Cette nuit, la Draft 2020 a livré son verdict. Retour sur le Top 10 de cette cuvée 2020, où deux Français ont été draftés: Killian Hayes et Théo Maledon.
Anthony Edwards, la non-surprise de la Draft (1er)
Sans réelle surprise lors de cette Draft 2020, c’est Anthony Edwards, arrière de l’Université de Géorgie, qui a été choisi en première position par les Timberwolves. Poste 2 athlétique et tonique, Edwards a le profil parfait pour la franchise de Minnesota qui souhaite se reconstruire et tourner la page de Jimmy Butler et Andrew Wiggins. Dans une équipe composée de stars comme D’Angelo Russell et Karl-Anthony Towns, le spacing est une priorité sur les phases offensives. La polyvalence du tir de ses deux nouveaux coéquipiers va permettre à Anthony Edwards de bénéficier d’énormément d’espace pour partir en pénétration dans la raquette. Le choix Edwards semblait évident tant l’alchimie peut vite prendre chez les Wolves. A voir sur le parquet.
James Wiseman, destination San Francisco (2e)
Là aussi, le choix des Warriors n’est pas surprenant. Steve Kerr l’avait annoncé il y a environ un mois: il voulait un grand pivot athlétique, fort au rebond et surtout mobile. Wiseman remplit parfaitement ces critères. La récente et certainement grave blessure de Klay Thompson pouvait laisser présager un retournement de situation et voir le Front Office de Golden State sélectionner un arrière comme LaMelo Ball, mais le besoin de pivot a primé. Si ce choix rompt avec le small ball triomphant des Warriors entre 2015 et 2020, la mobilité et les capacités physiques de Wiseman lui permettront de se fondre dans le collectif des Warriors assez aisément. Il nous tarde de voir les alley oops initiés par Steph Curry et conclu par le pick numéro 2 de cette Draft 2020.
LaMelo Ball, la nécessité de confirmer (3e)
Pour compléter le podium, Charlotte a choisi la hype et le bling-bling de LaMelo Ball pour séduire les fans et pourquoi pas en faire une superstar. Si la saison de LaMelo en Australie est assez impressionnante (17 pts, 8 reb et 7 passes en moyenne par match), il convient de relativiser son niveau et de ne pas s’emballer. Le jeune meneur tourne à 38% au tir dont 25% à trois points, des statistiques assez médiocres. Pour une équipe qui se veut compétitive, n’importe quel joueur, qu’importe son niveau, ne peut avoir de telles statistiques et évoluer titulaire en prenant 15 tirs par match. Qui plus est, on l’a vu avec son frère Lonzo, la célébrité de sa famille peut lui jouer des tours. Lonzo n’a pas vraiment supporté la pression à Los Angeles et le père des deux joueurs, LaVar Ball, peut représenter un obstacle à l’épanouissement de ses fils tant son omniprésence médiatique rajoute de la pression. L’engouement autour de LaMelo Ball est compréhensible, mais pour l’instant, les choses sérieuses commencent pour le nouveau meneur de Charlotte.
Patrick Williams, la mini-surprise de la Draft (4e)
Le choix Patrick Williams, pick numéro 4, représente la petite surprise de la soirée. Alors que beaucoup de monde attendait Isaac Okoro ou Deni Avdija au pied du podium, le Front Office des Chicago Bulls a posé son dévolu sur le sobre ailier de l’université de Floride. Si sa carrière universitaire est beaucoup moins pimpante que celle des autres prospects de cette Draft 2020, c’est parce que son profil est moins reconnu en NBA. Défenseur acharné dans l’ombre des scoreurs, Patrick Williams représente la touche de défense dont les Bulls 2020-2021 de Billy Donovan ont besoin. Si Otto Porter Jr continue d’être si irrégulier et autant blessé, nul doute que Patrick Williams a les cartes en main pour se dévoiler au grand jour.
Isaac Okoro, ce dont Cleveland a besoin (5e)
Alleluia, les Cavs n’ont pas choisi un nouvel arrière ou meneur ! Plus sérieusement, le choix Okoro, laissé libre par les Chicago Bulls, semblait parfait pour les Cavaliers de Cleveland. Avec Sexton et Garland aux postes 1 et 2, Drummond au poste de pivot, le poste d’ailier représente, depuis le départ de LeBron James, le point faible de cette équipe des Cavs. Loin de susciter autant d’attente que LeBron lors de sa sélection en 2003, Okoro symbolise tout de même l’espoir dans l’Ohio. Dans l’attente de savoir si l’effectif sera tel quel à la reprise, la jeunesse a de la marge de manœuvre dans la franchise de Cleveland. A Okoro de faire ses preuves.
Onyeka Okongwu, la stupeur puis la consécration (6e)
La révélation de sa blessure au pied à quelques heures du début de la Draft aurait pu coûter plusieurs places à Onyeka Okongwu, mais ce n’était sans compter sur le besoin des Hawks d’avoir du monde en défense sur les postes intérieurs. Sans vouloir discriminer John Collins et Clint Capela qui réalisent de spectaculaires blocks à chaque match, une défense agressive, endurante et régulière manque cruellement à la franchise d’Atlanta. La mobilité, les capacités physiques et les performances d’Okongwu s’apparentent à ce dont Atlanta a besoin. Trae Young se ravit d’ailleurs de cette nouvelle, il a un nouveau partenaire pour conclure ses alley oops.
Killian Hayes, une entrée fracassante dans l’histoire du basket français (7e)
Premier français de cette Draft, et pas des moindres. Killian Hayes est désormais devenu le joueur français à être drafté le plus haut dans l’histoire de la NBA. Après une saison pleine du côté de Ulm en Allemagne, le meneur français était attendu haut dans ce classement de la Draft. Son séjour à l’étranger a été mis à profit puisque Killian Hayes semble avoir énormément progressé sur son tir durant la saison passée. De 19% à 39% de réussite à trois points, son shoot est devenu une arme supplémentaire dans sa collection, venant s’ajouter à son excellente vision du jeu, sa qualité de passe et sa capacité à subtiliser des ballons. Notre chauvinisme nous oblige à rêver de voir exploser le duo Killian Hayes-Sekou Doumbouya cette saison. On y croit !
Obi Toppin, le gros potentiel offensif de la Draft 2020 (8e)
Si l’on pouvait attendre au choix 8 un combo guard polyvalent comme Tyrese Haliburton du côté des Knicks, le Front Office de la franchise a décidé de faire tout autrement. On le sait, la mène de New York représente un sacré chantier. Entre Dennis Smith Jr, Frank Ntilikina et Elfrid Payton, il y a du choix mais… Personne de très convaincant. Haliburton était attendu dans le Top 10 voire Top 8 mais il n’en est rien. Les Knicks ont préféré se pencher sur Obi Toppin. Ailier fort aux qualités physiques indéniables. Toppin aime agresser le cercle et ne s’en cache pas. New York signe là un gros potentiel offensif et physique. Dans une franchise où le beau basket est aux abonnés absents depuis quelques années, on lui souhaite bon courage.
Deni Avdija, rendez-vous à Washington (9e)
Joueur que l’on attendait légèrement plus haut, Deni Avdija est finalement choisi en 9e position par les Wizards. Après deux saisons au Maccabi Tel Aviv, l’ailier israélien arrive affûté en NBA mêmes si ses statistiques ne sont pas franchement convaincantes. Les Wizards attendent de lui davantage de QI basket, un joueur capable de mettre du rythme et ralentir le jeu quand c’est nécessaire. Deni Avdija devra, quand il sera sur le terrain, endosser le rôle d’un meneur au poste 3. A la manière d’un LeBron James, avec les qualités physiques en moins, Avdija peut s’imposer dans le cinq majeur d’une franchise de Washington en quête de playoffs avec le retour de John Wall, aux côtés de Bradley Beal, Rui Hachimura et Thomas Bryant
Jalen Smith, la Draft comme dernière étape avant d’exploser
Nouveau coup de théâtre des Suns lors de cette édition 2020 de la Draft NBA. Après avoir sélectionné Cameron Johnson à la 11e place l’année dernière, les Suns choisissent cette année un ailier fort/pivot en dixième place. On pouvait certes attendre quelqu’un d’autre à ce niveau mais au final, le choix des Suns repose sur les projets de transferts qu’ils ont initié il y a quelques jours avec l’arrivée de Chris Paul. L’idée d’un back up intérieur pour suppléer DeAndre Ayton et Aron Baynes semble être une bonne idée. Jalen Smith a roulé sur la ligue durant son passage de deux ans en NCAA et paraît plus que prêt pour débuter dans la grande ligue. Aux côtés de DeAndre Ayton, Smith devrait apprendre à saccager les raquettes adverses.
Mentions spéciales pour Théo Maledon (34e) et Killian Tillie
L’un a été drafté au second tour par Philadelphie, l’autre a été repêché par les Grizzlies: deux frenchies supplémentaires ont bénéficié de cette Draft 2020 pour séduire les recruteurs américains. En effet, Théo Maledon et Killian Tillie rejoindront cette saison les rangs de la NBA. Maledon a immédiatement été envoyé à OKC, orphelin de Schrödder. Tillie rebondit quant à lui du côté du Tennessee. On espère que les blessures le laisseront tranquille pour son entrée dans la grande ligue.
Crédits photo à la Une: Capture d’écran YouTube – BBL