Faneva Andriatsima, auteur de 14 réalisations l’an passé en Ligue 2 avec Sochaux, attire les convoitises. À 33 ans, le Malgache sait de nombreuses écuries intéressées par son profil de véritable buteur. Alors que la fin du mercato approche à grands pas, Faneva Andriatsima fait le point sur sa situation en exclusivité pour Au Stade.
Au Stade: Vendredi soir, tu n’étais pas dans le groupe sochalien pour la défaite de ton équipe face à Châteauroux (1-5). Peut-on dire que ton avenir ne s’écrit plus à Sochaux ?
Faneva Andriatsima: Beaucoup de choses peuvent encore arriver. Ça pourrait être oui comme non. Après si je ne suis pas dans le groupe, je comprends très bien l’attitude du coach. Mardi encore j’étais très proche de quitter le club pour l’Inde. Je considère comme normal que le coach ne prenne pas des joueurs en instance de départ pour jouer. Aujourd’hui, je dois régler le problème de mon avenir.
Tu n’étais pas loin de prolonger à Sochaux en début de mercato. Pourquoi les négociations n’ont-elles pas abouti ?
J’aimerais revenir au début de l’histoire. Avec Sochaux, nous avons commencé à discuter dès le 15 mai, alors que j’avais reçu une très grosse offre provenant de l’étranger, de Dubaï plus précisément. J’ai dit à mes dirigeants que je voulais rester au club, encore plus si le recrutement était réussi en terme de joueurs mais aussi d’entraîneur. Les dirigeants ont fait plus que le nécessaire avec le recrutement d’un bon coach, Peter Zeidler, et de joueurs de qualités (arrivées entre autres de Kalulu, Ba et Bakayoko, ndlr). J’avais tout de même mes conditions en terme de durée: je souhaitais une prolongation d’une année, plus une en cas de montée en Ligue 1. Deux années « sèches » cela convenait aussi car j’estime que Sochaux est un club qui doit jouer la montée. Cela devait sécuriser mon avenir jusqu’en 2020. Mais les choses ont traîné… De plus Sochaux avait d’autres exigences: les dirigeants conditionnaient l’activation de l’année supplémentaire en fonction du nombre de match que j’aurais joué en temps que titulaire, 30 pour être précis.
Mes dirigeants ne sont pas clairs. »
Faneva Andriatsima
Depuis quelques jours, les pistes se multiplient que ce soit à l’étranger (Turquie, Belgique, Allemagne, pays du Golfe) comme en France en Ligue 1 (Strasbourg, Dijon, Amiens) ou en Ligue 2 (Lens, Niort). À cette heure précise, quelle piste privilégies-tu ? Quelle est celle qui a le plus de chance d’aboutir ?
Pour dire vrai, à l’heure où l’on se parle je ne sais absolument pas où je vais aller. J’étais très proche de rejoindre l’Inde ce mardi. Mais Sochaux m’a libéré mardi dans la journée, et avec le décalage horaire l’ultimatum fixé par le club indien avait expiré. Le club s’est alors penché sur un autre joueur. Ce qui est sûr, c’est que je n’irais pas en Ligue 2, car Sochaux joue dans cette division et je ne vais pas renforcer un concurrent. C’est logique. Sinon, on m’a proposé des choses en D1 belge et en D2 allemande et anglaise. Mais l’attitude de Sochaux est une énigme. Le club refuse de me libérer pour aller dans ces championnats, de même pour la Ligue 1… Pourquoi ? Je ne pense pas rencontrer Sochaux en allant en Belgique par exemple. Car dans le cas des clubs exotiques, que ce soit le Qatar, les Émirats arabes unis ou la Turquie, là, Sochaux est enclin à me libérer. Mes dirigeants ne sont pas clairs.
Es-tu déçu de l’exigence de ton club actuel ?
Je suis quand même un peu déçu, oui. Je suis resté clean par rapport au club alors que je pouvais aller à Dubaï. J’ai montré mon attachement à Sochaux. On a même commencé à chercher une maison à Montbéliard avec ma famille. Mais on est deux mois plus tard et ma prolongation est au point mort. Pour ma femme et mes enfants, qui dans moins de deux semaines doivent retourner à l’école, c’est une situation compliquée. Ma famille souffre beaucoup de ma situation.
À moins d’une semaine de la fin du mercato, appréhendes-tu de devoir rester à Sochaux et de n’avoir aucune garantie de jouer ?
Absolument pas. Sur le plan sportif je n’ai aucun problème. Je suis conscient que c’est le meilleur qui jouera et que je devrais faire mes preuves à l’entraînement. Mon véritable problème est contractuel. On m’a refusé un transfert qui aujourd’hui me permettrait d’être plus tranquille et de bien préparer l’avenir de ma famille, surtout de mes enfants pour leurs années scolaires. Si j’ai peur de faire une année blanche ? Pas du tout. Je le répète, si la concurrence est saine à Sochaux, malgré le nombre d’attaquants de qualité, je n’ai pas peur de relever le défi. Je me sens bien physiquement et j’ai confiance en mes qualités.
Il est hors de question que je sois à la retraite dans un an. »
Faneva Andriatsima
As-tu envisagé de prendre ta retraite en juin 2018 si la prolongation n’aboutissait pas ?
Pas du tout. J’ai encore envie de jouer au minimum trois ans. Il est hors de question que je sois à la retraite dans un an.
Donc tu ne désespères pas…
Tout à fait. J’espère que nous aurons encore le temps de bien discuter avec les dirigeants. Je dois très vite trouver une solution en Europe pour ma famille. Je vais continuer à me battre pour clarifier les choses.
Crédits photo à la une: fcsochaux.fr