PREVIEW PLAYOFFS – La Conférence Est de NBA semble vectrice d’un niveau de jeu davantage hétérogène que celui de la Conférence Ouest. L’occasion pour la rédaction d’Au Stade de se pencher sur les résultats des franchises est-américaines par rapport aux attentes qu’elles ont suscitées.
Si les six premières franchises au classement luttent bec et ongles pour l’obtention d’une place favorable pour les playoffs, au delà de cette 6e place, le niveau semble de plus en plus irrégulier et décevant à mesure que l’on se rapproche de la quinzième et dernière place. Il y a en effet un écart conséquent entre le bilan des sixièmes, les Pacers (32V-23D) et celui des septièmes, les Nets (25V-28D), qui scinde d’une certaine manière la Conférence Est en deux parties. Les six premiers semblent d’ores et déjà qualifiés pour les playoffs, les deux dernières places qualificatives sont elles encore indécises; les Nets de Brooklyn et le Magic d’Orlando possèdent cependant une avance confortable sur leurs concurrents. Dossier.
LES TOPS
Washington Wizards – Plusieurs équipes possèdent un bilan globalement positif, tant sur le plan collectif que sur le plan purement comptable, c’est-à-dire le classement. C’est le cas de Washington, qui demeurait la pire défense de la NBA (en points concédés) encore récemment. En effet, les Wizards ont repris du poil de la bête; si la défense n’est toujours pas flamboyante, les joueurs de la capitale se sont améliorés et affirmés tant d’un point de vue individuel que collectif. Bradley Beal, le franchise player, fidèle à son habitude, tourne à une moyenne bien rodée de 29 points par match avec des pourcentages aux tirs plus que corrects, et s’affirme comme le leader de la franchise. L’arrière influence positivement ses coéquipiers, comme Davis Bertans ou Jordan McRae qui, même si l’issue de la saison semble d’ores et déjà jouée, montrent un niveau de jeu de qualité, au moins sur le plan offensif. De plus, le vétéran français Ian Mahinmi, fort de son expérience, apporte considérablement à l’équipe et connaît sa meilleure saison sous le maillot des Wizards.
Charlotte Hornets – Même si la 11e place n’est pas un classement rêvé, les Hornets maintiennent un assez bon niveau de jeu notamment grâce à certaines révélations comme Devonté Graham, présent au concours à 3 points du All-Star Weekend ou Malik Monk, qui a remarquablement fait des étincelles à l’occasion du match NBA Paris contre les Bucks. En outre, la montée en puissance de Miles Bridges ne doit pas être occultée; si son début de saison avec les Hornets a été compliqué, le jeune joueur de 21 ans enchaîne les bonnes performances (entre 15 et 25 points marqués sur les 8 derniers matchs) depuis une dizaine de matchs et a même été élu MVP du Rising Star Challenge grâce à une véritable démonstration du sophomore. Avec une régularité accrue, une progression des jeunes joueurs et une éventuelle venue d’une star de la NBA du même acabit que l’ancien meneur des Hornets Kemba Walker, Charlotte pourrait être un sérieux concurrent aux playoffs pour les saisons à venir.
Miami Heat – Également à classer parmi les équipes est-américaines surprises de cette saison NBA, on pourrait citer la franchise de Miami. Le Heat, orphelin de Dwyane Wade, a capitalisé cet été sur la venue de Jimmy Butler, échangé avec Philadelphie contre Josh Richardson. Cette venue a contre toute attente fédéré le roster de Miami, tant et si bien que la franchise pointe à la quatrième place du classement, avec seulement trois petites défaites à domicile. Jimmy Butler, passé par Chicago, Minnesota et Philly, était jusqu’alors réputé pour être un élément perturbateur au sein des effectifs qu’il a côtoyés, son ego étant souvent mis en cause. Or, depuis qu’il est en Floride, les choses se déroulent pour le mieux pour le Heat. Entre l’affirmation de joueurs comme Duncan Robinson et Bam Adebayo et l’éclosion de Kendrick Nunn et Tyler Herro (véritable poulain de Jimmy Buckets), Miami brille par son jeu collectif, sa combativité et l’humilité de ses joueurs.
Toronto Raptors – Privés de leur meilleur joueur Kawhi Leonard, parti pour les Clippers de Los Angeles cet été, les Raptors de Toronto pointent à la seconde place de la Conférence Est de la NBA. Une performance de haute volée pour la franchise canadienne qui n’a pas recruté de joueur pour pallier le départ de “the Klaw” cet été. De la même manière que le Heat, les Raptors capitalisent sur un jeu collectif qui leur est primordial. Pascal Siakam, Fred VanVleet et Serge Ibaka (plus souvent blessé que les deux autres) continuent sur leur lancée initiée la saison précédente et cumulent en moyenne 57 points par match à eux trois. Toronto se situe en très bonne position pour aborder les playoffs, et vient d’ailleurs d’enchaîner une série de quinze victoires d’affilée. Autant dire que les autres franchises NBA ont tout intérêt à ne pas sous-estimer le champion en titre.
LES FLOPS
Atltanta Hawks – Avec Trae Young, John Collins, les rookies Cameron Reddish et Deandre Hunter, les Hawks étaient attendus au tournant; mais ces derniers n’ont pas su proposer un très bon niveau de jeu des deux côtés du parquet. Plusieurs facteurs mènent à ce bilan désastreux de 15 victoires pour 41 défaites. D’une part, c’est la défense qui est en cause. Si les joueurs des Hawks possèdent des qualités de scoring indéniables à l’image de Trae Young, la défense n’est pas exempte de reproches. Que ce soit par le zoning, l’occupation de l’espace et la dépense d’énergie, les joueurs ont de grosses lacunes. D’autre part, la suspension de John Collins pour 24 matchs en milieu de saison a véritablement plombé la saison d’Atlanta. Le duo Trae-Collins fonctionnait jusqu’alors plutôt bien et était l’axe principal de l’offensive des Hawks. Enfin, les blessures ont considérablement impacté la saison d’Atlanta qui, à de nombreuses reprises, a dû composer avec des joueurs de banc en tant que titulaires.
Detroit Pistons – Les Pistons pouvaient, sur le papier, vraisemblablement aspirer à une qualification en playoffs avant que la saison ne débute; mais l’irrégularité des joueurs, la dramatique blessure de Blake Griffin ou encore le trade inexpliqué pour ne pas dire déséquilibré d’Andre Drummond aux Cavs contre John Henson et Brandon Knight ont mis fin aux espoirs des Pistons. Rares sont les points positifs de la saison des joueurs de Detroit, à part peut-être le relatif bon niveau de certains de leurs jeunes joueurs comme le Français Sekou Doumbouya, ou encore Svi Mykhailiuk et Chris Wood.
Philadelphie Sixers – La déception la plus éloquente est celle de Philadelphie. Avant que la saison 2019-2020 ne commence, nombreux étaient les fans et spécialistes de la NBA à imaginer les Sixers en tête du classement de la Conférence Est à la fin de la saison régulière. Mais, finalement, les contre-performances se sont accumulées, dans le cadre d’un manque criant de cohésion entre les joueurs. Si l’association de stars menant à un 5 titulaire Simmons-Richardson-Harris-Horford-Embiid laissait présager une potentielle domination des Sixers sur la Conférence Est, la cinquième place de Philadelphie, l’attitude de certains joueurs comme Embiid, qui se montre capricieux voire irrespectueux envers sa franchise, ou le faible niveau d’Al Horford depuis le début de la saison démontrent bel et bien que la réussite d’une équipe tient à beaucoup plus qu’une simple addition de joueurs de grand talent.
Crédits photo à la Une: Keith Allison