme une menace à l’Ouest. En effet, tout laissait croire à une descente aux enfers pour l’équipe de Billy Donovan, avec les départs successifs de la légende du club Russel Westbrook et de Paul George, auteur d’une dernière saison digne d’un MVP.
Une reconstruction ambitieuse
Pour de nombreux fans, le buzzer-beater de Lillard au 1er tour des playoffs 2019 n’a pas été entièrement digéré. À l’été 2019, les dirigeants décident alors de miser sur une reconstruction alliant expérience, avec l’arrivée du All-Star Chris Paul poussé vers la sortie par les Rockets, et jeunesse, à l’image du très prometteur Shai Gilgeous Alexander arrivé en cours de saison dernière. Un dispositif peu convaincant sur le papier qui s’est avéré payant puisque le Thunder est devenu, au fur et à mesure de la saison, l’une des équipes les plus compétitives de la NBA.
En demeurant l’équipe la plus efficace de la NBA dans le quatrième quart-temps, la franchise a vu son statut changer totalement. La gestion impressionnante du money time n’a cessé de surprendre les équipes tombées sur son passage. En décembre 2019, l’équipe change véritablement de dimension et entrevoit la possibilité de participer aux playoffs en enchaînant les victoires décisives contre des concurrents directs.
Si OKC sait compter sur une véritable alchimie collective, certaines victoires capitales sont acquises grâce aux prouesses individuelles de quelques joueurs. C’est notamment le cas du Canadien Shai Gilgeous Alexander, auteur d’un match à 32 points contre son ancienne équipe les Los Angeles Clippers, ainsi que contre les champions en titre, les Raptors de Toronto. Autre fait marquant: la victoire acquise contre Houston, ancienne équipe de CP3 et de Westbrook. Avec 28 points et 8 passes décisives, le meneur remporte son duel et s’impose comme un réel All-Star capable de mener son équipe.
Oklahoma City Thunder: des résultats corrélés à la renaissance de Chris Paul
Grand artisan du succès de son équipe en saison régulière, Chris Paul ne cesse de confirmer qu’il est un joueur incontournable en NBA. Très souvent critiqué pendant sa carrière sur son manque de leadership, CP3 est capable d’endosser une nouvelle fois ce rôle de franchise player. Une réussite qui s’explique par le fait que le joueur aime avoir les clés du jeu de son équipe dans sa totalité. Le duo de backcourt mené avec James Harden à Houston n’a pas convaincu les fans et observateurs NBA. C’est donc l’esprit revanchard que CP3 s’est retrouvé à Oklahoma où, à ce jour, il a participé à 63 matchs de saison régulière.
Le meneur est l’auteur d’une saison très complète digne d’un All-Star avec près de 18 points, 5 rebonds et 7 passes décisives en moyenne par match. Paul fait part de tout son talent d’un point de vue technique et surtout tactique, domaine dans lequel il excelle. Son expérience des grands rendez-vous devrait peser à l’approche des playoffs. Il est également remarquable de noter l’impact et l’influence de Chris Paul en NBA, bien au-delà de sa propre équipe. Actuellement président du syndicat des joueurs, CP3 s’est positionné en faveur d’une reprise de la saison. Il a récemment expliqué en conférence de presse que le fait de rejouer ne constitue en aucun cas un frein face à l’avènement et l’expression de mouvements sociaux luttant contre les violences policières. Également très politisé, le joueur a appelé les joueurs à s’engager pour plus de justice sociale dans le pays. Un acte fort suivi par de nombreux joueurs, notamment présents lors des dernières manifestations.
Un effectif complet qui peut tirer son épingle du jeu parmi les grands
Concernant le cinq majeur de l’équipe, Danilo Gallinari est un titulaire indiscutable au poste 4. En inscrivant près de 19 points par match en moyenne, l’élégant ailier-fort italien est une pièce maîtresse de l’effectif. Son adresse derrière l’arc (40%), sa capacité à provoquer des fautes en transformant ses lancers-francs est une réelle plus-value. Joueur intelligent et mobile, Gallinari peut également scorer en post-up lorsqu’il est isolé.
Au poste 5, Billy Donovan peut compter sur l’inamovible Steven Adams, lieutenant expérimenté de l’effectif depuis son arrivée en 2013. Le pivot néo-zélandais réalise une fois de plus, une saison honorable en cumulant environ 11 points et 10 rebonds de moyenne par match. Grand spécialiste des écrans retards l’année dernière, ce qui constitue le « sale boulot » en défense, le pivot n’est jamais avare d’effort pour rendre service à son équipe. Très précieux en attaque avec l’utilisation du pick&roll, il l’est surtout en défense où sa présence au rebond est impressionnante. De plus, le départ de Westbrook a quelque peu changé la manière de fonctionner d’Adams, qui est désormais renvoyé à un rôle plus traditionnel, à savoir prendre le rebond dès qu’il s’offre à lui. Très présents dans les rumeurs de trade à la deadline, Gallinari et Adams ont été finalement conservés au dernier moment par les dirigeants du Thunder d’Oklahoma City.
Une profondeur de banc plutôt limitée
Souvent titulaire au poste 3, Terrance Ferguson ne cesse de progresser en défense. Joueur discret, l’ailier est altruiste en attaque et généreux en défense. Cependant, encore trop irrégulier, son influence dans le jeu reste très minime avec seulement 4 points en moyenne par match. Son profil de 3&D (3 points et défenseur) est à creuser puisque son adresse derrière l’arc ne dépasse par les 30%. Il est ainsi souvent remplacé dans la rotation par l’égypto-américain Abdel Nader, plus adroit à 3 points.
Le banc est quant à lui plutôt inexpérimenté et constitué d’un noyau de jeunes joueurs. Mis à part Nerlens Noel, relativement expérimenté et excellent back-up de Steven Adams au poste 5, la moyenne d’âge des remplaçants ne dépasse pas les 23 ans. C’est le cas du rookie Darius Bazley sur le poste intérieur, auteur de 5 points en moyenne par match en 17 minutes de temps de jeu. Autre jeune joueur à développer et sortant du banc: Hamidou Diallo, auteur d’une saison satisfaisante à plus de 6 points en 18 minutes par match. Son profil athlétique a séduit les fans du Thunder qui ont pu l’apercevoir au concours de dunk l’année passée.
Avec l’absence d’Andre Roberson à l’aile, le Thunder a été contraint de recruter en G-League avec le Québécois Luguentz Dort. Non-drafté, l’ailier a participé à 29 matchs sous les couleurs d’OKC pour 21 titularisations. Très bon défenseur, son profil a conquis les dirigeants qui lui ont récemment proposé un contrat de 5,4 millions sur 4 ans. Une excellente nouvelle à l’approche des playoffs où le jeune ailier pourra développer tout son potentiel et évoluer sous pression pour la première fois.
Au Thunder, une remarquable triplette offensive, parée pour les playoffs
L’essence du jeu de l’équipe d’Oklahoma s’est construite autour de ce trio de meneurs. Si Chris Paul est officiellement le titulaire au poste 1, il est très bien entouré par Shai Gilgeous Alexander titulaire au poste d’arrière. Le sophomore âgé de 21 ans tourne à plus de 19 points, 6 rebonds et 3 passes en moyenne par match. Déjà intouchable pour son année rookie sous les couleurs des Clippers, son échange à OKC pour laisser la place à Paul George n’a pas été perdant. Shai Gilgeous Alexander est un joueur spécial, capable d’élever son niveau dans le money-time et de tirer son équipe vers le haut en permanence avec Chris Paul en mentor.
Derrière ce magnifique duo d’attaquants, s’ajoute Dennis Schröder, meneur et 6e homme de l’équipe. L’explosif meneur allemand épate en sortie de banc avec des statistiques remarquables de 19 points par match ! Sans doute le 6ème homme numéro un de la NBA cette année, Schröder est un scoreur hors-pair, capable de provoquer des fautes et de distribuer à ses coéquipiers. S’il est sur la feuille de match, noté comme remplaçant, le meneur de 26 ans joue pas moins de 31 minutes en moyenne par match. Ce trio de backcourt devrait donc faire une nouvelle fois des dégâts dans les défenses de la Conférence Ouest.
Crédits photo à la une: Keith Allison