La Draft 2017 s’est déroulée ce jeudi dans le Barclays Center de Brooklyn. La rédaction analyse le profil des dix premiers choix.
Fultz sans surprise
Pour la deuxième année consécutive, les Sixers ont choisi en premier car quelques jours plus tôt Boston avait échangé son premier choix contre le troisième de Philadelphie et un choix pour l’année prochaine. Les Sixers n’ont donc pas hésité et ont sélectionné Markelle Fultz, comme ce qui était annoncé depuis plusieurs semaines déjà. Le meneur de la fac de Washington est très polyvalent et est surtout « NBA ready » comme disent les américains, c’est-à-dire qu’il est physiquement prêt à jouer dans la grande ligue. Même s’il était dans une équipe universitaire de faible niveau, Fultz a fait parler de lui et a brillé par sa versatilité offensive : capable de marquer de loin mais aussi d’aller au panier face à n’importe quel défenseur, Fultz est un attaquant redoutable. En plus, son association avec Ben Simmons, Joel Embiid et Dario Saric est très prometteuse. On a l’impression que les Sixers tiennent enfin une équipe capable de gagner plus de 30 matchs. En tout cas on l’espère.
Malgré quelques doutes durant les derniers jours et un premier work-out raté, Lonzo Ball a bien été sélectionné par les Lakers en deuxième position. L’aîné de la fratrie la plus virale des Etats-Unis jouera donc à la maison, lui qui est né dans la banlieue de Los Angeles et y a grandi, avant de jouer à UCLA, la fac de la ville et l’une des meilleures du pays. Même si son père est un créateur de polémiques ambulants, le talent de Lonzo est indéniable. Passeur redoutable, surtout en transition, il a un QI basket très élevé. Et malgré une mécanique de shoot horrible, Ball est précis, surtout à trois points. Il n’en reste pas moins athlétique, avec une capacité à monter au cercle impressionnante. Après avoir échangé D’Angelo Russell pour faire plus de place à ‘Zo, et récupéré Brook Lopez en échange, les Lakers tiennent une bonne équipe, toujours en voie de reconstruction et sûrement pas capable d’accrocher, malgré les prévisions de Lavar Ball.
Ce sont donc les Celtics qui possédaient le troisième choix après leur échange avec les Sixers. La franchise avait un œil sur Josh Jackson, mais celui avait refusé de faire les work-out de pré-draft pour Boston. Danny Ainge et le reste du front office ont donc sélectionné Jayson Tatum, un ailier dans le style de Carmelo Anthony, c’est-à-dire avec un très bon shoot à mi-distance. Une pièce de plus pour essayer de conquérir l’Est, il peut créer plus de jeu que Jae Crowder qui joue au même poste.
Les Suns ont choisi Josh Jackson justement, un autre ailier, de la fac de Kansas. Impliqué des deux côtés du terrain, il rejoint une équipe très jeune, donc tournée vers l’avenir. Le projet est sur le long terme, on ne s’attend donc à rien.
Si vous aimez les joueurs rapides, vous allez aimer De’Aaron Fox. Certains le comparent déjà à John Wall en terme de vitesse. Drafté par Sacramento, Fox rejoint une équipe en reconstruction et sera très certainement titulaire.
Avec le sixième choix, le Magic d’Orlando a choisi Jonathan Isaac, le prototype parfait du joueur moderne. Ailier qui peut jouer à l’intérieur de 2 mètres 11 pour 95 kilos, Isaac représente le joueur hybride des années 2010. Mais on ne comprend pas trop le choix du Magic, qui a déjà une raquette bien surchargée. Affaire à suivre.
Premier gros trade de l’été
Nous arrivons au septième choix, celui des Timberwolves de Minnesota. Enfin, c’était le leur jusqu’à quelques minutes avant l’annonce de leur choix. Car le front office des Wolves a négocié avec celui de Chicago, pour finalement aboutir à un échange assez impressionnant. Jimmy Butler quitte les Bulls, ainsi que leur seizième choix de draft, Justin Patton, en échange de Zach LaVine, Kris Dunn et ce septième choix, Lauri Markkanen, un Finlandais qui jouait à l’université d’Arizona. Après s’être séparés de Derrick Rose il y a un an presque jour pour jour, les Bulls échangent de nouveau une de leur superstar. L’incompréhension est encore de mise chez les fans des Bulls, qui n’arrivent plus à comprendre les dirigeants Gar Forman (general manager) et John Paxson (président). LaVine peut jouer arrière ou meneur, et Kris Dunn est un pur meneur. Bizarre donc quand on sait qu’au poste de meneur les Bulls possèdent déjà Rajon Rondo, Michael Carter-Williams, Isaiah Canaan, Jerian Grant et Cameron Payne. On a du mal à comprendre la direction prise ) Chicago.
Ntilikina dans l’histoire
Le jeune Frank Ntilikina n’a pas encore joué une seule minute en NBA qu’il a déjà marqué le basket français. En étant sélectionné en huitième position par les Knicks de New-York, le jeune meneur de 18 ans devient le Français drafté le plus haut de l’histoire, effaçant Joakim Noah des tablettes, drafté en 2007 par les Bulls en neuvième position. Pas mal d’attentes sur le désormais ex-meneur de Strasbourg, qui a certes de faibles statistiques en Pro A (5.2 pts, 2.1 reb et 1.4 ast en 18.2 min), mais qui a un énorme potentiel et surtout un certain sang-froid à son âge. MVP de l’Euro U-18 en février, Frank peut prétendre à un poste de titulaire si Derrick Rose ne reste pas à New-York.
Le « steal » de cette draft, c’est sûrement les Mavs qui l’ont fait en choisissant Dennis Smith Jr en neuvième position. Très intéressé par Frank Ntilikina finalement sélectionné par les Knicks, Dallas s’est rabattu sur un autre meneur, plus explosif. Ses compilations de dunks font le tour du web, lui s’est cependant déjà fait les croisés à son jeune âge. Un choix tout de même intéressant.
Pour clore ce top 10, les Kings possédaient un deuxième choix, finalement échangé avec les Blazers contre le quinzième (Justin Jackson) et vingtième choix (Harry Giles) de ces derniers. Zach Collins est donc envoyé dans l’Oregon, un intérieur avec une panoplie offensive assez complète, un peu dans le même style que Meyers Leonard, choix par conséquent étonnant.
Deux autres français
Il aura fallu attendre le deuxième tour de la draft pour voir d’autres français. En l’occurrence c’est Mathias Lessort qui a été sélectionné en cinquantième position par les Sixers. L’ailier-fort de Nanterre rejoint une équipe de Philadelphie déjà surchargée à l’intérieur, mais il est possible qu’il rejoigne les Allemands de Bamberg pour se former un peu plus. Le troisième français, c’est Alpha Kaba. Joueur du Mega Leks de Serbie (le même club que Timothé Luwawu-Cabarrot avant d’arriver en NBA), il a été sélectionné à la soixantième et dernière place par les Hawks d’Atlanta. Mieux vaut tard que jamais dit-on. Espérons qu’il sera conservé par l’équipe, au moins pour participer à la Summer League.
La liste du reste des joueurs sélectionnés disponible ici.
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