La rumeur circulait sur les réseaux depuis la fin de la saison déjà. Manu Ginobili continuera-t-il son aventure en NBA ou raccrochera-t-il les sneakers ? La question n’a plus lieu d’être, puisque l’arrière argentin y a lui-même répondu via Twitter. Il prend officiellement sa retraite. L’occasion pour Au Stade de retracer sa carrière
Un joueur unique
Pour apprécier l’ensemble de l’œuvre de Manu Ginobili, il faut d’abord rappeler ses débuts. Né à Bahía Blanca, en Argentine, en 1977, il commence sa carrière professionnelle en 1995 dans à l’Andino Sport Club. Après avoir été nommé Rookie de l’année, il retourne chez lui, au Club Estudiantes de Bahia Blanca, et est nommé Meilleure Progression de l’année. En 1998, après trois saisons en Argentine, il traverse l’Atlantique pour rejoindre l’Italie et le Viola Reggio de Calabre. En deux ans, il aide le club à remonter en première division, et attire l’œil des recruteurs américains. Il inscrit son nom à la draft 1999 et est sélectionné par les Spurs au 57e choix. Cependant, il décide de rester en Italie pour étoffer son jeu, et signe avec le Kinder Bologne (aujourd’hui Virtus Bologne). Il remporte le doublé championnat national-Euroleague en 2001 ainsi que le titre de MVP de la ligue italienne et du Final Four la même année.
Il conserve son titre de meilleur joueur de Serie A lors de la saison 2001-2002, et, durant ces trois ans à Bologne, il est sélectionné pour le match des étoiles chaque année. Il termine son passage en Italie avec 17.3 points de moyenne (48.8% au tir, 36% de loin, 73.3% aux lancers-francs), 4 rebonds, 2.4 passes et 3.2 interceptions. Pour ceux qui avaient encore des doutes quant à son talent, il mettra tout le monde d’accord lors de l’été 2002 pendant la Coupe du Monde à Indianapolis avec 14,1 points à 48.5% au tir malgré un vilain 10.7% à longue distance, 66.7% aux lancers, 2,4 prises, 3,6 assists et 2.1 vols par match, permettant à l’Argentine de remporter la médaille d’argent après une défaite en finale face à la Yougoslavie.
Une carrière mythique
C’est donc en 2002 que El Manu rejoint officiellement la NBA. Après des débuts mitigés, surtout marqués par les blessures il est quand même Rookie du mois de mars fait partie de la All-Rookie Second Team à la fin de la saison. En playoffs, Gregg Popovich lui fait davantage confiance et il prend part à tous les matchs. Après avoir contribué grandement à éliminer Phoenix, les Lakers champions en titre et Dallas, il aide les Spurs à faire tomber les Nets en Finales et remporte son premier titre NBA dès sa première saison, à 25 ans. Lors de l’été 2004, il mène l’Albiceleste à un titre olympique, le dernier d’une équipe qui ne soit pas les USA.
La saison suivante, en constante progression statistique, il est sélectionné en tant que remplaçant pour le All-Star Game 2005. Lors de cette saison, il débute tous les matchs en tant que titulaire. Il termine l’exercice à 16 points de moyenne, 4.4 rebonds, 3.9 passes et 1.6 interceptions. En playoffs, il hausse encore son niveau de jeu et termine deuxième meilleur marqueur de l’équipe, après avoir joué un rôle majeur dans la conquête du titre face à Detroit. Deux ans plus tard, après une saison où il a été gêné par les blessures, Pop décide de faire sortir Gino du banc car le niveau des remplaçants n’était pas à la hauteur. Les Spurs écrasent tout sur leur passage et remportent un nouveau titre, le troisième de l’Argentin en cinq saisons seulement. La saison suivante sera la meilleure pour Ginobili. En sortant du banc près de sept matchs sur dix, il remporte logiquement le titre de Meilleur Sixième Homme de l’année. Il est aussi nommé dans la All-NBA Third Team. San Antonio échouera malheureusement en Finales de Conférence face aux Lakers.
Un QI basket des plus remarquables
La saison 2008-2009 sera une nouvelle saison minée par les blessures pour Manu. Il ne prend part qu’à 44 matchs sur 82 et manque toute la campagne de playoffs. Lors de la saison 2010-2011, il est un candidat sérieux au titre de MVP et termine à la huitième place. Il est All-Star et sélectionné dans la All-NBA Third Team. Mais il se blesse en fin de saison et ne peut pas être à 100% de ses capacités en playoffs pour empêcher les Spurs d’être éliminé face à Memphis. La trentaine passée, il contribue toujours autant dans le jeu des Spurs, et il parvient même à atteindre les Finales deux fois de plus, en 2013, où il échoue face au Heat de LeBron, et en 2014, où il prendra sa revanche. Il profitera des quatre dernières saisons de sa carrière pour asseoir un peu plus sa légende. Au final, on retiendra Manu Ginobili comme un futur membre du Hall of Fame, c’est certain, et surtout du modèle même de l’arrière scoreur au fort QI basket. Après avoir inscrit son nom dans l’histoire à de nombreuses reprises et fait preuve d’une longévité incroyable, il est temps pour El Manu de prendre un repos mérité.
Crédits photo à la Une: Mike