Alors que le monde du sport demeure à l’arrêt à la suite de la pandémie du Covid-19, la rédaction d’Au Stade vous propose une nouvelle fois de revenir sur un exploit qui a marqué l’histoire du basket français. Aujourd’hui, revenons sur la victoire de l’équipe de France au championnat d’Europe de basket 2013, le premier titre majeur de son histoire.
Lorsque l’on évoque les résultats de l’équipe de France de basket dans les grandes compétitions internationales, un terrible constat émerge souvent: les Bleus sont toujours bien placés, mais jamais gagnants. En ce sens, le palmarès français à l’aube de la décennie 2010 illustre ce troublant paradoxe: deux médailles d’argent aux Jeux olympiques (1948, 2000) et au championnat d’Europe de basket (1949, 2011), record du nombre de participations à ce même championnat européen (35 participations sur les 37 championnats organisés). Mais pas de victoire. Cette régularité au plus haut niveau, sans jamais rien gagner, pourrait faire croire à une véritable malédiction, qui va heureusement être brisée lors de cet Eurobasket 2013, disputé en Slovénie.
EuroBasket 2013: méfiance et ambition
Annoncée parmi les favoris à la victoire finale (au même titre que la Grèce, la Lituanie ou encore l’Espagne) par bon nombre d’observateurs, l’équipe de France s’avance avec confiance et ambition. Cette équipe est en effet reconnue comme l’une des plus talentueuses que la France ait jamais connu, avec des leaders qui arrivent à maturité. De plus, le groupe emmené notamment par les joueurs NBA Tony Parker et Boris Diaw arrive revanchard à la suite de sa défaite en finale lors de l’édition précédente contre l’Espagne. A la suite de cette désillusion, le groupe a acquis une grande expérience et semble prêt à aller chercher la première place.
Au premier tour, la France fait figure de favorite dans un groupe de six équipes avec l’Ukraine, la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et Israël. Après s’être laissé surprendre par les allemands au premier match, les Bleus enchaînent 4 victoires pour décrocher la première place du groupe et se qualifier pour la suite de la compétition.
Un deuxième tour difficilement négocié
Lors du deuxième tour, les basketteurs français sont à nouveau placés dans un groupe de six en compagnie de la Belgique, la Lituanie, la Lettonie, la Serbie et l’Ukraine. Ils connaissent cette fois davantage de difficultés, mais parviennent tout de même à se qualifier pour les quarts de finale. Ils arrachent une 3e place (derrière la Serbie et la Lituanie) dans un groupe au sein duquel les quatre premiers sont qualifiés.
La dynamique va réellement être lancée en quarts de finale pour l’équipe de France. Les Bleus se retrouvent opposés à leurs hôtes slovènes, qui ont terminé 2es de leur groupe au tour précédent. La France est favorite de cette rencontre mais les slovènes, portés par leur public et par une jeune génération prometteuse, ne sont pas à prendre à la légère. Dans une rencontre accrochée, les Français font finalement la différence en seconde période. S’appuyant sur une défense harassante et portés par un Tony Parker efficace au scoring (27 points), les Bleus s’ouvrent finalement le chemin vers les demi-finales (62-72).
EuroBasket 2013: face à l’Espagne, une confrontation cruciale
En quarts de finale, les français voient leur bête noire (et la meilleure équipe européenne historiquement) se dresser face à eux: l’Espagne. Le défi est immense, d’autant que les Espagnols possèdent un gros ascendant psychologique sur leurs adversaires. Ils ont en effet mis fin au parcours des tricolores lors de trois des quatre dernières grandes compétitions internationales (Eurobasket 2009 et 2011, J.O. 2012).
En début du match, cet historique largement défavorable semble peser dans les têtes françaises et cela se ressent sur le terrain. La première mi-temps catastrophique des Bleus en atteste, puisqu’ils sont menés 34-20 à la mi-temps par des Espagnols largement dominateurs. Alors que le match semblait joué, la réaction française sera aussi fulgurante qu’inattendue. Dans le sillage d’un Tony Parker touché par la grâce (34 points) et d’une adresse à trois points retrouvée, les Bleus reviennent petit à petit dans le match, jusqu’à arracher une prolongation. Ayant inversé la dynamique du match de manière incroyable, les Français fileront ensuite vers la victoire en terminant sur la ligne des lancers francs des espagnols qui devaient se demander ce qui venait de leur arriver (score final: 75-72).
Une finale rondement menée
A peine l’exploit réalisé, les Bleus devaient tout de suite se reconcentrer pour tenter d’aller chercher le titre face à une équipe lituanienne qui les avait battus plus tôt dans la compétition. Mais après cette demi-finale épique, la victoire ne semblait plus pouvoir échapper à cette équipe de France inarrêtable, qui pouvait dès lors célébrer son premier titre dans une grande compétition internationale au terme d’une dernière large victoire (80-66). Par la suite, Tony Parker se verra récompensé par le titre de MVP de la compétition, ainsi que celui de meilleur marqueur.
Ce triomphe français est d’autant plus fort qu’il porte une dimension symbolique majeure; une première victoire après de si nombreux échecs, une performance extraordinaire en demi-finale contre l’un de ses plus grands rivaux… Une véritable consécration collective pour ce qui est certainement la génération la plus talentueuse que le basket français ait connu. Une chose est sûre, cet épisode riche en émotion restera à jamais comme l’un des plus grands moments du basket français. En espérant que celui-ci ne sera pas le dernier.
Crédits photo à la Une: BELLENGER/IS/FFBB