Absents des Playoffs lors des quatre dernières années, les Chicago Bulls se sont donnés les moyens de leurs ambitions. Avec un Karnisovas hyperactif à sa tête, Chicago possède un effectif capable de lutter pour une place directe en postseason.
Ce n’était pourtant pas chose aisée tant la franchise semblait incapable de retrouver le droit chemin depuis les départs successifs de Thibodeau et Butler. Malgré l’arrivée de jeunes joueurs intéressants par le biais de la draft – consécutivement Markkanen, Wendell Carter Jr et Coby White – le projet des Bulls restait flou. Trop fort pour totalement tanker et avoir un choix très haut, mais trop faible pour espérer accrocher les Playoffs, Chicago se trouvait dans une situation inconfortable. D’autant plus que ces talents n’exploitaient pas leur plein potentiel. La faute à des choix de coachs discutables. Ni Fred Hoiberg, ni Jim Boylen n’ont pu tirer le meilleur du roster des taureaux.
La compétitivité comme mot d’ordre
Arturas Karnisovas est arrivé et a répété son ambition de refaire des Bulls une franchise compétitive. Et les actes ont suivi les mots dès le début de la free agency. Quelques minutes après l’ouverture, Lonzo Ball débarquait dans l’Illinois pour prendre le poste de meneur. Auteur d’une belle saison en Louisiane avec 14 points (à 38 % derrière l’arc), 5 rebonds et 6 passes, Ball pourrait bien être un complément idéal à Lavine. Lorsque ce dernier se chargera de la création offensive, l’aîné de la famille Ball se déplacera intelligemment et sera capable de trouver des spots ouverts pour punir l’adversaire.
A contrario, s’il remonte le ballon et orchestre l’attaque des Bulls, grâce à sa vision et sa qualité de passe, le partenaire qui sera à la réception se trouvera en bonne position. Notamment Vucevic, via pick and roll ou pick and pop, ce n’est pas un problème pour le pivot. Ou bien un shooter extérieur grand ouvert car la défense sera désorganisée et Lonzo trouvera l’angle parfait pour lâcher le cuir. Enfin, défensivement, Ball est l’un des meilleurs à son poste. Son QI défensif et sa longueur de bras font de lui un cauchemar pour certains attaquants, et il contribuera à rendre plus efficace la franchise dans cette partie de terrain.
Des choix forts et malins
D’autant plus qu’il n’est pas le seul renfort de poids pour renforcer la défense. En effet, Alex Caruso quitte Los Angeles pour retrouver Lonzo Ball, qu’il a connu pendant deux ans. Le guard était devenu un des chouchous du Staples Center grâce à ses qualités, son cœur et son dévouement pour l’équipe. Ses statistiques ne sont pas glorieuses mais elles ne peuvent mesurer son impact réel sur les Lakers. Si les Californiens étaient parmi les meilleurs défenseurs de la ligue sur les deux dernières saisons, Caruso n’y était pas pour rien.
Ensuite, c’est un joueur extrêmement intelligent, qui n’a pas besoin du ballon pour briller et il est capable de sanctionner de loin. Ce n’est pas pour rien non plus si LeBron aimait beaucoup jouer avec le guard depuis son arrivée en Californie. Ces deux recrues apportaient déjà beaucoup pour permettre à la franchise de passer un cap. Mais pour ses dirigeants, cela semblait insuffisant. C’est pourquoi Demar DeRozan a rejoint les taureaux. Plutôt attendu chez un contender pour un salaire moindre, l’ex joueur des Spurs a finalement cédé à l’offre alléchante des Bulls. Moins scoreur et plus créateur sous Popovich, nous verrons quelle version de DeRozan sera sur les parquets du United Center.
Markannen, la déception
Au rayon des départs, Markkanen est finalement parti, lui qui n’était plus en odeur de sainteté dans l’Illinois. Le début de l’aventure était pourtant séduisant pour le jeune joueur. Arrivé dans le cadre du transfert de Jimmy Butler, il devait être une des pierres fondamentales du renouveau des Bulls. Mais les blessures et son jeu parfois soft (notamment au rebond), ont conduit Chicago à se séparer de l’intérieur. Dans un trade à trois envoyant le finlandais chez les Cavs, Derrick Jones Jr fait le chemin inverse. Après un début de carrière prometteur chez le Heat, l’ailier explosif a dû mal à se poser dans une équipe pour devenir utile dans une rotation restreinte. L’aventure de Daniel Theis s’arrête également. Arrivé en mars, le joueur à pris la direction de Houston pour encadrer les jeunes de la franchise texane.
Une osmose à trouver
Une des clés pour que les Bulls fonctionnent, sera de rapidement trouver une alchimie. Ball, Lavine, DeRozan et Vucevic aiment avoir le ballon pour créer ou scorer. Billy Donovan devra définir les rôles de chacun pour que l’équipe tourne bien. Avant le début de la saison, nous pouvons imaginer que les Bulls démarreront avec Ball et Lavine sur les lignes arrières. Williams et DeRozan se partageront les postes 3 et 4 et Vucevic sera pivot. Ce cinq est capable de créer et beaucoup varier offensivement. Hormis DeRozan, les quatre autres joueurs peuvent shooter à 3 points avec des pourcentages respectables. Ce qui espacera le terrain et ouvrira des brèches pour permettre des cuts et scorer facilement sous le panier. Défensivement, Chicago ne devrait pas être une défense élite de la ligue mais suffisamment forte pour que ce ne soit pas un fardeau à porter toute la saison.
Quel plafond ?
Dorénavant une question se pose: jusqu’où cette équipe peut aller ? A priori, cette équipe sera en mesure de faire les Playoffs, à moins d’un cataclysme. Cependant, difficile d’imaginer les Bulls atteindre le sommet de la ligue. Cet effectif est talentueux mais pas assez pour vaincre les Bucks ou les Nets dans une série en sept matchs. Les voir faire un parcours tel que les Hawks lors des derniers Playoffs, et atteindre une finale de conférence comme plafond, n’est, en revanche, pas inimaginable.