HEBDO NBA – Malgré le départ de leur ex-franchise player Anthony Davis pour les Los Angeles Lakers à l’été 2019, les New Orleans Pelicans ont livré une saison NBA, sinon aboutie, du moins satisfaisante dans l’ensemble pour une équipe en totale reconstruction.
New Orleans Pelicans: une reconstruction pertinente
Lorsque les New Orleans Pelicans ont obtenu, avec énormément de chance, le pick numéro un de la Draft 2019, à savoir Zion Williamson, nombreux étaient les fans de NBA à penser que le jeune prodige remplacerait Anthony Davis, sollicité depuis janvier 2019 par les Lakers. Mais le départ de « The Brow » marque une rupture brutale au sein de la franchise de La Nouvelle-Orléans. Celle-ci était en effet initialement résolue à garder Davis dans le but de bâtir une équipe compétitive autour de sa personne. Or, les Lakers, sous l’influence de LeBron James, n’ont pas hésité à proposer un trade XXL pour s’attacher les services de la superstar. Sont donc arrivés en Louisiane Lonzo Ball, Brandon Ingram, Josh Hart ainsi que trois choix au premier tour de la prochaine Draft, dont le pick numéro quatre.
Le remplacement d’un franchise player par plusieurs joueurs de haut niveau est typique de ce genre de situation. Par exemple, avec le départ de Westbrook aux Rockets cet été, Chris Paul, Danilo Galinari et Shai Gilgeous-Alexander se sont tous trois retrouvés à OKC pour la saison 2019-2020. Dès lors, ce qui se présentait comme une perte impossible à compenser, pour les Pelicans, s’est soldé par une mue équitable voire à leur avantage. Les négociations lors d’un échange de superstars ne sont d’ailleurs pas toujours aisées. A titre d’exemple, l’échange entre les Cavaliers de Cleveland et les Lakers de Los Angeles incluant un départ de LeBron James de la première franchise pour la seconde, a été très peu équitable et à l’extrême désavantage des Cavs qui ont perdu leur meilleur joueur sans réelle contrepartie fiable en échange.
Un recrutement intelligent et une réelle synergie
La gestion du départ de Davis et de l’arrivée des ex-Angelinos se sont accompagnés d’un recrutement intelligent opéré par la direction des Pelicans. La venue de J.J. Redick, Nicolò Melli et Derrick Favors conjuguée à la séléction de Jaxson Hayes et Nickeil Alexander-Walker, ont permis de fonder un collectif bien rôdé, solide dans la raquette et forte d’une excellente précision extérieure.
Dans l’effectif 2019/2020, on compte neuf joueurs qui effectuaient leur première saison sous le maillot des Pelicans. Parmi eux, on l’a vu, les anciens des Lakers, des rookies et trois joueurs issus d’une autre franchise (J.J. Redick de Philadelphie, Derrick Favors de Utah et Nicolò Melli de Fenerbahçe). Parmi ces divers éléments historiques, Alvin Gentry, head coach de l’équipe, a du bâtir de lui-même une logique collective et faire assimiler à des joueurs presque tous inconnus les uns des autres les systèmes tactiques de l’équipe.
New Orleans Pelicans: Zion Williamson, facteur clé
Avec la blessure du très attendu Zion Williamson, le début de saison des Pelicans a été des plus catastrophiques. Avec un bilan de 11 victoires pour 23 défaites à la fin de l’année 2019, l’équipe pointait à la 13e place du classement de la Conférence Ouest. Les excellentes performances individuelles de Brandon Ingram sont le seul point positif du début de saison. Si l’équipe peine à mettre en place ses systèmes de jeu, l’ancien ailier des Lakers, affranchi de l’ombre que lui faisait LeBron James, étale l’étendue de son talent en enchaînant les points et les actions décisives de son équipe.
Le 22 janvier 2020, date du premier match de Zion Williamson, marque le tournant de la saison de New Orleans mais constitue aussi et surtout un événement marquant pour la NBA, du fait des premiers pas sur les parquets d’un des numéros uns de Draft les plus attendus et prometteurs de l’histoire. Ce soir là, Zion, entravé par un temps de jeu réduit suite à sa longue blessure, marque 22 points pour sa première apparition et rentre surtout quatre paniers à trois points pour un même nombre de tirs tentés. Du 100% derrière la ligne, des rebonds offensifs monstrueux, et voilà que la saison du prodige est lancée et avec elle celle des Pelicans.
De janvier à mars, la franchise compte 17 victoires pour 13 défaites marquant ainsi un énorme contraste avec le début de saison. Pendant ces deux mois, Lonzo Ball et Zion Williamson ont rapidement bâti une complicité à base d’alley-oops spectaculaires, Brandon Ingram a continué sur son rythme de croisière et enfin Jrue Holiday s’est affirmé d’un point de vue statistique permettant à l’équipe de se rapprocher de la huitième et dernière place qualificative pour les playoffs. Si la saison s’est brutalement arrêtée, stoppant net la dynamique des Pelicans, les perspectives de la franchise pour la saison à venir sont prometteuses.
Une équipe à suivre la saison prochaine
Avec trois joueurs qui tournent à près de vingt points par match ou plus, les Pelicans sont plus que jamais une équipe marquée du sceau de la réussite collective. Zion Williamson engrange des statistiques inouïes pour un rookie et Jaxson Hayes et Nickeil Alexander-Walker ne sont pas en reste du point de vue des jeunes. En revanche, si les statistiques défensives (rebonds, interceptions et contres) sont relativement bonnes pour l’ensemble de l’équipe, la défense reste le principal secteur de jeu dans lequel l’équipe doit progresser collectivement.
Les contrats de Derrick Favors et Jahlil Okafor arrivant à leurs termes cet été, les Pelicans vont certainement chercher à recruter du sang neuf dans la raquette si aucune prolongation de contrat n’est signée. Pour le reste de l’équipe, les contrats semblent tous équitables à l’exception de celui de Brandon Ingram qui, au regard de son rendement pour l’équipe, devrait sans doute voir son contrat reconduit et amélioré cet été. La direction des Pelicans peut dormir sur ses deux oreilles: la transition post-Anthony Davis se passe à merveille grâce à une jeunesse dorée. Si l’équipe emmenée par Alvin Gentry continue sur la trajectoire entamée début 2020, La Nouvelle-Orléans risque de faire des ravages dans les saisons à venir.
Crédits photo à la Une: Erik Drost