PREVIEW PLAYOFFS NBA – Au quasi-terme d’une saison régulière passable, les Brooklyn Nets, menés par Kyrie Irving, accusent un bilan négatif de 30 victoires pour 34 défaites. S’ils ont réussi à compenser le départ de leur ex-star d’Angelo Russel, les New Yorkais occupent une décevante septième place au classement de la Conférence Est. Affectée par des cas de Covid-19 et par de nombreuses blessures, l’équipe se déplacera à Orlando avec un très maigre espoir de disputer les playoffs.
Brooklyn Nets: une saison marquée par l’éclosion de Spencer Dinwiddie
Avec 20,6 points, 3,5 rebonds et 6,8 passes de moyenne par match, Spencer Dinwiddie (notre photo) est le grand artisan de bon nombre de victoires des Nets cette saison. Le meneur de 27 ans est la révélation de l’année à Brooklyn puisqu’il a su pallier les blessures incessantes de la star Kyrie Irving. S’il avait déjà été très efficace en 6e homme l’année passée avec plus de 16 points par match, son efficacité s’est encore multipliée cette saison. Son rôle au sein de l’équipe n’a cessé d’évoluer au point de devenir l’option numéro une avec l’absence récurrente de Kyrie Irving.
Grâce à ses prouesses offensives, la franchise a ainsi réussi à se maintenir à flot dans le Top 8 de la Conférence Est. Il a même été question de voir Dinwiddie parmi les candidats pour participer au All-Star Game, en vain. Ce qui a pu apparaître comme un injustice pour les fans des Nets s’est finalement transformé en véritable revanche pour le meneur: en parallèle du retour de blessure de Kyrie Irving, Spencer Dinwiddie a tenu son rang avec des lignes de statistiques toujours aussi élevées.
Si la complémentarité entre les deux meneurs n’a pas toujours été évidente, Kenny Atkinson, coach en chef de l’équipe jusque le mois d’avril, est parvenu à intégrer le talentueux duo dans son système de jeu tactique. Spencer Dinwiddie a souvent alterné entre le poste 1 en tant que remplaçant et le poste 2 en titulaire lorsque Kyrie Irving n’était pas convalescent. Frustré avec seulement 20 matchs joués au compteur cette saison, Kyrie Irving a néanmoins permis aux Nets de remporter quelques matchs, grâce à des coups d’éclat dont lui seul a le secret, lorsque son genou le lui permettait.
Une hécatombe de blessures et d’indisponibilités juste avant la reprise
En plus d’être privé du All-Star Kevin Durant, forfait pour la saison, les Nets reprendront la saison NBA sans leur meneur titulaire Kyrie Irving. Et ce n’est pas pour cause de blessure: malgré sa fragilité physique, ce dernier ne reprendra pas la saison pour des raisons politiques. En effet, le meneur refuse toute reprise de la compétition compte tenu des évènements politiques en cours aux USA, en premier titre le mouvement Black Lives Matter. Ce parti pris s’incarne en fervente opposition à la prise de position de Chris Paul, président du syndicat des joueurs, jugeant favorable une reprise de la saison.
Pour Kyrie, le climat social actuel aux États-Unis n’est pas propice à une reprise du jeu. Il s’agit d’une décision retentissante pour son équipe et pour la NBA qui se privera d’une star pour le reste de la saison et les playoffs. Un énième coup du sort pour l’équipe des Nets, qui accumule les déceptions depuis la suspension de la saison, en mars dernier. Entre le forfait de KD, du rookie Nic Claxton et du refus de jouer de Irving, la liste se fait longue pour les fans de Brooklyn. Et celle-ci ne s’est pas arrêtée avec l’annonce récente du forfait du vétéran Wilson Chandler à laquelle s’ajoutent les absences successives de joueurs touchés par le coronavirus.
Aux Nets, un virus et un départ surprise
Une vague de contamination au Covid-19 a touché le vestiaire new-yorkais, avec des cas confirmés pour Deandre Jordan, Spencer Dinwiddie et Taurean Prince. L’équipe, qui compte un répertoire de blessés, a également été soumise à un autre évènement avec le surprenant départ de son coach Kenny Atkinson. Entraîneur depuis 2016 et grand artisan de la remontée en playoffs de l’équipe ces deux dernières années, Atkinson a été limogé juste après la suspension de la saison.
Un départ justifié officiellement par un changement de culture opéré par le club à l’intersaison. Dans les faits, cette décision met en évidence l’immense influence que détiennent les superstars sur les décisions prises par les dirigeants. Dans le cadre de l’ère du player empowerment, les stars donnent leurs avis et a fortiori imposent leurs choix en matière de coaching aux dirigeants. En attendant son successeur, c’est donc son adjoint Jacque Vaughn qui prendra la suite fin juillet.
À Orlando, une jeune équipe tournée vers le duo Levert-Allen
Avec un effectif très amoindri, les Nets devront faire avec l’équipe B où Caris Levert sera le leader incontesté. Âgé de 25 ans, le talentueux arrière a été blessé une bonne partie de la saison avant de revenir quelques mois avant la suspension du jeu. Auteur d’une saison correcte avec 17,7 points de moyenne par match en 39 rencontres, Levert s’est surtout fait remarquer pour son retour sur les parquets. Sur ces 16 derniers matchs avec les Nets, le jeune arrière tournait à plus de 24 points, 5 rebonds et 5 passes par match, soit des stats de leader All-Star.
Sa fougue et son handle peuvent apporter en playoffs si le Nets se qualifient. En plus de bénéficier d’une belle adresse au shoot, Levert est capable de driver et de provoquer des fautes. Cette expérience prochaine peut être bénéfique pour l’arrière qui aura tout à prouver malgré sa relative expérience avec seulement une série de playoffs disputée dans sa carrière. Il sera un profil à surveiller pendant les huit prochains matchs de saison régulière à disputer puis lors de potentiels playoffs.
Le jeune Levert sera secondé par le pivot Jarret Allen, véritable rock en défense. Le jeune pivot, mis en lumière par Atkinson, doit également relever le défi du leadership dans cette équipe minée par les blessures. S’il n’est pas étincelant, Jarret Allen n’a pas déçu cette saison avec un double-double de moyenne par match. Sa présence physique au rebond et au contre devrait sans doute peser dans les raquettes adverses. Le pivot devrait sans doute toucher plus de ballons en attaque et aura toutes les cartes en main pour étoffer son niveau de jeu sur le front offensif.
Pour les Brooklyn Nets, une qualification inenvisageable en playoffs
Lors des huit prochains matchs, les Nets devront batailler pour la huitième et ultime place qualificative. Il faudra ainsi combler ce manque de joueurs par une cohésion collective ainsi que par l’apport de nouveaux joueurs, prêts à rendre service dans ces temps difficiles. L’ailier Joe Harris sera bien évidemment présent et les Nets pourront compter sur sa régularité et son excellente adresse derrière l’arc. Il a prouvé cette année avec le forfait de KD qu’il pouvait être bien plus qu’un simple energizer au poste d’ailier. Le reste de l’équipe pose problème dans la mesure où la liste des indisponible s’est allongée. Les Nets ont ainsi été contraints de recruter quatre autres joueurs, extérieurs de l’effectif pour faire face aux forfaits.
Le vétéran Jamal Crawford a notamment été signé pour assurer au niveau du scoring – l’arrière de 40 ans n’a plus joué depuis 1 an. Il détient tout de même une certaine réputation en NBA, avec près de 15 points de moyenne par match en carrière. Autre recrue, Michael Beasley qui n’a pas joué dans la saison, est capable de scorer en sortie de banc. Le sulfureux ailier-fort, suspendu cinq rencontres pour consommation de marijuana, peut apporter de son expérience et soulager au poste intérieur. En renfort, les Nets peuvent également compter sur Donta Hall, jeune ailier-fort de 22 ans libre de tout contrat avec les Pistons de Detroit. Cependant, malgré ces arrivées, les chances de qualification pour les Brooklyn Nets en playoffs s’avèrent minces, sinon très minces…
Crédits photo à la Une: Erik Drost