PLAYOFFS NBA 2020 – Dix jours seulement après le début des playoffs 2020, les cadors de la Conférence Est ont tous passé le premier tour sans encombre: les Bucks, le Heat, les Raptors ainsi que les Celtics ont ainsi su répondre présent face à des outsiders motivés à l’idée de créer la surprise.
Orlando Magic-Milwaukee Bucks
Le Magic d’Orlando, à domicile pour ces playoffs 2020, a démarré d’un meilleur pied que les Bucks ce premier tour de Conférence Est. Grâce à une excellente défense sur Giannis Antetokounmpo (notre photo), forcé de prendre des tirs difficiles, ainsi qu’en l’isolant du reste de son équipe, les joueurs d’Orlando ont réussi à rompre les connexions entre le Franchise Player des Bucks et le reste de son équipe. La bonne performance de Giannis (31pts-17reb-7pas) n’a pas résisté à la réussite du Magic et notamment de son pivot Nikola Vučević qui, avec 35 points et 14 rebonds, a mené son équipe à la victoire.
Bousculés par cette défaite d’entrée de jeu, les Bucks et leur coach Mike Budenholzer ont mis du cœur à l’ouvrage afin de trouver une réponse tactique à la défense d’Orlando pour tirer le meilleur de Giannis et ses coéquipiers. Milwaukee a dès lors rapidement mis fin aux espoirs des joueurs d’Orlando dont les performances n’ont fait qu’empirer au fur et à mesure des quatre victoires des Bucks. A l’exception de Nikola Vucevic, les cadres du Magic, à l’image d’Evan Fournier, Markelle Fultz ou Terrence Ross, ont signé de piètres de prestations parsemées de tirs ratés et de nombreux ballons perdus.
Les joueurs des Bucks ont à l’inverse su exprimer l’étendue de leur talent avec ou sans Giannis Antetokounmpo. Brook Lopez, Khris Middleton et Eric Bledsoe se sont affirmés tout au long de la série en maintenant un très bon pourcentage de réussite au tir ainsi qu’une défense propre et agressive. En somme, après une entrée en matière ratée, les Bucks de Milwaukee ont vite rectifié le tir, avec la manière, afin de mettre fin aux playoffs du Magic d’Orlando.
Toronto Raptors-Brooklyn Nets
La deuxième série du premier tour des playoffs opposait, en Conférence Est, le deuxième de la saison régulière, Toronto, au septième, Brooklyn. Miné par les blessures, le roster des Nets n’était composé presque que de joueurs « seconds couteaux ». L’absence de Kevin Durant, Kyrie Irving, Spencer Dinwiddie, Taurean Prince et DeAndre Jordan annoncée avant même le début de la postseason a relégué le statut de Brooklyn au rang d’outsider.
Menés par un Caris LeVert remis de blessure et prêt à en découdre, les jeunes joueurs des Nets, normalement habitués au banc, ont pu exprimer leur talent sans aucune barrière. Affranchis de toute pression face à un des favoris de la NBA, les Nets se sont inclinés sur le score de 4-0 mais non sans honneur. A l’instar de Timothé Luwawu-Cabarrot, Tyler Johnson Rodions Kurucs, les joueurs amenés à être remplaçants la saison prochaine ont signé de bonnes performances. De quoi se faire une place de choix en sortie de banc la saison prochaine ?
Du côté de Toronto, c’est la capacité de l’ensemble des joueurs, titulaires comme remplaçants, à prendre leurs responsabilités offensives et défensives qui a eu raison de Brooklyn. En effet, Pascal Siakam, Fred VanVleet, Kyle Lowry, Norman Powell et Serge Ibaka sont tous cinq capables de planter 20 points par match et assurer défensivement. Et lorsqu’un de ces joueurs n’est pas dans son match, le reste de l’équipe assure pour pouvoir pallier à cette sous performance. De cette manière, aucun joueur ne s’est distingué comme leader offensif de cette équipe. Fred VanVleet, Pascal Siakam et Kyle Lowry se sont relayés au scoring sans trop forcer pour venir à bout des Nets.
Le talent individuel des Raptors, intrinsèquement supérieur à celui des Nets, aura eu raison de Brooklyn. La marche était trop haute pour la franchise de KD et Irving. Cependant ces playoffs de Conférence Est, malgré la défaite au premier tour, sont de bonne augure pour la saison prochaine avec le retour des stars et l’éclosion d’un excellent banc.
Boston Celtics-Philadelphia Sixers
La troisième série de ce premier tour opposait les Celtics aux Sixers. Sur le papier, une affiche équilibrée et attrayante mais en réalité une confrontation à sens unique. La blessure de Ben Simmons juste avant le début des playoffs a mis un véritable coup de massue aux joueurs de Philly. Orphelins de leur meneur au volume de jeu hors du commun, les Sixers n’ont pu se reposer que sur Joel Embiid, qui, malgré d’excellentes performances contre son vis-à-vis Daniel Theis au poste de pivot, n’a pu décrocher ne serait-ce qu’une seule victoire. Tobias Harris, une des autres stars de Philadelphie, dont le salaire s’élève à 32 millions de dollars par an cette saison, a probablement réalisé les pires playoffs de sa carrière. Certes, la pression qui reposait sur les épaules de l’ailier était grande, mais avec 15 points de moyenne par match et des pourcentages de réussite au tir de 38,3% et 13,3% à trois points, Tobi prouve qu’il ne peut pas encore aspirer au statut de star NBA et qui plus est que son salaire est bien disproportionnel par rapport à son niveau réel.
Cette série, chez les Celtics, marque la véritable explosion de Jayson Tatum et dans une moindre mesure celle de Jaylen Brown. Le premier, avec 27 points de moyenne, presque 10 rebonds, 2,3 contres et 45% de réussite à trois points, a signé une première série parfaite. Jaylen continue lui sur sa lancée de saison régulière et épaule très bien Jayson. Kemba Walker assure tout autant pour sa troisième participation aux playoffs. Avec 24 points de moyenne, on sent le meneur soulagé de la pression qui reposait sur lui à Charlotte. Kemba ne force pas ses tirs et se met au service de l’équipe.
Le seul point sombre de la série de Boston est la perte de Gordon Hayward. L’ailier de métier, très important dans la cohésion des C’s, s’est à nouveau blessé à la cheville durant le Game 1 et risque de rater au moins quatre semaines de compétition. De quoi (certainement) mettre fin aux playoffs du rouquin…
Miami Heat-Indiana Pacers
L’opposition entre le Heat et les Pacers représentait, avant qu’elle ne commence, l’une des séries les plus alléchantes de ces playoffs. D’une part les différentes altercations entre Jimmy Butler, et, d’autre part, l’idée de voir ces équipes au visage nouveau en playoffs, ne laissaient présager qu’une série équilibrée et tendue. Cependant, la blessure du meilleur Pacer, Domantas Sabonis, a grandement impacté la franchise. Même si T.J Warren était en feu depuis le début de la reprise, que Brogdon et Oladipo évoluaient à un assez bon niveau. L’absence de Sabonis, le pivot titulaire de l’équipe a beaucoup coûté à la franchise de l’Indiana. Le lituanien est la pièce maîtresse du roster. Sa présence en défense, sa qualité de passe et son utilisation de l’espace servent de repère à toute l’équipe et apportent un équilibre certain. En son absence, l’équipe ressemblait plus à une accumulation de talents individuels ne parvenant que difficilement à évoluer ensemble qu’à une équipe au basket harmonieux comme le Heat de Miami.
La bande à Butler a elle prouvé sa supériorité de la meilleure des manières. Avec un sweep (4-0), Miami s’est montré meilleur en tous points face aux Pacers. Du match dans le match entre Jimmy Butler et T.J Warren à l’adresse au tir en passant par les stratégies offensives et défensives, Erik Spoelstra a surclassé son vis à vis Nate McMillan, coach des Pacers. Les vétérans Butler, Dragic et Iguodala ont menés la franchise en matant leurs opposants directs et les jeunes pousses Tyler Herro, Duncan Robinson et Bam Adebayo ont, dans le sillage des joueurs expérimentés de leur équipe, répondu présent grâce à une grosse activité offensive, notamment derrière l’arc, et une fougue défensive.
Crédits photo à la Une: Keith Allison