Avec les signatures respectives de LaMarcus Aldridge et Blake Griffin chez les Brooklyn Nets et de Andre Drummond chez les Los Angeles Lakers, les fans de NBA assistent médusés à la formation de deux superteams. Composées de multiples All-Star, tous désireux de décrocher une bague, ces deux franchises peuvent-elles mettre en danger la ligue ? Dossier.
Avalanches de stars et rotations bouleversées chez les nouvelles superteams
Tant aux Brooklyn Nets qu’aux Los Angeles Lakers, des renforts de taille aux postes intérieurs sont venus compléter des effectifs d’ores et déjà ultra compétitifs. En la personne d’Andre Drummond à Los Angeles et la paire Blake Griffin-LaMarcus Aldrige à Brooklyn, ces nouvelles recrues de premier plan viennent quelque peu chambouler la rotation de leurs équipes respectives. Il convient de voir quels vont être le statut et le rôle de ces joueurs dans leurs nouvelles franchises, désormais devenues superteams.
Blake Griffin, qui a déjà disputé plusieurs rencontres avec les Nets, devrait sensiblement se cantonner à un rôle de remplaçant. Derrière Jeff Green dans la hiérarchie, l’ailier fort devrait cependant pouvoir bénéficier d’un bon temps de jeu avoisinant les 20 à 25 minutes par match. Fréquemment entravé par des soucis physiques, notamment au genou, Blake Griffin se repose désormais davantage sur son tir à trois points et son QI basket, en attestent sa belle réussite au tir et son nombre de passes décisives pour ses premiers matches à Brooklyn.
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LaMarcus Aldridge, fraîchement débarqué, a signé une belle entrée en matière pour sa première prestation. Directement titulaire, le pivot de 35 ans devrait l’être pour le reste de la saison, mettant ainsi sur le banc DeAndre Jordan, plus limité sur le plan offensif. Enfin, à Los Angeles, Andre Drummond devrait lui aussi évoluer en temps que titulaire mais avec un temps de jeu restreint du fait de la présence de Montrezl Harrell sur le banc des Lakers. Le dernier 6e homme de l’année en date compile 15 points et 7 rebonds en moyenne pour seulement 25 minutes passées sur le terrain par rencontre.
Vers une domination sans partage des Brooklyn Nets à l’Est ?
La venue de ces joueurs anciennement All-Star tend à diviser au sein de la communauté basket. Entre les fans surexcités à l’idée d’une finale Lakers-Nets avec autant de All-Star à l’affiche et ceux qui s’indignent que des grands noms comme ceux de LeBron et Durant aient besoin d’autant de renforts, le débat fait rage. Il est vrai que, sur le papier, les deux superteams semblent écrasantes. A l’Est, Brooklyn n’a pu qu’à quelques reprises rassembler son big three composé d’Irving, Harden et Durant sur le parquet, et pourtant, les Nets figurent à la première place du classement. Une saison étincelante de James Harden permet à la franchise, pourtant fréquemment amputée de ses meilleurs joueurs, de rouler sur la Conférence Est.
Pour cette raison, la venue de Blake Griffin et LaMarcus Aldridge laisse planer la menace d’une disparition de toute concurrence à l’Est. Si Philadelphie et Milwaukee sont toujours dans le coup, les deux équipes sont ultra dépendantes de leur franchise player respectif: Joel Embiid et Giannis Antetokounmpo. Il est aujourd’hui difficile d’envisager une quelconque adversité face à cette version infernale des Brooklyn Nets. Cependant, on espère malgré tout que les équipes de l’Est vont se motiver pour accrocher les Nets en playoffs, tant le prestige d’une victoire serait grand contre cette superteam.
Pour les Los Angeles Lakers, la donne est différente
A l’Ouest, la concurrence est plus rude. Tandis que les Los Angeles Lakers, amputés de LeBron James et Anthony Davis, voient la première place de Conférence s’éloigner rapidement, les Blazers et Nuggets, qui se sont aussi renforcés à l’occasion de la Trade Deadline, attendent en embuscade, prêts à dépasser les Angelinos au moindre faux pas. La potentielle dégringolade des Lakers pourrait largement contrecarrer les plans de franchises comme Phoenix ou Portland. Si LA termine la saison régulière dans la deuxième moitié du Top 8 et perd son avantage du terrain, le retour de LeBron James et Anthony Davis peu de temps avant le début des playoffs fera certainement pencher la balance dans leur sens. On espère donc, à l’Est comme à l’Ouest, que malgré la formation de deux superteams, l’adversité sera toujours au rendez-vous.
Les superteams, ou l’’exploitation d’une faille du système de la NBA
Au-delà de la simple addition de nouveaux joueurs talentueux et expérimentés au sein des effectifs des Brooklyn Nets et des Los Angeles Lakers, c’est la manière dont ces derniers ont été acquis par les franchises qui soulève des interrogations. En effet, Drummond, Griffin et Aldridge ont tous les trois étés transférés une fois la Trade Deadline passée, via le procédé du buy-out, de plus en plus prisé en NBA. Lors d’un buy-out, le joueur concerné est coupé par sa franchise, renonce à son salaire (colossal la plupart du temps) et s’engage en temps qu’agent libre dans une nouvelle franchise au prix d’un salaire bien inférieur à celui dont il pouvait bénéficier dans son ancienne franchise. De cette manière, les salaires annuels respectifs de Drummond, Griffin et Aldridge sont passés de 22 millions à 800 000 dollars pour le premier; de 30 millions à 1,2 million dollars pour le deuxième; de 21 millions à 880 000 dollars pour le dernier.
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Si certains fans louent le fait que des joueurs renoncent à une telle somme dans l’espoir de remporter un titre NBA, les propriétaires de franchises de « petits marchés » s’indignent d’une telle pratique. Leur réaction est relativement compréhensible dans la mesure où ces derniers doivent débourser près de 30 millions de dollars par saison pour s’attacher les services de stars de la NBA alors que certains joueurs, du même calibre, renoncent aux gros salaires pour rejoindre des équipes prétendant au titre NBA. Si les règles permettent une telle pratique, c’est non sans soulever la question de la loyauté de la concurrence. Face aux contestations des propriétaires de franchises de « petits marchés », la NBA a annoncé vouloir encadrer les règles de buy-out en abordant, dans un premier temps, le sujet avec le syndicat des joueurs.