Au sortir d’un exercice 2020-2021 malmené par le Covid-19, le basket français s’écharpe sur la forme à donner à la fin de saison. Entre joueurs et dirigeants, le clivage est clair mais une décision prend forme. Analyse.
Une opposition entre capitaines et présidents de clubs
Les capitaines des équipes de Jeep Elite ont exprimé, fin mai, une volonté commune de renoncer au Final Eight proposé par la ligue. Ils demandaient ainsi l’arrêt du championnat une fois la saison régulière terminée. Les capitaines des équipes ont mis en avant divers arguments motivant leurs revendications. D’une part, sur le plan sportif, les joueurs mettent en cause la surcharge du calendrier compromettant la pleine forme physique et mentale de ces derniers. D’autre part, c’est la situation sanitaire, évidemment, qui est ciblée par les sportifs qui craignent que les risques ne soient trop élevés pour la santé de tous.
Les présidents des clubs se sont empressés de répondre au courrier adressé par les capitaines, au point de remettre en cause leur sens de la morale. A titre d’exemple, Tony Parker, président de l’ASVEL s’est avoué déçu et remonté contre les capitaines de la Jeep Elite. L’ancien champion NBA relève que la totalité de ses joueurs a refusé de faire un effort financier et considère que, dès lors, ces derniers ont le devoir de jouer. Fort d’une carrière NBA marquée par une longévité de près de 20 ans, Tony Parker remet explicitement en cause l’épuisement des joueurs. Selon lui, « il y a largement assez de temps pour se reposer et préparer les playoffs » et cette volonté quasi-unanime de renoncer à la fin de saison s’assimile à un clair manque de compétitivité chez les joueurs.
Une version modifiée du Final Eight
Malgré un climat marqué par l’adversité entre les joueurs et dirigeants de la Jeep Elite, le basket français devrait bel et bien avoir droit à des playoffs, sous un format inédit. La LNB a confirmé, via son président Alain Béral, qu’une compétition désignant un champion se tiendrait en fin de saison. La lettre ouverte des joueurs de Jeep Elite n’aura donc que très peu d’incidence en cette fin de saison. Devrait remplacer le Final Eight un Final Four avec quarts de finale au préalable. Le Final Four donnera donc lieu à 3 rencontres (demie-finales et finale) le 24 et 26 juin, toutes à Rouen. La direction de la LNB, en accord avec les présidents de club, a donc opté pour une solution très légèrement modifiée de celle prévue initialement, pour feindre de tenir compte des doléances des joueurs.