La Basketball Africa League (BAL), une compétition continentale interclubs créée par la NBA et la FIBA, entend changer la donne dans l’écosystème du basket africain. Retour sur ce projet d’envergure, qui ambitionne de mettre en avant des talents jusqu’ici ignorés.
Comparativement aux autres sports originaires d’Amérique du Nord (football américain, baseball…), le basket a toujours possédé cette dimension universelle, lui permettant de se développer dans le monde entier. Cela a tout d’abord été le cas en Europe, où la balle orange est désormais bien ancrée dans la culture sportive de nombreux pays. Ce développement du basketball dans le monde a toujours été encouragé par la NBA, qui veut étendre son influence sur de nouveaux territoires. C’est ainsi que les dernières années ont été consacrées au développement en Asie, et notamment sur l’énorme marché chinois. Mais, désormais avec la Basketball Africa League, le continent africain n’est plus en reste.
La nécessité d’une compétition de référence en Afrique
Consciente du potentiel du plus jeune continent du monde, la Grande Ligue a décidé de s’attaquer à ce projet d’élite de club du basket africain. Profitant des difficultés organisationnelles, du peu de visibilité de la compétition antérieure et du manque d’infrastructures, la NBA a conclu un accord de partenariat avec la FIBA Afrique, qui régit les compétitions officielles sur le continent. Bien que le projet ait été repoussé en 2021 pour cause de crise sanitaire, il a finalement été lancée il y a quelques jours.
Pour ce qui est du format de la compétition, celle-ci a du s’adapter pour répondre aux problématiques sanitaires actuelles: cette saison, elle se tient dans un lieu unique (Kigali, au Rwanda) sur une quinzaine de jours, avec 12 équipes participantes. A l’issue d’une phase de poules se disputeront les quarts de finales, les demi-finales puis la finale pour sacrer un club champion d’Afrique.
Un projet qui répond aux nombreuses problématiques du basket africain
Ce projet vient combler un certain nombre de lacunes qui empêchaient au basket africain de réellement se développer jusqu’ici. En effet, la précédente compétition de club, appelée Coupe d’Afrique des Clubs Champions, commençait à s’essouffler sous le coup des difficultés organisationnelles liées notamment au manque d’infrastructures et de moyens.

Le Camerounais Joel Embiid évolue aux Philadelphie Sixers après avoir été drafté en 2014 (crédits: Keith Allison).
Sous la tutelle de la NBA, la Basketball Africa League (BAL) se trouve cette fois suffisamment financée pour faire face aux coûts. De plus, son attractivité a permis de mobiliser des sponsors prestigieux autour des clubs, notamment Jordan ou Nike. Aussi, avec la mise en place d’une compétition solide et de qualité, les joueurs africains bénéficieront de la visibilité nécessaire pour lancer leur carrière. Jusqu’ici, ils devaient s’expatrier en Europe ou aux Etats-Unis pour vivre de leur passion.
Pour la NBA, des bénéfices à long terme avec la Basketball Africa League
La NBA va aussi largement bénéficier de cette nouvelle Basketball Africa League. En effet, le potentiel de l’Afrique au niveau du basket est très intéressant: on retrouve en effet quelques noms de basketteurs d’origine africaine d’hier et d’aujourd’hui en NBA, comme Hakim Olajuwon, Joel Embiid ou Pascal Siakam.
Un nombre de joueurs issus du continent africain qui pourrait exploser dans les prochaines années, alors que seul le Nigeria parvenait jusqu’ici à imposer régulièrement des joueurs en NBA. Une diversification de la provenance des joueurs qui sera encore une fois bénéfique pour la Grande Ligue étant donné le grand intérêt que ces marchés portent au basket américain.