PREVIEW PLAYOFFS NBA – Au quasi-terme d’une saison régulière plus qu’aboutie, les Nuggets de Denver pointent à une solide troisième place du classement de la Conférence Ouest. Grâce à un effectif équilibré et pétri de talent, la franchise du Colorado peut aborder avec confiance la fin de la saison régulière et les playoffs.
Denver Nuggets: une réussite impulsée par Michael Malone
Si les Denver Nuggets se hissent depuis maintenant plusieurs saisons sur le podium de la Conférence Ouest de la NBA, c’est en grande partie grâce au travail de Michael Malone, head coach de l’équipe entré en fonctions en 2015. Après une période difficile pour les Nuggets entre 2011 et 2015, qui correspond à l’ère post-Carmelo Anthony, l’entraîneur de la franchise a su redresser le tir grâce aux choix judicieux du general manager de la franchise, qui a sélectionné Nikola Jokic et Jamal Murray consécutivement aux Drafts 2015 et 2016, et à une solidité hors norme à domicile.
En vertu d’une stratégie inédite, mêlant small ball et utilisation de grands joueurs, le basket prôné par Michael Malone est un parfait compromis entre les deux grandes tendances stratégiques de la NBA. Avec une multitude de joueurs de grande taille comme Nikola Jokic, Mason Plumlee, Michael Porter Jr ou Noah Vonleh capables de jouer au poste et de faire circuler la balle, il est devenu difficile pour les autres franchises de défendre contre Denver.
De plus, ces « Big Men » sont tout autant capables de tirer à trois points que des postes 1, 2 ou 3. A titre d’exemple, Michael Porter Jr et Jerami Grant, deux ailiers forts, tournent tous deux à plus de 40% à trois points sur la saison 2019-2020. La stratégie de Malone s’est avérée payante étant donné que les Nuggets se sont installés dans le Top 3 de la Conférence Ouest depuis maintenant deux saisons.
L’heure de confirmer en playoffs
Si le bilan des Nuggets en saison régulière est impressionnant ces deux dernières saisons, l’effectif actuel ne possède que très peu d’expérience en playoffs. Après une absence longue de cinq années, Denver n’a été de retour en playoffs que la saison dernière, après avoir fini deuxième de la Conférence Ouest.
La franchise s’est imposée au premier tour contre les Spurs au terme d’une série extrêmement intense et d’un septième match serré. Malgré cette victoire inédite pour le coach Malone et ses joueurs, le deuxième tour des playoffs, aussi disputé en sept match, a été plus cruel pour les Nuggets: en dépit de l’énorme combativité de la totalité des joueurs de Denver, Les Blazers sont sortis vainqueurs d’une série qui restera mémorable.
Un manque d’expérience notable chez les Denver Nuggets
Ce manque d’expérience, notamment chez les joueurs phares Nikola Jokic et Jamal Murray, représente pour beaucoup de fans NBA le talon d’Achille de cette nouvelle équipe de Denver. Même si des joueurs confirmés en NBA ayant eu l’expérience des playoffs comme Paul Millsap, Will Barton ou Jerami Grant vont certainement apporter maturité et confiance aux Nuggets, la responsabilité qui incombe à Jokic et Murray, leaders offensifs de l’équipe, est conséquente au regard de leur âge (25 et 23 ans). Dans une autre mesure, les autres joueurs fréquemment utilisés par Michael Malone, à l’image de Gary Harris, Michael Porter Jr ou Monté Morris, sont très jeunes et donc par conséquent peu expérimentés.
En somme, les Nuggets font le boulot en saison régulière, notamment à domicile, mais la réalité des playoffs est largement différente. La clé du succès repose essentiellement dans la capacité de Jokic et Murray à être constant à leur meilleur niveau ainsi que dans le dévouement de tous les joueurs, aussi jeunes soient-ils.
L’axe Jokic-Murray: une clé de voûte friable ?
La réussite offensive des Nuggets passe, on le sait, essentiellement par l’inévitable duo Jokic-Murray. Les deux joueurs respectivement draftés en 2014 et 2016 par la franchise de Denver, se sont rapidement imposés comme les indiscutables leaders techniques et offensifs de l’équipe. Conscients de leur énorme potentiel, les deux stars sont capables de coups d’éclat de génies mais aussi de performances passables voire exécrables.
Cette inconstance va bien au-delà des simples « coups de moins bien » dont peuvent souffrir tous les joueurs. On a affaire là à un irrégularité chronique qui impacte les résultats de la franchise dans les grandes largeurs, car si la réussite sportive passe essentiellement par ces deux stars, leurs mauvaises performances se payent cash dans l’élite mondiale du basket.
Aux Nuggets, Michael Malone doit également revoir sa copie
Cette inconstance est couplée à un autre problème symptomatique des playoffs. Si Michael Malone prône un basket tout en retenue, n’hésitant pas à privilégier un tempo long, et que cette stratégie fonctionne en saison régulière, l’intensité des playoffs ne permet pas d’aborder les matchs avec cette philosophie. En effet, Nikola Jokic mesure 2m13 et pèse 129kg, même si une photo de lui bien plus svelte qu’auparavant est apparue sur la toile récemment, ainsi son physique ne lui permet que très peu d’enchaîner des efforts des deux côtés du terrain.
De la même manière, Jamal Murray est très efficace offensivement, mais l’est beaucoup moins en défense. L’énergie dépensée par les deux joueurs stars est optimisée par le coach Mike Malone, mais cette technique n’est pas adaptée aux playoffs étant donné que Murray et Jokic vont être sans cesse sollicités, en attaque comme en défense. En définitive, la réussite du duo Jokic-Murray et donc de Denver repose en grande partie sur la préparation physique et mentale. Les playoffs nécessitant une implication totale des joueurs et une endurance certaine, les Denver Nuggets ont tout intérêt à gagner en régularité s’ils veulent aller loin dans ces playoffs.
Crédits photo à la Une: Keith Allison