Avec un bilan de 42 victoires pour 30 défaites à l’Ouest, les Dallas Mavericks se sont qualifiés pour la deuxième année consécutive en playoffs. Une qualification largement garantie et bâtie par son meneur All-Star Luka Doncic, auteur d’une saison individuelle impressionnante. Mais le Slovène, souvent esseulé, ne peut pas tout faire. Dossier.
Une saison en demi-teinte pour Doncic
Après une saison 2019-2020 très encourageante marquée par une solide septième place au sein de la Conférence Ouest, les Mavericks étaient sortis la tête haute du 1er tour des playoffs face aux Los Angeles Clippers. Grâce à un Luka Doncic stratosphérique en playoffs, Dallas avait à cœur de réitérer ses exploits de la saison passée. En structurant son équipe sur le duo Doncic-Porzingis, le head coach Rick Carlisle visait très haut cette saison 2020-2021. Pourtant, malgré de très fortes attentes, Dallas a déçu ses fans en ne terminant qu’à la 5e place de la Conférence Ouest, avec un bilan équivalent aux septième et huitième (les Blazers et les Lakers). Une saison régulière en dents de scie caractérisée par trois victoires de moins que l’année passée, ce qui aurait pu coûter très cher à l’équipe.
Si Luka Doncic a toujours remis la faute sur l’effectif et le collectif, il est en partie responsable de l’échec de sa franchise. Arrivé en décembre en léger surpoids et en méforme, le Slovène n’a pas toujours été irréprochable que ce soit dans le comportement ou dans le jeu. S’il est toujours agréable d’observer l’artiste Doncic lorsqu’il réalise des step back derrière la ligne des trois points, ce geste est loin d’être efficace en termes de pur rendement offensif. Doncic, un peu gourmand à trois points (35% d’adresse) et parfois très laxiste en défense, certains observateurs ont même comparé son jeu du début de saison à celui de James Harden lorsqu’il jouait aux Rockets. Une comparaison bien évidemment flatteuse sur le plan individuel mais pas forcément agréable à entendre pour le compétiteur slovène.
Une machine à statistique naturelle malgré son isolement patent
La saison dernière, les Dallas Mavericks était l’une des meilleures équipes offensives (118 points de moyenne) alors qu’elle est seulement la 13e attaque cette saison (112 points). Une chute au niveau du scoring qui s’explique par une faible adresse notamment due au départ du shooteur Seth Curry. Ce rendement décroissant en attaque peut toutefois se justifier par les nombreuses blessures et indisponibilités causées par le Covid-91.
Longtemps esseulé, Luka Doncic a dû faire face à l’absence de son compère en attaque, Kristaps Porzingis. Ce dernier n’a jamais réussi à retrouver son meilleur niveau lorsqu’il est revenu de blessure. En l’absence de cadre et de lieutenant à ses côtés, le visionnage d’un match de Dallas s’apparente souvent au seul spectacle du génie slovène. Auteur cette saison de plus de 27,7 points, 8 rebonds et 8,6 passes par match, Doncic est le véritable métronome de son équipe. S’il a tendance à exceller dans la création et dans le petit périmètre, le soutien de ses coéquipiers se fait trop attendre.
Les Mavericks sont la 26e équipe en termes de passes décisives par match, prouvant ainsi la faible alchimie entre les joueurs. En définitive, le jeu des Mavericks se résume beaucoup trop souvent à la mise en pratique d’une isolation de Doncic en attaque. Une stratégie qui s’avère efficace grâce au talent de son meneur mais qui ne peut suffire à long terme et a fortiori en playoffs.
Pour les Mavericks, une série face aux Clippers qui s’annonce compliquée
Malgré les récentes performances de son arrière Tim Hardaway Jr – l’une des rares satisfactions côté texan, auteur de plusieurs matchs à plus de 30 unités – les Mavericks peinent à trouver un allié offensif complémentaire à Luka Doncic. Porzingis reste certes efficace et plus au moins régulier dans les statistiques avec près de 20 points et 9 rebonds de moyenne, il ne pèse pas assez dans la raquette. Dallas est l’une des pires équipes au rebond cette saison avec une piètre 21e place dans toute la ligue. L’absence d’un « big men » en point de fixation se fait ressentir.
En effet le géant letton de 2m22 agace lorsqu’il préfère shooter de très loin en pick&pop alors qu’il pourrait tenter sa chance en pick&roll ou au poste. Son jeu dépend donc beaucoup de son adresse à 3 points qui n’est pas toujours au rendez-vous… L’équipe souffre d’une adresse famélique derrière l’arc et se classe seulement 18e de la ligue dans ce registre. Si Jalen Brunson, le back-up de Doncic à la mène, réalise une remarquable fin de saison, les Dallas Mavericks devront mettre le pied à l’étrier dans l’effort défensif en playoffs.
Rick Carlisle devra également compter sur une meilleure adresse de son équipe pour espérer un résultat face à la redoutable équipe des Los Angeles Clippers. Il s’agit d’un remake du premier tour de l’année passée où les Clippers s’étaient imposés 4-2. Durant ces 6 matchs, Dallas s’en était remis au talent du jeune Doncic qui vivait ses premiers pas en playoffs. Il avait affiché des statistiques hors normes en marquant plus de 31 points à plus de 50% au tir, 9,8 rebonds et 8,7 passes décisives par match. Ce type de joueur est capable de renverser une série à lui tout seul comme en témoigne ce match 4 historique où il avait réalisé 43 points, 17 rebonds et 13 passes décisives avec en prime ce buzzer beater inoubliable à la dernière seconde.